Les commentaires de la presse kinoise : la Réfrence Plus, le Potentiel, l’Avenir
L’élection d’un ancien mobutiste à la tête du Sénat de République démocratique du Congo (RDC) constitue un « revers » pour la majorité du président Joseph Kabila et donne une « leçon de démocratie » à des politiciens « arrogants », estimait la presse parue samedi à Kinshasa.
Pour La Référence Plus, quotidien proche du pouvoir, l’élection vendredi de Léon Kengo wa Dondo à la présidence du Sénat est « un coup de semonce » pour l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP), qui détenait pourtant une confortable majorité à la chambre haute (plus de 60 des 108 sièges), comme au sein de toutes les institutions élues depuis 2006. Le quotidien estime que l’ancien Premier ministre de Mobutu « impose une cohabitation virtuelle à la majorité » et donne une leçon au pouvoir qui « paradait se croyant tout permis ».
Le Potentiel (indépendant) rappelle que le scrutin a été très serré pour l’élection des sept membres du bureau, qui compte des élus de l’AMP, de l’opposition et des indépendants. « Les consignes partisanes n’ont pas eu d’impact significatif » et le vote « s’est déterminé en fonction des individualités », note le journal, dont l’éditeur, Modeste Mutinga (indépendant), a été élu rapporteur de la chambre haute.
A l’instar de plusieurs journaux estimant que la majorité a pêché par « excès de confiance« , L’Avenir (proche du pouvoir) affirme que la défaite du candidat de l’AMP Léonard She Okitundu, « lâché par les siens », inflige « un revers assez cinglant à la famille politique du chef de l’Etat ».
Pour le quotidien, « une majorité présidentielle brouillonne et difficilement identifiable » a payé le « prix de ses dissensions », « l’arrogance » de ces cadres et « le mépris de son adversaire ».
L’Avenir rappelle que la candidature de M. She Okitundu, ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat, a été imposée au sein de l’AMP où d’autres ténors ont subi des pressions pour laisser la voie libre au poulain du président. Comme d’autres quotidiens kinois, L’Avenir conclut que « perdre la tête au Sénat » peut « sauver la démocratie congolaise », en obligeant la majorité à se restructurer et en faisant mentir les accusations grandissantes de « dérive totalitaire » des tenants du pouvoir.
Source : http://afriquecentrale.info/central.php?o=9&s=0&d=3&i=465
12 mai 2007
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