Ambassadeur de Chine à Uvira: Ici, c’est la porte de l’Est

7 août 2007

Actualités

(La Prospérité 07/08/2007)

La stabilité amène de l’espoir et des visiteurs de marque. Après l’Ambassadeur de France et une délégation de l’Ambassade des Etats-Unis en mai dernier, c’est l’Ambassadeur de Chine Wu Zexian qui est venu à Uvira le 4 août 2007, aux cotés de William Swing, le Chef de la MONUC.

On notait aussi la présence de Will Davis, Chef du Bureau des Nations Unies à Washington, Alpha Sow, Chef de la MONUC Sud-Kivu, ainsi que le Chef des casques bleus pakistanais, le Général Bajwa.

Trois heures d’escale, c’est tout ce dont la délégation disposait pour rencontrer le personnel de la MONUC et des Agences des Nations Unies(ONU), visiter le port de Kalundu, saluer les responsables administratifs locaux, s’adresser a la population avant d’être reçu au bataillon Pakistanais au bord du Tanganyika.

Enormément de progrès, mais encore beaucoup de défis

«Enormément de progrès mais encore beaucoup de défis»: C’est sur ces termes que le représentant spécial du secrétaire général en RDC a conclu une présentation d’ensemble à l’attention du personnel de la MONUC et des représentants des agences de l’ONU présentent a Uvira (PAM, HCR. OCHA). «Nous sommes honorés d’avoir contribué avec vous les Congolais à la réussite des élections, les premières depuis plus de 45 ans, une étape historique» a-t-il dit au personnel national avant d’énumérer les défis comme les groupes armés ou encore les déplacés – 268 000 pour le Sud Kivu et plus de 600 000 pour le Nord Kivu – qu’il reste a réintégrer. «Ne vous trompez pas» a–t-il encore prévenu, «votre plus grande richesse est la diversité».

Près d’un millier de personnes accourent pour voir William Swing

Une visite visiblement appréciée et attendue. Dès le matin, Radio Messager du peuple et Radio Mitumba, avaient annoncé la nouvelle. Vers midi, sur les dix kilomètres qui séparent la MONUC Uvira du port de Kalundu, le convoi d une douzaine de voitures peut entendre les «MONIC. MONIC, William Swing ». Arrivé au Port, près d’un millier de personnes sont à l’intérieur et à l’extérieur du port pour voir le Chef de la MONUC. A leur descente de voiture, William Swing et l’Ambassadeur de la Chine se voient présenter une soixantaine de responsables administratifs et leaders de la Société civile.

Suivra une visite guidée par la Chef de Port. Plusieurs bateaux sont entrain de décharger leurs cargaisons venant de Kigoma en Tanzanie. «C’est par ici que viennent les produits chinois», précise un vice président de la FEC à l’Ambassadeur chinois. Des produits qui arrivent par chemin de fer à Kigoma depuis Dubai, avant de prendre le bateau jusqu’à Uvira par le Tanganyika. Un peu plus tard, WU Zexian s’engagera au micro de Radio Okapi à sensibiliser les investisseurs chinois sur les potentialités du Territoire d’Uvira, tout en invitant les autorités congolaises à tout faire pour faciliter les conditions d’investissement.

Le deuxième port du Congo

Il est vrai que le potentiel du deuxième port du pays – après celui de Matadi à l’Ouest- est réel. L’Ambassadeur chinois ne se trompe pas «Ici c’est la porte de l’Est». En face à 30 km à vol d’oiseau, il y a Bujumbura, capitale du Burundi. D’ailleurs, depuis la fin des hostilités, une grande partie des produits qui arrivent ici via Kigoma, sont chinois. D’ici partent presque quotidiennement des bateaux pour la Tanzanie et la Katanga. A quelques pas de là, trois pétroliers de 50 mètres de long sont en construction ainsi que quatre cuves de près de 200 mètres cubes destinées à recevoir de l’essence pour la consommation locale.

Les épargnes en augmentation de 50%

Ici, au sud Sud-Kivu, des hommes, des chefs d’entreprise ont pris des risques. Ils ont parié sur la paix. C’est aussi pour cela que cette visite est hautement appréciée par les dirigeants de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) qui y voient un signe que le vent du doute a tourné et que le temps du développement arrive. Les indicateurs ne trompent pas, a, de son côté, précisé William Swing en présentant une Uvira dans laquelle le nombre constructions augmentait de façon exponentielle alors que les épargnes dans les banques locales augmentaient de 50% par an depuis 2005. «Il connaît tellement bien les réalités économiques d’Uvira qu’on a l’impression qu’il habite ici» lance un membre de la FEC.

Sur le même ton, l’Administrateur du Territoire, Daniel Eloko, dans un discours liminaire avait rappelé qu’Uvira, Territoire où se rencontrent les frontières du Rwanda, Burundi et la RDC est aussi l’axe par lequel ont commencé toutes les guerres. Un Territoire qui souhaitait aujourd’hui profiter de sa situation géographique et de la proximité du Rwanda et du Burundi qui sont autant d’opportunités économiques. Enfin, outre le Port de Kalundu, qui a figuré le centre de l’intérêt de la délégation spéciale, il a cité les potentiels de la sucrerie de Kiliba – la deuxième du pays avec un potentiel de 4000 emplois – et la Cotonnière, deux infrastructures au potentiel immense, mais malheureusement en panne de repreneur depuis la guerre de 1996.

Les montagnes ne se rencontrent pas…

Ovation au Chef de la MONUC, William Swing, lorsqu’il conclut son intervention en Swahili « Kilima na Kilima aikutanake, lakini watu na watu wanakutanaka » (Deux montagnes ne se rencontrent jamais, mais les hommes peuvent se rencontrer).

La délégation est partie vers 13 heures pour rejoindre la base du bataillon pakistanais où elle a eu l’occasion d’apprécier les installations des casques bleus sur les plages de sable du Tanganyika.

Peu après 14 heures, le groupe s’envole pour Kinshasa, via Bukavu. En chemin, leur hélicoptère survolera le centre de brassage de Luberizi, haut lieu de la reconstruction du pays, situe à 50 km au nord d’Uvira, où sont actuellement en formation 4000 hommes qui, sous peu, formeront la 16ème brigade intégrée.

(Thierry Kranzer / MONUC)

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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