L’AFRIQUE : la vie après la guerre
La guerre s’arrête, le dictateur tombe, le génocide cesse. La vie doit reprendre, mais l’horreur demeure dans les corps et les mémoires. Que faire du passé, s’il faut que la vie reprenne? Plusieurs pays, plusieurs peuples qui ont vécu l’horreur des conflits, des massacres et de l’oppression cherchent l’apaisement, parfois, mais pas toujours, avec l’aide de la communauté internationale. La blessure est toujours là. Comment la guérir? En l’oubliant dans le silence? En punissant les coupables? En l’exorcisant dans un rituel de recherche de la vérité et de la réconciliation? La réponse n’est pas simple. Elle dépend de l’issue des conflits, de l’implication de la communauté internationale, de la culture, de l’histoire et de l’organisation des pays. Mais ce questionnement a donné lieu à un nouveau concept de justice de transition.
L’Afrique est le continent où se concentrent la plupart des conflits modernes. C’est donc l’un des terrains les plus fertiles pour observer les nouvelles expériences de justice et de réconciliation. Certains pays, comme l’Afrique du Sud, ont en quelque sorte sacrifié la justice pour découvrir la vérité et la paix, ce qui laisse un goût amer à plusieurs victimes. D’autres pays, comme le Rwanda, ont choisi de punir les coupables, de faire justice. Une justice imparfaite, longue à établir, qui exige des compromis et qui ne réconcilie pas nécessairement les groupes ennemis. La RDC a entamé un processus de démocratie, qui se fonde sur la réconciliation, mais qui fatigue à se mettre sur les rails. Des forces négatives et étrangères sont encore présentes sur son sol et continuent à semer la peur et l’insécurité.
La Sierra Leone aussi expérimente, elle, une formule hybride qui pourrait, dit-on, être la solution de l’avenir. Avec l’aide de la communauté internationale, les hauts responsables seront jugés, mais, parallèlement, une commission tentera de réinsérer dans la société la masse des simples exécutants. Parfois, un pays choisit le silence. Le Mozambique a connu un conflit brutal, des familles divisées par une guerre folle et meurtrière. Pourtant, on a choisi de tout oublier dès la fin de la guerre. Les rituels traditionnels de guérison ont aussi été mis à contribution.
Punir ou réconcilier : le dilemme des États et des citoyens pour sortir des crises.
25 avril 2007
Billet du jour