Le Révélateur | Politique| – Emmanuel Makila
Que veut-il montrer, nous enseignera-t-il la démocratie’’, entend-on dire dans les milieux du pouvoir, parmi les adversaires de Vital Kamerhe, le président de l’Assemblée nationale. Ce refrain nous rappelle la deuxième République où toute personne qui voguait à contre-courant de la corruption ou de la mal gouvernance, recevait une volée de bois vert. Le camp Kabila se lézarde. Deux camps se mettent en place dans l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP) . Les colombes, avec Kamerhe en tête, mais aussi les faucons. Ces derniers ont érigé une haie d’épines autour du président de la République afin de miroiter leur vue de la situation du pays, leur version du ‘‘tout va bien, Monsieur le président’’. A cent lieues de la réalité. Le pays souffre profondément. Et la situation politique actuelle du pays en est pour beaucoup.
Connaissant la sincérité de Kamerhe, personne ne pourra imaginer aujourd’hui qu’il aura ‘‘boutiqué’’ la rencontre des délégués de l’opposition avec le chef de l’Etat juste pour détendre l’atmosphère politique qui pourrissait.
Sortir la démocratie de son temple
L’opposition institutionnelle n’avait pas tort d’apprécier les efforts de Vital Kamerhe, le Secrétaire général du PPRD, à faire régner la démocratie au sein de l’institutioin dont il a les rênes. Mais ces efforts sont torpillés par et dans sa propre famille politique. Les cadres de l’opposition souhaitaient retrouver l’atmosphère en déhors de l’hémicycle de Lingwala. Les exactions et l’acharnement dont l’opposition s’est dite victime aux lendemains des massacres des adeptes de Bundu dia Kongo dans le Bas-Congo ainsi que des affrontements meurtriers des 22 et 23 mars au sein des FARDC entre la Garde présidentielle et la garde rapprochée de l’ex vice-prsident Bemba ont été ressentie comme une transgression à la démocratie.
Et pourtant l’opinion a retenu que la majorité s’est fait violence, parmi tant de gestes à l’actif et sous l’impulsion de Kamerhe, à attribuer deux de sept postes de président des commissions à l’Assemblée nationale. Au sortir des dix ans d’une situation politique catastrophique débouchant sur une paix fragile, rien ne vaut l’apaisement.
Mais il y a aussi le rôle de l’opposition en démocratie. Kamerhe a compris qu’en tant que président de l’Assemblée nationale, il avait la responsabilité de rassurer l’oppostion qui avait accepté de jouer son rôle selon les normes républicaines.
En agissant ainsi, Kamerhe la rendait responsable vis-à-vis de la marche du gouvernement, tout cela pour l’intérêt du pays mais surtout du pouvoir. Si l’opposition fonctionne à plein régime, le gouvernement maintient le cap.Mais pour la consommation externe notamment, la démocratie est un gage de confiance pour les partenaires tant politiques que financiers.
Prendre le pas sur les durs du régime
Cependant,cette démarche est critiqué par ses adversaires qui l’accusent de trop flirter avec l’opposition. A vrai dire; les observateurs voient en Kamerhe l’intention d’ouverture. Chef du plus grand parti politique, Kamerhe représente le plus gros score aux dernières législatives. Il a rafllé tellement des suffrages que nombre de ses colistiers, parmi lesquels ceux qui constituent aujourd’hui la ‘‘barrière’’ autour de Kabila, ont été élus grâce au report de ses voix. Avec des millions des Congolais derrière lui, Kamerhe n’a rien à craindre dans son action politique consistant à faire du parlement un espace démocratique dans lequel l’opposition pourrait jouer son rôle.
Un challenge à relever face aux durs des durs
Kamerhe a un challenge à relever: maintenir contre le cours des choses son opiniatreté à faire triompher son idéal. Seulement, il est conscient des haies à franchir. En fin politique, les experts lui consentent une large marge de manoeuvre politicienne. Les faucons lui laisseront-ils prendre ce loisir de manoeuvrer au sein de sa famille politique pour y parvenir?
Les jours à venir seront plus que déterminants pour constater si les durs du régime prendront le pas sur lui ou ‘‘c’est lui qui réussira à instaurer, via une vie parlementaire active, un début de démocratie au Congo’’.
2 mai 2007
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