Kinshasa, – (D.I.A.) – De plus en plus conscients des exactions commises contre eux, les enfants de Bukavu, au Sud-Kivu, dans le Nord-Est de la République Démocratique du Congo, RDC, se soutiennent désormais entre-eux et veulent faire reconnaître leurs droits quand ceux-ci ne sont pas respectés. Cette information a été donnée par l’agence Syfia Grands Lacs/RDCongo, dans son édition du 18 juin 2007, à l’occasion de la célébration de la Journée africaine de l’enfant.
Le major Honorine Munyole, commandant de la police de protection de l’enfance de Bukavu, a interdit le fonctionnement de dix-sept nganda (débits de boisson) qui organisaient le commerce du sexe avec les filles mineures de cette ville. Le major a déclaré à l’agence Syfia ce qui suit : ”Nous attendons le concours de toutes les autorités pour protéger les droits des enfants”. Cette policière a reconnu que les Ong, les Eglises et la police de protection de l’enfance collaborent désormais pour protéger ces enfants. Janvière Wema, une enseignante d’une école secondaire de la place souligne que chaque enfant a droit à un traitement légal particulier, tel que le stipule la Convention internationale des droits de l’enfant ratifiée par la RDC en 1990.
- Gouvernement et Unicef déplorent la situation de l’Enfant congolais
A l’issue de la célébration de la journée de l’Enfant africain à Kinshasa, la ministre de la Condition féminine, Mme Philomène Omatuku, a signalé que des milliers d’enfants dans son pays sont victimes de traitement indignes, notamment de l’esclavage, de la prostitution, de l’exploitation économique et sexuelle et même de leur ‘vente’. Cette situation, indique-t-elle, est la cause d’une crise économique qui a engendré des conséquences socio-économiques dramatiques en RDC. Elle a souligné qu’il s’agit de la pauvreté, de la dépravation des mœurs, de l’explosion de la pandémie du Vih/sida, de l’effritement des valeurs familiales et des multiples violations des droits de l’enfant. La ministre a précisé dans son allocution que le 16 juin est une opportunité pour que la RDC s’engage fermement dans la protection de l’enfant et aussi pour veiller à son épanouissement. Et de signifier que le plan d’action national pour la prévention et la lutte contre les violences faites à l’enfant et le projet de code de protection de l’enfant sont en voie de discussion au niveau du gouvernement avant le dépôt du code au Parlement ».
Le Représentant du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef) en Rd-Congo, M. Anthony Bloomberg, a signalé que » la commémoration de cette journée sombre est un signe d’espoir et la manifestation d’une volonté commune de ne plus jamais voir des enfants en situation de violence ou être victimes de menace, d’utilisation intentionnelle contre leurs droits fondamentaux « . Pour l’officiel onusien, le chiffre des enfants associés aux groupes et forces armées est de 33.000. Bon nombre de ces enfants ont été démobilisés mais entre 3.000 et 5.000 doivent l’être encore. Leur réinsertion communautaire, poursuit-il, reste un défi majeur pour la RDC. Au moins 50.000 enfants travaillent dans les sites miniers artisanaux au Katanga et aux Kasaï, mais également dans l’Est. En moyenne 30 % de ces enfants ont moins de 14 ans et beaucoup travaillent de manière isolée. Le nombre d’enfants exploités sexuellement est inconnu. Toutefois, M. Bloomberg pense qu’une partie importante des filles de la rue sont confrontées à la prostitution comme seul moyen de survie. Il a aussi révélé qu’il existe environ 270.000 pygmées en RDC, dont plus de la moitié sont des enfants. Ces groupes minoritaires, affirme-t-il, sont victimes de discrimination et certains sont même réduits à l’esclavage avec leurs parents. L’Unicef s’engage à accompagner le gouvernement dans la mise en application de cette loi de protection des enfants victimes de violences et d’exploitation.
27 juin 2007
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