Les 47 ans d’indépendance interpellent la classe politique

2 juillet 2007

Actualités

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Généralement, la date du 30 juin met aux prises trois attitudes : ceux qui ont vécu cette époque regrettent amèrement que le pays poursuive sa descente aux enfers, les politiciens qui en profitent pour pavoiser et le peuple qui se demande à quoi aura servi l’indépendance. Les pionniers de l’indépendance avaient-ils sous-­estimé l’ampleur de la tâche qui les attendait ? Ou alors ne s’attendaient-ils pas à un « Ca­deau empoisonné » de la part du colonisateur belge ? Bilan de 47 ans d’indépendance.

Les propos du Roi Baudouin, contenus dans son discours solennel du 30 juin 1960, demeurent d’actualité. En ce jour historique du 30 juin s’adressant à la classe politique congolaise, di­sait textuellement ceci « Votre tâche est immense et vous êtes les premiers à vous ren­dre compte des princi­paux danger qui vous menacent : l’inexpérience des populations à gouverner ; les luttes tribales qui jadis ont fait tant de mal et qui, à aucun prix, ne doivent reprendre ; l’at­traction que peuvent exercer sur certaines régions des puissan­ces étrangères prêtes à profiter de la moindre défaillance.

Vos diri­geants connaîtront la tâche difficile de gou­verner. Il leur faudra mettre au premier plan de leurs préoccupa­tions, quel que soit le parti auquel ils appartiennent, les intérêts généraux du pays. Ils devront appendre au peuple congolais que l’indépendance ne se réalise pas par la satisfaction immédiate des jouissances faci­les, mais par le travail, par le respect de la li­berté d’autrui et des droits des minorités, par la tolérance et l’ordre sans lesquels aucun régime démocratique ne peut sub­sister ».

Le Roi Baudouin ne croyait pas si bien dire que la première crise politique entre le président Kasa-Vubu et le Premier ministre Lumumba éclata autour de la méconnaissance de l’autorité établie. Depuis, la RDC s’est enli­sée dans une spirale de crises avec des effets pervers sur les secteurs de la vie nationale. Cri­ses sous-tendues par le manque d’expertise politique et le parachutage des cadres politiques.

Il est vrai que la démarche des auteurs du Manifeste de la Conscience africaine, notamment Joseph Iléo, Albert Joseph Malula, Joseph Ngalula Pandanjila n’avait pas été bien comprise. Ils mettaient déjà un accent particulier sur la culture de la conscience natio­nale en vue de favoriser l’émancipation de l’homme congolais. En ceci, ils avaient bien re­layé la pensée de Kwame Nkrumah pour que l’Afrique se libère politiquement et économi­quement, afin qu’elle soit réellement indépendante. Cette démarche a été gal­vaudée, favorisant ainsi l’émergence des guerres interethniques au Congo, des sécessions notam­ment celles du Katanga et du Kasaï.

Le grand rôle que vous devez jouer

Les récentes guer­res d’agression ont été suscitées par l’attrait des ressources naturelles con­golaises auquel faisait al­lusion le Roi belge. Les puissances étrangères ont toujours profité de la moin­dre défaillance des insti­tutions nationales pour im­poser leur diktat. Ainsi, la classe politique, y compris les pionniers de l’indépendance, n’a pas su préserver les acquis et les attri­buts de la souveraineté nationale.

Subissant la loi de la guerre froide, otage du protectionnisme politique, manipulée par des forces centrifuges qui protègent des intérêts régionaux et internationaux, la classe politique n’a pas su se pla­cer à la hauteur de ses responsabilités. C’est le début du déclin d’un géant de l’Afrique qui possède pourtant des ar­guments convaincants pour s’imposer au cœur du continent.

Aujourd’hui, la classe politique est condamnée à faire face aux défis de la réfondation d’une Nation et d’un Etat. L’idéal du 30 juin 1960, à savoir « un pays plus beau qu’avant est resté un slogan, un vœu pieux ».

Qu’est-ce que la classe politique a fait de ces 47 ans d’indépen­dance ? L’un de ses cri­mes politiques demeure sans conteste la « déliquescence de l’Etat congolais ». Tout est à refaire : consolider la mise en place des institu­tions nationales dépersonnalisées ; reformer l’Admi­nistration publique ; res­tructurer l’armée ; se do­ter d’une diplomatie à tou­tes épreuves ; donner une morale à la population, en particulier à l’élite intellec­tuelle.

En ce 47ème anni­versaire d’indépendance, les propos du Roi Bau­douin demeurent toujours d’actualité. En s’adres­sant à la classe politique, il concluait son discours du 30 juin 1960 en ces ter­mes : « Le monde entier a les yeux fixés sur vous… Restez unis et vous saurez vous montrer dignes du grand rôle que vous êtes appe­lés à jouer dans l’histoire ».

Freddy Monsa Iyaka Duku/Le potentiel 

 

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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