(Congolite 25/05/2007)
25 mai 2007 – Selon le rapport de la section DDDRRR de la Monuc Nord-Kivu, Laurent Nkunda renforce ses effectifs dans le territoire de Masisi avec des éléments en provenance du Rwanda voisin. Le rapport fait le bilan de ses opérations depuis janvier 2007. Sylvie Van Der Wildenberg, porte-parole de la Mission de l’ONU en RDC dans cette province donne des détails sur le cas Laurent Nkunda : « La majorité des combattants loyaux à Laurent Nkunda nous ont expliqué qu’ils avaient été recrutés au Rwanda, dans différentes préfectures depuis le début de l’année 2007 pour des emplois civils au Congo, et qu’une fois acheminés clandestinement la nuit de l’autre côté de la frontière, ils avaient ensuite été emmenés dans des camps d’entraînement de Laurent Nkunda, dans le Masisi… ». Cela revient à dire, poursuit-elle, que ces éléments en provenance du Rwanda sont quasiment forcés à une activité militaire. « D’après eux, Laurent Nkunda continuerait à recruter aussi bien parmi les démobilisés que parmi les autres civils congolais et même rwandais », a ajouté la porte-parole de la Monuc Nord-Kivu. Selon la même source, l’armée rwandaise a réduit le nombre de ses effectifs. « On pense qu’il y a un lien de cause à effet et que les hommes de Laurent Nkunda ont probablement recruté aussi parmi d’anciens démobilisés de l’armée rwandaise », affirme Sylvie Van Der Wildenberg.
La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a rapatrié au Rwanda depuis janvier environ 200 combattants rwandais, dont près d’une centaine ont été recrutés par le général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda, a-t-on appris mercredi auprès de la Monuc. Depuis début janvier, la section Désarmement, démobilisation, rapatriement, réinstallation et réinsertion (DDRRR) de la Monuc au Nord-Kivu (est de la RDC) a rapatrié 238 combattants étrangers, dont environ 200 Rwandais, a déclaré à l’AFP Sylvie van den Wildenberg, porte-parole de la Monuc dans la région. Parmi ces combattants rapatriés volontairement figurent 116 rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une centaine de combattants rwandais, majoritairement tutsis, ayant déserté les rangs de l’ex-général Nkunda, et une vingtaine d’autres combattants étrangers membres de différents groupes armés, a-t-elle détaillé. « Depuis le mois d’avril, on observe une augmentation considérable du nombre d’hommes issus des troupes loyales à Nkunda parmi les combattants rapatriés par le DDRRR », a-t-elle souligné. Ces hommes sont soit issus de la « garde personnelle » de Nkunda, soit des nouvelles « brigades mixées » déployées au Nord-Kivu, constituées pour moitié d’ex-soldats insurgés alliés à Nkunda et d’éléments des Forces armées de RDC (FARDC). Le processus de « mixage » avait débuté en janvier à la suite d’un accord entre Kinshasa et Nkunda, pourtant visé par un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre.
Laurent et Joseph : frères ennemis?
Selon des sources militaires occidentales, Nkunda disposait avant le mixage d’un maximum de 3.500 hommes. Or il en a fourni 7.000 pour constituer les brigades mixées et affirme avoir encore 2.000 hommes. Depuis le début du mixage, les violences contre les civils ont décuplé au Nord-Kivu, régulièrement accusés par les militaires « mixés » de complicité avec les rebelles hutus rwandais, installés depuis 13 ans dans l’est congolais. Pour un observateur de l’ONU, « il est évident que Nkunda a massivement recruté au Rwanda. Mais, il est aussi évident que toutes ces recrues n’ont pas pu être engagées à l’insu des autorités rwandaises, ce qui pose sérieusement la question de la position de Kigali par rapport aux risques de déstabilisation dans l’est de la RDC ».
Bien qu’il soit évident que Laurent Nkundabatware est une énième fabrication de Kagame, le gouvernement de Kinshasa accepte la médiation de Kigali pour « résoudre » le problème de Nkundabatware. De quoi donner raison à ceux qui, comme l’ancien conseiller spécial du Maréchal Mobutu, Honore Ngbanda, disent tous les jours à qui veut les entendre que Joseph Kabila est un agent de Kagame. Le gouvernement Kabila serait le seul à ne pas voir cette évidence.
Source : radiookapi.net et monuc.org/Afp
26 mai 2007
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