2ème Conférence internationale sur le DDR

13 juin 2007

Actualités

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Acteurs et bailleurs exigent des ajustements urgents / Le PNDDR : ce qu’il faut savoir
(Le Phare 13/06/2007)

Il se tient depuis hier au Salon Congo du Grand Hôtel Kinshasa, la deuxième conférence internationale sur le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) ainsi que sur la stabilité en Afrique. Elle est organisée par l’Organisation des Nations Unies (Onu).
Lors de la cérémonie d’ouverture, l’ambassadeur du Royaume de Belgique en RDC, Johann Swinnen, a indiqué que le DDR au Congo n’a toujours pas eu bonne presse. « Il n’a toujours pas été mené avec le zèle ou l’excellence que l’on pouvait attendre ». Et d’ajouter que les raisons de cet échec doivent être identifiées en bonne intelligence, sans tabous, afin d’en tirer les leçons pour le futur. Swinnen a émis le vœu de voir ce processus exister et continuer d’exister, être mené jusqu’à son terme par les spécialistes et les autorités.

Un processus DDR qui n’a pas abouti ou qui est bâclé représente un facteur de tension important et un risque non négligeable de retour à la violence. Il doit certainement être partie intégrante de deux processus plus larges par lesquels passent inévitablement les pays post-conflit : la réforme du système de sécurité et la reconstruction de l’Etat de droit.
Dans son allocution d’ouverture, Antipas Mbusa Nyamuisi, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, a fustigé le caractère inutile et insensé du conflit armé qui a meurtri la RDC pendant plusieurs années. A l’instar de l’ambassadeur belge, il a constaté que beaucoup de choses restent à faire et des correctifs sont nécessaires pour une rationalisation du programme national DDR en RDC. Le ministre reconnaît également qu’en moins de trois ans, des résultats significatifs ont été enregistrés dans le domaine du DDR et dans le programme stratégique national d’intégration dans l’armée. Deux structures d’action concourent à la réalisation de ce programme intégré à savoir la Structure Militaire d’Intégration (SMI) et la Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion (Conader).
15 brigades intégrées, un bataillon intégré commandos ainsi qu’un bataillon intégré de la garde républicaine ont été formés. S’agissant du programme national DDR, 132.417 ex-combattants ont été démobilisés dont 99.538 hommes, 2.610 femmes et 30.219 enfants associés aux forces et groupes armés. Et d’ajouter que si ces deux programmes arrivent à leur terme, cela pourra permettre de définir un programme cohérent de réforme du secteur de la sécurité.
William Swing, chef de la Monuc (Mission de l’Onu en RDC) a pour sa part estimé que ces assises vont permettre aux délégués des Etats d’échanger des expériences. La Rdc doit saisir cette occasion pour conduire son programme DDR vers des lendemains meilleurs.
Signalons qu’au cours de la journée d’hier plusieurs thèmes ont été développés par les différents intervenants. Après un bref aperçu sur les programmes DDRR et les pratiques courantes en Afrique, le représentant de la Banque Mondiale a parlé des leçons à tirer de l’application des programmes MDRP dans la région des Grands Lacs. De son côté, des représentants des agences du système de Nations Unies ont parlé de l’appui apporté aux programmes DDR en Afrique. La deuxième conférence internationale va être clôturée jeudi après-midi.

(J-Alain Kabongo)

Le PNDDR : ce qu’il faut savoir

Afin de briser le cycle des conflits dans la région élargie des Grands Lacs, des efforts sont soutenus pour la mobilisation et la réintégration des ex-combattants. Ces initiatives de démobilisation et de réintégration contribuent à la stabilité générale en favorisant le retour des anciens soldats à la vie civile.
En RDC, la structure responsable de la mise en œuvre du Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (PNDDR) a été créée par décret présidentiel n°03/042 du 18 décembre 2003, en application depuis le 9 novembre 2004. Avec un fonds de 200 millions USD, il est exécuté sous la coordination de la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CONADER).

Outre les objectifs globaux d’aider à consolider la paix et à promouvoir la stabilité économique et le développement durable en RDC et dans la région des Grands Lacs, le PNDDR poursuit des objectifs spécifiques. Il s’agit de démobiliser et réinsérer environ 150.000 ex-combattants dans le tissu social et économique du pays ; de promouvoir la réallocation des dépenses du gouvernement du secteur militaire aux secteurs social et économique ; de promouvoir et accompagner la réinsertion des ex-combattants dans un certain nombre de secteurs de l’économie tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, le commerce, et participer ainsi à la relace de l’économie. Il a aussi le devoir de renforcer les capacités des organisations locales qui accompagnent la réinsertion des démobilisés ; de permettre au gouvernement de réformer son armée et de réduire ses dépenses militaires.

Composantes du projet
Comprenant quatre étapes, la première, celle du désarmement, se déroule avant l’accès au Centre d’Orientation. Etape indispensable pour accéder au statut de démobilisé, elle concerne tous les combattants. Il s’agit de la collecte des armes et des munitions auprès de tous les combattants désarmés par la Monuc. La deuxième étape, la démobilisation, constitue un acte administratif spécifique en vertu duquel le combattant passe du statut de militaire à celui de civil. Ce choix est individuel et volontaire.
Deux phases d’assistance étaient prévues par le PNDDR dans le cadre de sa troisième étape. La transition avec le versement d’un « filet de sécurité » de 110 USD et d’un kit de première nécessité à la sortie du Centre d’Orientation. Et aussi l’assistance à la réinsertion socio-économique dans les communautés avec le versement d’une allocation transitoire de subsistance (TSA) de 25USD par mois pendant 12 mois, une fois que le démobilisé a intégré sa province de réinsertion et un appui à la réinsertion sociale et économique.
La dernière étape, la réinsertion, est un processus par lequel le démobilisé s’insère dans les pratiques sociales et économiques de la communauté de son choix dans des conditions et opportunités similaires à celle des autres membres de la communauté. A ce niveau, il faut souligner qu’il existe de spécificités de réinsertion pour « adultes », «enfants associés », « ex-combattants handicapés et des malades chroniques ».

Des résultats atteints flatteurs
Disposant de bureaux provinciaux et communautaires répartis sur l’ensemble du territoire national, la Conader a, jusqu’au 21 décembre 2006, a reçu 155.890 combattants dans ses centres dont 99.006 adultes ont été démobilisés.
En ce qui concerne la réinsertion des adultes, 85.335 démobilisés ont été installés dans la province de leur réinsertion jusqu’à la fin de l’année 2006. S’agissant des enfants accompagnant les forces et groupes armés (EAFGA), 29.291 sont sortis de ses centres d’orientation. 22.929 enfants ont été réunifiés. 15.167 enfants ont bénéficié de l’appui à la réinsertion ( 6.066 scolarisés, 9.101 réinsérés économiquement)

(Tshieke Bukasa)

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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