Le travailleur congolais n’a qu’un jour où il devient nerveux: le jour de la paie.
Puisqu’il doit payer ses dettes afin de demeurer crédibles aux yeux de ses créanciers. En fait, il doit reprendre le cycle infernal immédiatement après. Mais pire, son salaire ne lui permet même pas de les honorer toutes. Il doit esquiver d’autres créanciers. Loyer, scolarité des enfants, alimentation, transport, soins, eau, électricité, etc., mieux vaut ne pas être un responsable dans ce pays où l’instinct de survie s’est fortement et largement développé. Les riches, c’est-à-dire une petite poignée de tenants du pouvoir ainsi que les opérateurs économiques qui bénéficient des prises d’intérêt extrêmement avantageux grâce à leurs rentrées dans les allées du pouvoir, les riches écrasent les pauvres dans un pays où il n’existe pas de classe moyenne. Qu’a donc fêté le travailleur le 1er mai à Matonge, drappé dans son uniforme? Le per diem, ou l’occasion de se défouler aux frais de la marquise? Que vaut vraiment le travail dans ce pays? Est-ce un lieu d’attente pour des lendemains qui chantent? Est-ce juste pour conserver une certaine notoriété? La question reste ouverte. Mais au moins, ce n’est pas pour gagner sa vie et préparer l’avenir.
E.Mus
4 mai 2007
Au fil des jours