Au moins six cadavres, à moitié enterrés, ont été découverts par des Casques bleus de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monuc) dans des positions récemment abandonnées par l’armée dans deux localités de l’est du pays, a annoncé mercredila Monuc. Des Casques bleus en patrouille ont découvert le week-end dernier « quatre corps portant des traces de balles, semi-enterrés, dans les localités de Kishero et de Katwiguru », à environ 80 km au nord de Goma, capitale du Nord-Kivu (est), a déclaré Kemal Saïki, porte-parole de la Monuc, au cours d’un point presse à Kinshasa. Les corps se trouvaient sur les « sites de positions FARDC (Forces armées congolaises) abandonnés la semaine dernière par la brigade Bravo », une brigade constituée pour moitié d’ex-soldats insurgés ralliés au général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda et déjà mise en cause pour des actes de violences à l’encontre de civils de la région. L’ONU a diligenté lundi une mission d’enquête de sa section des droits de l’Homme, qui a pu recenser dans deux localités différentes au moins six corps, dont l’identité n’a pas encore pu être établie. « A Kiseguru, l’équipe a effectivement trouvé deux tombes, contenant deux corps à moitié enterrés. L’état de décomposition de ces derniers laisse penser que la mort des victimes remonte à environ une semaine », a indiqué M. Saïki. Dans la localité voisine de Katwiguru, « où était établi l’état-major du 4ème bataillon dela Brigade Bravo, abandonné la semaine dernière, l’équipe a pu constater la présence de trois tombes, contenant au moins quatre corps, également fraîchement enterrés », a-t-il poursuivi. L’équipe a également découvert dans ce site « une cellule de détention souterraine ». Ces découvertes renforcent « les craintes de la Monuc que les militaires FARDC basés dans ces deux positions jusqu’à la semaine dernière, arrêtent et détiennent arbitrairement et illégalement des individus, dont des civils et en exécutent certains ». Des soldats de la brigade « mixée » Bravo se sont retirés de plusieurs positions où ils étaient déployés au Nord-Kivu après l’annonce des autorités militaires congolaises de confier la traque des rebelles hutus rwandais qui sévissent depuis 13 ans dans la région à des « brigades intégrées ». Ces brigades dites « intégrées » sont constituées de combattants issus de différentes factions belligérantes pendant la dernière guerre en RDC (1998-2003), qui ont reçu une formation avant d’être intégrés aux nouvelles Forces armées de RDC, en cours de restructuration. En revanche, les brigades « mixées », constituées rapidement et sans aucune formation, ont été déployées dans le Nord-Kivu entre janvier et mars 2007, avec pour objectif de trouver une issue pacifique à une crise sécuritaire après de violents combats entre l’armée régulière et des troupes ralliées à Nkunda. Depuis une semaine, 57 soldats issus des brigades mixées ont « déserté », a par ailleurs indiqué la Monuc. |
RDC: 6 corps à demi-enterrés découverts dans des camps désertés par l’armée
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23 août 2007
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