L’autorité de régulation des médias en République démocratique du Congo (RDC) a suspendu lundi un journal, adressé des « blâmes » à trois autres médias et saisi le procureur général de la République du cas de deux journaux paraissant illégalement. Le président de la Haute autorité des médias (HAM), Esdras Kambale, a annoncé la suspension « pour une durée d’un mois, à dater du 15 mai 2007, (…) du Libre débat, pour violation des règles d’éthique journalistique », au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.
Ce tri-hebdomadaire, qui n’est pas en règle selon le ministère de l’Information et n’est pas enregistré auprès de la HAM, est accusé d’avoir publié un article « contenant des allégations sans preuve (de détournement de fonds, ndlr) concernant le ministère de l’Intérieur ».
Les directeurs des Programmes ou de publication de trois autres médias se voient infliger « un blâme »: la télévision Digital Congo (proche du président Joseph Kabila) pour diffusion de propos jugés injurieux tenus par un gouverneur à l’encontre d’un homme d’affaires, et les journaux Le Moniteur et Le lauréat (petits journaux sans véritable ligne éditoriale) pour propos diffamatoires.
Enfin, la HAM a saisi le procureur général de la République du cas de deux journaux, Tapis rouge et L’interprète, qui paraissent « de manière illégale, par défi et à l’improviste » en « violant systématiquement » la loi sur la presse et le code de déontologie journalistique, en dépit de plusieurs mises en demeure.
« Ces journaux n’ont même pas d’adresse, de siège social. Nous avons déjà saisi les parquets de plusieurs tribunaux, en vain, alors nous nous adressons cette fois au procureur général », a expliqué M. Kambale.
Outre la radio-télévision nationale (publique), la RDC compte plus de 200 radios (commerciales ou associatives), plus de 60 chaînes privées de télévision et plus d’une centaine de journaux, évoluant sans réel encadrement et dont la parution est souvent irrégulière.
14 mai 2007
Actualités