Les avocats des deux présumés commanditaires de l’assassinat du journaliste congolais Serge Maheshe ont suspendu leur participation aux audiences, a-t-on appris vendredi à Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
« Nous avons suspendu depuis hier (jeudi) notre participation aux audiences car nous estimons que le tribunal militaire ne respecte pas les droits de la défense et nous lui avons signifié cela aujourd’hui (vendredi) par écrit », a déclaré à l’AFP Me Yves Kajangu.
Le tribunal militaire de Bukavu « donne plus la parole au ministère public et à la partie civile. Cette attitude va à l’encontre des droits reconnus à la défense », a précisé de son côté Me Christophe Ntabarusha.
L’audience de jeudi, consacrée à la poursuite de l’audition des témoins, n’a pas eu lieu, a constaté un correspondant de l’AFP.
Elle a été renvoyée à lundi après le « constat d’absence » des avocats de la défense par le tribunal.
Journaliste à la radio Okapi (parrainée par l’ONU), Serge Maheshe (31 ans), a été abattu le 13 juin par deux inconnus à Bukavu, alors qu’il s’apprêtait à monter dans sa voiture. Les tueurs se sont enfuis sans tenter d’ouvrir le feu sur les deux amis du journaliste, Serge Mohima et Alain Shamavu, qui se trouvaient à ses côtés.
Deux civils ont avoué lundi, lors de l’audience, avoir tué le journaliste et ont désigné les deux témoins du crime comme étant leurs commanditaires.
Freddy Bisimwa et Masasile Rwezangabo ont déclaré avoir été mandatés par les deux amis de la victime, qui leur auraient donné 40 dollars pour acheter une arme et tuer le journaliste, contre la promesse de recevoir 30.000 dollars et une aide pour gagner l’Afrique du Sud une fois le crime commis.
Mardi, la mère de la victime a jugé « peu convaincantes » ces allégations, soutenant que son fils n’avait « jamais eu des problèmes particuliers avec ses amis » (Le Monde).









23 juillet 2007
Actualités