Qu’on se le dise, l’opposition congolaise va très mal. Pratiquement un an après l’élection législative et le premier tour de la présidentielle, le tableau de l’opposition congolaise présente un spectacle désolant à tel point qu’au jour d’aujourd’hui, parler des revers qu’a subis cette opposition congolaise serait faire du pléonasme. C’est à se demander si elle (l’opposition) ne servirait pas d’écran de fumée pour le gouvernement contre le peuple tant son inaction crève l’œil.
L’opposition congolaise doit se définir.
Après le premier tour de la présidentielle, une lueur d’espoir s’était dessiner à l’arrivée de l’Union pour la nation et l’Alliance pour la Majorité Présidentielle. On a commencé à parler de deux tendances politiques au Congo, un souhait de tout le monde de voir enfin une canalisation structurée du débat politique autour de deux grandes formations. Depuis, l’AMP, puisqu’au pouvoir, présente une image soudée quoi que l’on dise de ses intentions : prédatrices ; tyranniques; dictatoriales ; etc.
Face à cela, qu’est ce que l’opposition a fait ? Rien.
Elle est repartie à l’ère de la course au pouvoir, celle de l’avant élection. Chacun tire le drap son côté oubliant qu’une opposition, bien qu’étant un gouvernement en devenir, elle est avant tout le garde fou de la démocratie. Depuis sa défaite, elle n’a même pas convoqué une réunion pour faire l’état des lieux. Tout le monde est parti se terrer dans son coin. De temps à autre, on entend tel (le) a tenu une conférence et tel(le) a dénoncé ceci ou cela. Est-ce vraiment suffisant ?
Non, car L’union fait la force dit-on. Une action coordonnée serait beaucoup plus efficace que toutes ces flèches lancées pêle-mêle. L’Union pour la Nation en particulier et toute l’opposition at large doit penser se structurer en un vrai parti politique tant pour sa survie que pour l’intérêt de la nation. En démocratie, le pluralisme n’est pas une faiblesse. Avoir des tendances différentes au sein d’une organisation n’est pas en soi une mauvaise chose. Seulement, il faut savoir créer une synergie d’unité en favorisant un débat d’idée. Il faut savoir accepter un débat contradictoire et dépasser le nombrilisme. Il faut montrer l’exemple de la démocratie avant d’accuser l’autre. Pour ceux et celles qui ont des ambitions, encourager vos membres et sympathisants à acheter la carte du parti afin de participer à une éventuelle élection des leaders et autres cadres du parti. D’une pierre, deux coups : Cela permettra de matérialiser vos appuis ; Et, aider le parti à avoir une autonomie financière et se mettre ainsi à l’abri du chantage du pouvoir en place ou attendre que le chef de file paie toutes les dépenses du parti et de ses collaborateurs de sa poche.
Il est bien beau d’accuser l’autre de corrupteur et d’intimidateur mais il faut aussi avoir le courage d’accepter que cela n’aurait été possible si vous aviez gardé l’œil ouvert. Regarder au tour de vous. Petit à petit l’oiseau fait son nid. En plus du massacre de la population et des problèmes frontaliers, les membres de l’opposition se font avaler un à un, Chacun à son tour. Si ce n’est pas la prison, c’est l’exil. Pensez-y. Ce qui arrive à l’autre pourrait vous arriver aussi. Ce n’est qu’une question de temps. Les années passent vite et la prochaine échéance est vite arrivée. Est-ce en ce moment là qu’on viendra vendre au peuple sa capacité de diriger le pays ?
A bon entendeur…
Arlette M.K., – mercredi 04 avril 2007 – Source: www.culturek.net
4 mai 2007
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