6 petites questions au P. Aldo Vagni

11 avril 2007

Interview

A cœur ouvert avec le P. Aldo Vagni, prêtre et missionnaire depuis 50 ans

P. Aldo Vagni : un ancien du grand Congo. Les gens l’avaient appelé le P. Ordo. Un qui a travaillé beaucoup pour le Diocèse d’Uvira.  Un missionnaire qui a sillonné les routes de l’Urega et de l’Ubembe avec ses camions pour ravitailler les postes plus éloignés  de ce Diocèse. Il a passé 40 ans en Afrique au Congo Kinshasa en risquant pas mal de fois sa vie. P. Aldo Vagni depuis 10 ans se trouve dans la communauté xavérienne d’Ancona en Italie. Malgré son âge de 76 ans il continue à être l’infatigable missionnaire de jadis: il accompagne spirituellement différents groupes dans leurs cheminements de foi chrétienne. Le 16 mars dernier P. Aldo a célèbre le jubilé d’or de son ordination sacerdotale. Nous l’avons pu rencontrer et lui poser quelque petite question. Il n’aime pas beaucoup parler de soi même. 

Que signifie pour vous  être missionnaire? 

R/. Avant tout c’est un grand don de Dieu. Nous n’avons rien fait pour nous le mériter. Le jour de mon ordination j’avais senti que le Seigneur m’aime beaucoup jusqu’au point de me faire ce grand don. Notre rôle est d’aider à faire connaitre et aimer Jésus, à faire connaitre que lui nous  aime. Pour moi être missionnaire est cela. Ainsi même les moments de souffrance je l’ai vécu avec une grande joie.

Mais l’Afrique qu’est-ce que a pu vous enseigner? 

R/. Beaucoup de valeurs. Surtout la femme, comme mère et épouse, a des valeurs humaines et chrétiennes profondes. Ne se fatigue jamais à donner, de travailler pou le bien des autres. Au cours des années ’70 nous les missionnaires xavériens nous avons fait une étude  sur les valeurs de la famille congolaise. La conclusion fut claire. Tout le poids et la responsabilité de la famille tombaient sur la femme.

Et l’homme  africain que fait-il ? 

R/. Souvent l’homme est plus réservé que la femme, mais lui aussi a une grande qualité : la capacité de donner. Je me souviens d’une dizaine de diacre, mariés et papas. C’est avec eux que nous avons construit le CEV (communautés chrétiennes vivantes), dans une seule paroisse pouvaient en être une centaine, éparpillées partout. Ces personnes m’ont beaucoup enseigné. Chaque jour se donner la peine d’aider leurs frères sans demander une quelconque rétribution.

Mais quelles sont les plus belles choses  des africains ?

      R/. La générosité, la capacité d’aimer, savoir donner et se donner. Parfois nous avons le préjudice que les africains sachent seulement demander ; c’est vrai le contraire.  Voila quelque petit exemple.  Certain garçons enfant de chœur, ne se limitaient pas à bien accompagner les liturgies, mais le samedi cultivaient un champ, et le peu qu’ils gagnaient servaient à aider leurs compagnons qui n’avaient pas l’argent pour acheter cahiers et stylos. Les mamans aussi faisaient quelque chose de similaire.  Le vendredi allaient cultiver le champ de la CEV et les recettes était versé dans la caisse commune qui servait pour aider les pauvres et les malades. Certains hommes chrétiens, après leur travail, allaient aider leurs femmes dans les champs, scandalisant les autres car il ainsi ils violaient les traditions.

Au long de votre vie missionnaire avez-vous senti quelque fois  que Dieu était loin de vous ? 

R/.  En 1964, au long de cinq mois, les mulelistes nous avaient séquestrés, tout en nous menaçant continuellement de nous tuer. Le premier soir j’avais entendu me dire. « Demain matin nous allons te tuer ». J’avais peur. Pas peur de la mort, car je savais que j’allais bien rencontre le Seigneur, mais peur de désolation. J’avais envie de me tuer. Dans un petit flacon j’avais avec moi presque 800 pilules contre la malaria. Je savais que si j’allais en avaler une douzaine je pouvais bien mourir. Je craignais bien de faire ce geste, alors j’avais pris ce flacon et je l’avais consignait dans les mais des soldats qui nous gardaient.  Par après je me suis mis à lire l’Evangile et j’avais choisi ce passage de Jésus qui dans le Gethsémani est en train de suer du sang. J’avais compris que la mort fait peur. Mais j’avais aussi compris que cette peur je pouvais bien la maitriser si je me mettais dans une attitude de prière et d’attente.  Dieu ne nous laisse jamais tous seuls.

Que conseillez-vous aux jeunes ? 

R/. La vocation missionnaire est une chose épouvantable et vraie. Le bienheureux Guido Maria Conforti en était très convaincu toute fois qu’il disait : « Dieu ne pouvait pas être plus bon avec nous. »  Mon conseil aux jeunes? Ne perdez pas le temps… risquez de suivre le Christ…

Source: Missionari Saveriani, aprile 2007

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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