KINSHASA, 19 avr 2007 (AFP) – Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) doit faire pression sur les chefs de nouvelles brigades de l’armée au Nord-Kivu (est) pour accélérer la démobilisation des enfants soldats dans leurs rangs, a estimé jeudi Human Rights Watch (HRW).
« Le gouvernement congolais doit immédiatement empêcher les anciens seigneurs de guerre rebelles, qui servent maintenant comme officiers dans l’armée nationale, de continuer à recruter et à utiliser des enfants soldats dans les brigades militaires » déployées au Nord-Kivu, selon un communiqué de l’organisation de défense des droits de l’homme.
Ces nouvelles brigades sont issues du processus de « mixage », distinct du processus national de réforme de l’armée, qui a débuté en janvier au Nord-Kivu. Il prévoit le mélange, sur place, de troupes des Forces armées de la RDC (FARDC) et de soldats insurgés qui sont sous les ordres du général déchu Laurent Nkunda.
Ces troupes s’étaient affrontées fin 2006 au Nord-Kivu, faisant plus de 170 morts et environ 100.000 déplacés.
« En janvier, le chef de l’armée congolaise a ordonné aux brigades du Nord-Kivu d’arrêter de recruter et d’utiliser des enfants soldats (…) Malgré (cet) ordre, 300 à 500 enfants, dont certains n’ont pas plus de 13 ans, servent actuellement » dans ces brigades, selon HRW.
Le 11 avril, la Mission de l’ONU en RDC (Monuc) avait également déploré l’attitude des commandants des brigades mixées qui, à cette date, n’avaient remis à la Monuc que 37 des 223 mineurs identifiés dans leurs rangs par les autorités.
HRW a demandé aux responsables de l’ONU le renvoi devant le comité de sanctions de l’ONU des commandants de brigades qui continueraient le recrutement d’enfants au Nord-Kivu.
L’ONG demande aux autorités rwandaises d’empêcher « ces officiers et leurs agents de continuer à recruter des enfants au Rwanda pour qu’ils servent dans les brigades de l’armée congolaise au Nord-Kivu ».
Le déploiement des brigades mixées a été émaillé de violents accrochages avec des rebelles hutus rwandais, présents depuis plus de 12 ans dans l’est congolais, et des miliciens locaux Maï Maï dans le territoire de Rutshuru, au nord de Goma (capitale du Nord-Kivu). – http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=14409 -
20 avril 2007
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