(Le Potentiel 07/05/2007) Après deux mois et demi d’existence, le gouvernement de coalition commence à lasser la population. Déjà l’opinion se pose des questions quant à la capacité de l’équipe de Gizenga à pouvoir répondre aux préoccupations de la population. Pendant que les attentes sociales deviennent de plus en plus pressantes, on ne voit rien venir du côté de l’Exécutif. Surtout que l’attention du chef du gouvernement semble beaucoup plus focalisée sur la révision des contrats miniers et récupération des immeubles et autres biens de l’Etat. Des dossiers qui n’ont pas d’incidence directe sur le vécu quotidien des Congolaises et Congolais. Il est temps pour Antoine Gizenga de poser des actes de gestion au risque de se mettre en porte-à-faux face aux attentes de nombreux électeurs. Encore qu’il veut parfois aller en solo sur certaines initiatives qui requièrent une concertation avec le chef de l’Etat.
Investi le 24 février, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Antoine Gizenga serait en train de faire du surplace. La marche de l’Etat semble suspendue et cette pause se fait très longue. Au regret des populations qui ont placé tout leur espoir dans un gouvernement voulu responsable et crédible.
CHANGER DE DISQUE…
Plus de deux mois après son installation, ce gouvernement d’espoir en est encore à apprendre des rudiments sur le fonctionnement des institutions étatiques ainsi que sur l’éthique et la déontologie professionnelle.
Plus de soixante jours, c’est assez, soutiennent tous les observateurs, pour que le Premier ministre et son équipe donnent des signaux de prise de fonction.
L’impression qui se dégage à ce jour est celle d’une navigation à vue. Le gouvernement ferait du coq à l’âne, sinon du touche à tout sans se fixer une ou des priorités par rapport à une feuille de route présentée à coup de trompette à l’opinion publique, via l’Assemblée nationale. C’est ainsi qu’on le voit récupérer comme urgents des dossiers tels la révision des contrats miniers et la récupération des immeubles et biens de l’Etat détenus indûment par des tiers.
Autant ces dossiers sont importants pour la nation, autant ils n’ont pas une incidence directe sur le vécu quotidien de toutes les populations impatientes de voir le bout du tunnel, après une longue transition.
Les nombreux procès qui découleraient de ces dossiers sensibles, tant au Congo qu’à l’étranger, les honoraires d’avocats-conseil et les dommages et intérêts importants en faveur de contrats controversés ne seraient pas de nature à favoriser la quiétude dans le fonctionnement du gouvernement. Toutefois, cette tâche peut être confiée à l’Assemblée nationale qui peut en réclamer la révision au nom du souverain primaire.
Bref, ces procès qui prennent généralement un temps assez long accapareraient toute l’attention du gouverenement, au risque même de le distraire et de le détourner des attentes du peuple.
Par ailleurs, une concertation entre le président de la République et le Premier ministre s’avère importante et urgente au sujet de la gestion de la Banque centrale. S’investir dans la logique de l’affrontement Mobutu-Tshisekedi-Nyembo Shabani ne serait pas de nature à consolider la coalition gouvernementale.
Les collabarateurs ou autres puissances politiques qui tirent sur cette corde sensible ont un but non annoncé qu’ils recherchent. A qui profiterait donc le déséquilibre de rapports des forces alors que l’heure est à l’élaboration du budget et au choix judicieux des priorités à la hauteur des capacités financières du pays.
Des réponses au lourd cahier de revendications des fonctionnaires, des enseignants, des militaires et des policiers ; la fourniture de l’eau et de l’énergie électrique nécessitent la cohésion gouverenementale en lieu et place d’une confrontation d’intérêts à peine voilée.
Par Le Potentiel
7 mai 2007
Actualités