Rome/Kinshasa 2007 – (D.I.A.) – « L’armée doit être éloignée de la ville et s’occuper de protéger le territoire national d’attaques extérieures, de protéger les frontières. « Telle est la proposition de l’abbé Apollinaire Malumalu, président de la Commission électorale indépendante qui commentait les affrontements entre les Forces armées congolaises et la garde rapprochée du sénateur Jean-Pierre Bemba à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, RDC, les 22 et 23 mars 2007. Hôte de la Communauté San’Egidio à Rome, en Italie, le prêtre congolais a répondu ainsi aux questions de la presse, indique l’agence catholique Fides dans son édition du 29 mars 2007.
Dans la capitale congolaise, il arrive souvent de voir des militaires circuler avec des armes. Pour l’abbé Malumalu, « les soldats doivent circuler en armes seulement pour des raisons de service et doivent être bien payés, pour éviter de vivre sur le dos de la population. » Actuellement, le président de la Commission électorale indépendante, Cei, ne trouve pas de différence entre les hommes d’une milice et ceux de l’armée régulière. « Quand ils arrivent dans un village ils se comportent de la même façon, saccageant les habitations des civils”, a expliqué le prêtre congolais. L’abbé Malumalu demande que l’on fournisse des efforts supplémentaires pour créer une véritable armée nationale. “Jusqu’à maintenant on a surtout fait du bricolage”, a-t-il dénoncé. Et d’expliciter : “On a mis ensemble des hommes des différents mouvements de guérilla qui se sont combattus pendant la guerre civile, mais on n’a pas créé de conscience unitaire ni un vrai commandement unifié ». Le président de la Cei espère qu’avec l’aide de la communauté internationale, on y réussira.
Commentant les événements qui ont secoué la première ville du pays, M. l’abbé Malumalu a déclaré : “La réaction militaire a certainement été disproportionnée mais on ne pouvait certes pas tolérer qu’un groupe armé soit prêt à agir en dehors de la légalité dans la capitale du pays. Il est vrai cependant qu’on a laissé s’aggraver le problème pendant trop longtemps, même si c’est pour éviter d’être accusé d’intimider le chef de l’opposition que les forces gouvernementales ne sont pas intervenues avant les élections”.
Selon l’organisation catholique Caritas-développement, plus de cent personnes ont trouvé la mort au cours de ces affrontements. M. Hugo Tanzambi, un homme d’affaire congolais, blessé par des tirs le 22 mars 2007, est décédé ce matin. Des dizaines d’autres blessés ont été dénombrés après ces affrontements.
31 mars 2007
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