Les scouts et artistes pour la paix de Bukavu s’associent à leurs collègues rwandais et burundais

7 août 2007

Actualités

Par  Le Potentiel

 

 

 

Des artistes du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo se sont produits en juillet dernier sur une même scène à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, à l’Est du Congo démocratique. Au même moment, tout près de là, des scouts de ces trois pays, rejoints par leurs camarades belges, français et suisses, campaient tous ensemble. Deux beaux exemples de fraternité.

L’événement ressemble à une grande fête de retrouvailles. Fredonnant au rythme d’une musique intense, danseurs et comédiens se succèdent sur la piste en bois, sorte d’estrade surélevée. Ils se produisent au milieu du petit rond-point, devant l’Hôtel des postes de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Une cinquantaine de musiciens, danseurs et comédiens rwandais, burundais et congolais ont participé à ce festival, organisé du 18 au 29 juillet dernier par les clubs et cercles culturels de ces trois pays.

C’est pour nous et pour tous les jeunes des Grands Lacs une grande occasion de montrer à nos dirigeants que nous n’avons pas besoin de leurs querelles incessantes», affirme Sylvain Masirika, l’un des organisateurs de ce festival. Qui ajoute que «les jeunes de la région ont besoin de la paix et de continuer à entretenir leurs relations comme par le passé».

Pour Anselme Chiza, un des festivaliers, ce genre de manifestations culturelles est très utile pour faire démentir ceux qui veulent encore attiser la haine entre les jeunes. «Les politiciens et les militaires se sont battus par le passé, mais la culture et les échanges entre jeunes ne doivent en aucune façon en pâtir», dit-il. Un jeune écolier rwandais est particulièrement ravi, après la randonnée effectuée sur le lac Kivu. «En partant de Kigali et de Butare, nous n’étions pas rassurés. On nous disait que les Congolais en voulaient aux Rwandais, à cause des guerres. Nos compatriotes ne nous croiront pas lorsque nous leur dirons que nous avons été comme chez nous…»

OUBLIER LE GENOCIDE, LES REBELLIONS ET LES GUERRES

L’affluence au festival aurait été plus grande si les organisateurs avaient disposé de plus de moyens. Certaines invitations ont été annulées, notamment celles d’artistes qui étaient attendus de Kinshasa, de Lubumbashi ou de certaines provinces reculées du Rwanda et du Burundi.

Comme le célèbre Koko Swing, parfait imitateur de William Swing, le représentant en RD Congo du Secrétaire général des Nations unies, qui, dans un spot télévisé très saccadé et humoristique, appelle tous les Congolais à ne plus se faire la guerre. «J’aurais tout donné pour le voir sur scène», regrette Adolphine Munyenkana, une spectatrice.

«Ce n’est que partie remise», promet Frank Mweze, le directeur de ‘Trois Tamis’, un centre de vidéo participative de Bukavu, principal organisateur du festival. Pour lui, cette première expérience a convaincu bon nombre de gens et d’associations qui ont promis de s’impliquer pour la réussite du prochain festival en 2008.

Presqu’à la même période, soit du 15 au 27 juillet dernier et tout près de là, à Nyangezi, à environ 30 km au Sud de Bukavu, se réunissaient pour un immense jamboree (réunion internationale des scouts) près de 500 scouts originaires, eux aussi, du Rwanda, du Burundi et de RDC. Auxquels s’étaient joints une vingtaine de leurs camarades belges, français et suisses. Ils ont campé ensemble en partageant l’idéal de fraternité de Baden Powell, fondateur de leur mouvement mondial il y a 100 ans. Thème de cette rencontre : «Les Grands Lacs africains dans la paix et la concorde pour un monde nouveau».

«Ce deuxième jamboree sous-régional, après celui de décembre 2002 à Ngozi (Burundi), est notre contribution à faire oublier le génocide rwandais, les rébellions au Burundi et les guerres en RDC», explique le commissaire provincial de l’Association des scouts du Sud-Kivu, Jean-Jacques Ba-Murhandikire.

EXEMPLES POSITIFS

Un jeune scout burundais de 16 ans, Serge Habimana, est tout heureux d’avoir participé à ce grand rassemblement . «Nous avons campé en plein air et avons travaillé avec les villageois. Nous les avons sensibilisés sur la paix en nous servant des exemples positifs de nos pays respectifs», témoigne-t-il. Et le jeune Rwandais, Paulin Habimana, d’ajouter : «La nuit, on se couchait par terre autour d’immenses feux de camp. La journée, on se scindait en deux groupes. Le premier, sous la direction d’un enseignant burundais, parlait aux villageois des vertus de la paix. Le second aidait la population dans ses travaux des champs, de réparation de routes ou de construction».

Dans cette province du Sud-Kivu où sévissent les Interahamwe, les miliciens hutus rwandais réfugiés à l’Est de la Rd Congo après le génocide de 1994, les scouts ont eu plus de peur que de mal. «Nous avons traversé pendant des jours le Parc national de Kahuzi-Biega. Mais rien de fâcheux ne nous est arrivé…», se réjouit Jean-Marie Shimiye, scout rwandais qui souhaite que la paix s’installe durablement dans les Grands Lacs.

SYFIA GRANDS LACS/LP

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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