(20 minutes 31/05/2007)
Une équipe d’évaluation de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a été empêchée mardi d’atteindre les villages du Sud-Kivu (est), où 18 civils ont été tués ce week-end par des rebelles, a affirmé mercredi le porte-parole de la Monuc à Kinshasa.
“Hier (mardi), la Monuc a envoyé une mission d’évaluation mais celle-ci n’a pu atteindre les villages affectés car empêchée de le faire par la population qui voulait exprimer son mécontentement”, a déclaré Kemal Saïki au cours d’un point de presse.
Selon des témoignages d’habitants recueillis par l’AFP, des barrières avaient été érigées sur les routes et les véhicules de la mission ont essuyé des jets de pierres de villageois, qui ne comprennent pas que de telles tueries puissent être perpétrées dans une zone théoriquement sous contrôle de l’armée congolaise et où patrouillent des Casques bleus.
“Bien que cette réaction soit compréhensible, il est regrettable que cette mission n’ait pu accomplir son travail”, a ajouté M. Saïki.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des assaillants identifiés par les villageois comme étant des rebelles hutus rwandais des Forces armées de libération du Rwanda (FDLR) ont attaqué successivement les villages de Nyabuluze et de Muhungu, dans le groupement de Kanyola, à environ 50 km à l’ouest de Bukavu (capitale du Sud-Kivu).
Dix-huit personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées à l’arme blanche “dans leur sommeil”, 27 blessées et 18 ont été “enlevées”, a indiqué M. Saïki, précisant n’avoir mercredi aucune nouvelle des villageois pris en otage.
Les rebelles hutus rwandais, estimés actuellement à plus de 10.000 par l’ONU, sont présents depuis 13 ans dans l’est de la RDC. Certains de ces rebelles sont accusés par Kigali d’avoir activement participé au génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait au moins 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie.
AFP
31 mai 2007
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