Cesser de distraire l’opinion avec des plans de négociation, de dialogue
Bukavu, le 1er juin 2007 – (D.I.A.) – L’archevêque de Bukavu (Sud-Kivu) recommande au gouvernement de la République Démocratique du Congo, RDC, toutes les affaires cessantes, de considérer le problème de la sécurité à l’Est comme une priorité et de cesser de distraire l’opinion avec des plans de négociation, de dialogue. Mgr François Xavier Maroy a émis cette recommandation dans une lettre datée du 28 mai 2007 adressée à l’ambassadeur de France en RDC et à la une de nombre de journaux et radios ces jours-ci, pendant que le Nord-Kivu et le Sud-Kivu sont en proie à une insécurité grandissante.
Mgr l’archevêque de Bukavu recommande au chef de l’Etat, lui rappelant qu’il a été massivement voté dans cette province (du Sud-Kivu), de prendre ses responsabilités et d’envoyer des troupes d’élite qui doivent contrer la guerre imminente au Nord et Sud – Kivu avant qu’il ne soit trop tard. La lettre de Mgr François-Xavier Maroy a été adressée à l’ambassadeur de France en RDC Bernard Prévost lors de son récent passage à Bukavu.
L’archevêque François-Xavier Maroy a recommandé à la Monuc, confortée par la dernière décision de l’Onu qui prolonge son mandat jusqu’en décembre 2007, de ne pas se dérober de sa tâche. Le prélat demande surtout à la Monuc de ne pas pactiser avec l’ennemi et de s’engager pour la protection de la population civile, conformément à son nouveau mandat. Le Pasteur de l’Eglise qui est à Bukavu a rappelé que « nous sommes des voisins naturels avec les Rwandais, les Burundais et les Ougandais ».
« Nous sommes condamnés, a insisté le prélat, de vivre ensemble plutôt dans la paix et la concorde dans cette région que Dieu nous a généreusement donnée et non en guerre perpétuelle ». Et Mgr l’archevêque de Bukavu de se poser la question de savoir « à quoi nous serviraient des guerres qui ne font qu’appauvrir nos peuples et à créer des inimitiés inutiles ».
- Eléments apparemment réunis pour une nouvelle guerre au Sud-Kivu
Mgr François-Xavier Maroy affirme dans ce document transmis à l’ambassadeur de France en RDC qu’ « au constat de notre peuple, les éléments sont apparemment réunis pour une nouvelle guerre au Sud-Kivu ». Il souligne que de nouveau la campagne médiatique de la prétendue haine ethnique resurgit dans les médias et que le macabre massacre de Kaniola à Walungu dans la nuit du 26 au 27 mai rappelle bien celui de Lemera dans le territoire d’Uvira avant les attaques décisives de la guerre de l’Afdl.
- Silence des institutions de la République
« Comme en 1996, révèle l’archevêque de Bukavu, les Banyamulenges sont instrumentalisés; ils se retirent, surtout les femmes et les enfants, selon certains témoignages de nouveau vers les pays voisins et laissent seuls les hommes dans les hauts plateaux du Sud-Kivu ». Mgr François-Xavier Maroy se pose la question de savoir ce que signifie le silence des institutions de la république, à savoir le chef de l’Etat, le Parlement, le Gouvernement central et le Haut commandement militaire devant les massacres à répétition à Kaniola. Le prélat signale que les Interahamwe, les Rasta et les Fdlr responsables des massacres parlent tous d’abord kinyarwanda et qu’ils ont été drainés à l’Est de la RDC par la communauté internationale après le génocide rwandais. Mgr l’archevêque de Bukavu se demande à quand va intervenir le retour (chez eux) de ces gens convertis en terroristes en territoire d’accueil. (Agence catholique D.I.A./ www.dia-afrique.org)








1 juin 2007
Actualités