IIIe GUERRE EN RDC?

3 septembre 2007

Actualités

Reprise des hostilités au Nord-Kivu  La IIIème guerre de la RDC en marche 

Par  Le Potentiel   

 Combats au Kivu. Déploiement signalé des engins lourds ougandais au début de cette semaine le long de la frontière commune avec la RDC. Des signes avant-coureurs incontestables des préparatifs d’une guerre. La troisième contre la République démocratique du Congo. Regards tournés vers les FARDC.

 

    

Le gouvernement est interpellé pour ne pas brandir le prétexte « d’effet de surprise » devant toutes ces menaces qui profilent à l’horizon. La RDC qui veut la paix doit préparer la guerre. Les FARDC, par conséquent, doivent être à même d’accomplir valablement leur mission et réserver la réplique qui s’impose. Sinon, péril est en la demeure avec la reprise des hostilités au Kivu, particulièrement à Masisi, signes incontestables du début de la IIIème guerre en République démocratique du Congo.   

Déjà, la population est en train de payer le prix de ces affrontements. La Société civile du Nord-Kivu, désemparée, vient d’adresser un mémorandum au Premier ministre pour que toutes les dispositions soient prises afin de secourir cette population qui vit depuis deux jours en brousse, pendant qu’une autre bonne partie fuit vers Nyabondo et Walikale. La société civile du Nord-Kivu insiste également pour que la logistique nécessaire soit mise à la disposition des FARDC qui sont au front. Comme si les membres de la société civile du Nord-Kivu voulaient parachever l’expert de International Crisis Group.   

  En effet, Jason Stern, spécialiste de l’Affaire centrale près International Crisis Group, organisation non gouvernementale chargée de la prévention des conflits dans le monde, a fait une déclaration à Radio France internationale captée mercredi matin à Kinshasa. Déclaration qui continue à susciter autant d’intérêts tant il est vrai qu’elle demeure pertinente, même si elle peut frustrer certaines personnes. « La RDC n’a pas une armée capable et les moyens de faire face à la violence au Kivu », a-t-il déclaré notamment. 

  Au fait, au même moment où il faisait cette déclaration, les FARDC perdaient leur position à Bukana, contrôlée désormais par les éléments dissidents de Laurent Nkunda. Quelques heures plus tard, c’est le quartier général de la Brigade Charly des FARDC de Katale qui est attaqué. 

  Entre-temps, l’on signale des mouvements des troupes ougandaises, avec des engins lourds et motorisés le long de la frontière commune avec la RDC. Comme s’il s’agissait des mouvements synchronisés annonçant le déclenchement de la IIIème guerre en République démocratique du Congo. 

  L’intégrité territoriale, la souveraineté nationale et la stabilité des institutions de la République étant menacées, la RDC a l’obligation morale, politique et militaire de relever les défis. Il ne peut donc que recourir qu’à son armée. Devant cette menace, il convient de prendre dès maintenant toutes les dispositions qui s’imposent dans le but de renforcer les capacités d’intervention des FARDC à sauvegarder l’intégrité territoriale ainsi que la stabilité des institutions. L’armée doit faire ainsi face à toutes ces rébellions et ces agressions qui menacent le processus de pacification. 

  LA CONFIANCE DANS LES CASERNES 

  Il est une chose que ces menaces d’une IIIème guerre en RDC soulève la problématique du processus de l’intégration des Forces armées congolaises. Voilà trois ans que ce processus a débuté avec la mise en place des institutions de la transition. A quels résultats est-on parvenu dans ce processus de brassage ? Au moment où il est question de mettre de l’ordre dans les rangs des services de défense, il serait positif de répondre à cette interrogation, de façon satisfaisante. Car, la question récurrente est celle de savoir si sur tout ce qui a été fait jusqu’ici, les FARDC disposent d’un noyau de défense dissuasif, même si l’armée est encore en pleine restructuration, pour arrêter ces ardeurs belliqueuses ( ?). Et que ce noyau dispose de la logistique nécessaire pour intervenir en tout temps et en tout lieu. 

  Certes, il ne s’agit point ici de livrer le secret défense. Mais qu’à chaque fois que des incidents se produiraient et menaceraient la souveraineté de l’Etat, la sécurité des populations qu’il y ait des répliques appropriées pour rassurer les populations et renforcer la confiance dans les casernes. 

  Prenons le cas de l’insécurité permanente au Kivu. Les populations locales qui vivent un réel cauchemar, s’interrogent sur cette situation qui prend chaque jour plus d’ampleur à telle enseigne que des analyses relèvent les insuffisances des FARDC à faire face à des mouvements de rébellions. Ce qui laisse à penser à des lacunes dans l’encadrement des éléments des FARDC. Si tel serait le cas, les autorités politiques et militaires devraient réagir en conséquence pour conforter cette confiance dans les casernes et ramener de l’ordre dans les rangs en enlevant le « ver qui serait dans le fruit ». Tous les aspects liés justement à cette confiance dans les casernes doivent être passés au peigne fin pour une réaction conséquente. 

    

APPROCHES DE LA RESTRUCTURATION   

  Il est un fait que cet aspect de la confiance dans les casernes est d’une importance capitale dans ce processus de la restructuration de l’armée. Aussi, est-il essentiel de disposer d’une même vision d’approches pour que cet élan de la restructuration de l’armée ne soit confronté à certaines contradictions susceptibles de nuire à ce processus. 

  L’ambition des autorités est de disposer d’une armée dissuasive, professionnelle. Mêmes souhaits émis du côté des populations qui insistent sur la cohésion au sein de l’armée régulière pour qu’il n’y ait pas la moindre dissension. Or, les approches adoptées jusqu’à ce jour ont effectivement provoqué des dissensions. Brassage et mixage provoquent aujourd’hui des perturbations qui torpillent effectivement les efforts de la restructuration de l’armée. A tel point qu’il ne s’agirait que d’un jeu de mots : intégration, brassage, mixage… Mais sur le terrain, les résultats ne sont pas flatteurs. 

  On ne perçoit pas encore cette réelle volonté de disposer d’une armée effectivement nationale et républicaine. Déjà, les ex-belligérants ont prêché par la non implication effective dans ce processus de restructuration en envoyant des menus fretins au brassage. Ils ont une part de responsabilité si demain, d’autres agresseurs envahiraient le territoire congolais pour semer encore mort et désolation. 

  Autant l’on se préoccupe à maîtriser l’effectif de l’armée, autant évaluer les opportunités de signer des accords avec des partenaires extérieurs pour mieux gérer cette restructuration de l’armée afin qu’elle soit prête à tout moment à remplir efficacement sa mission. Mais que cette restructuration ne soit pas source d’enrichissement illicite au profit de certaines personnalités enclines à des intérêts immédiats et personnels. Car, une fois de plus, trois ans après le début du processus de restructuration, des inquiétudes mêlées de doutes subsistent quant à la capacité de l’armée à faire face à toute violence, d’où qu’elle vienne. 

  Aussi, dans le cadre des concertations bilatérales, le gouvernement congolais devra présenter un programme cohérent de défense pour que le concours de l’aide internationale soit bien appréciée et utilisée à bon escient. En des termes simples, identifier les secteurs d’intervention des partenaires : Europe (France, Belgique…), Amérique (Etats-Unis), Asie (Chine) ; Afrique (Afrique du Sud, Angola)… Ces pays qui disposent d’une expertise militaire éprouvée, devraient travailler en parfaite harmonie sous la direction de la RDC, pour une fois de plus, renforcer les capacités des FARDC, remettre de l’ordre dans les rangs st consolider la confiance dans les casernes. A ce sujet, il faudrait dès à présent tirer les leçons de l’armée de Mobutu qui a été défaite dès lors que son pouvoir se désacralisait. Or, la vision commune doit être de faire des FARDC une armée réellement nationale, socle des institutions républicaines. 

  Puisqu’ aujourd’hui les menaces de déstabilisation des institutions nationales sont de plus en plus perceptibles, l’on ne peut tergiverser à signer, dans les meilleurs délais, des accords de défense bilatéraux pour décourager tous les seigneurs de guerre et arrêter tout élan de pouvoir de domination. L’intégrité territoriale, la souveraineté nationale, la sécurité des populations congolaises et de leurs biens n’ont pas de prix. 

    

Malgré une succession des rencontres: Le Kivu au bord d’une troisième guerre

  
Les soldats insurgés fidèles au général renégat Nkundabatware ont annoncé observer unilatéralement une trêve jeudi 30 août après des violents affrontements qui ont mis aux prises lundi 27, mardi 28 et jeudi 30 août, au sein de la brigade mixée Charly, les FARDC aux hommes de Nkunda. Selon le ‘‘général’’ Bwambale Kakolele, chargé des opérations du Congrès national pour la défense du peuple(CNDP), le mouvement politico-militaire de Nkunda, ndlr)
cette trêve serait conditionnée à la satisfaction de revendications et serait rompue en cas d’engagement de renforts de l’armée. ‘‘Nous observons une trêve maintenant parce que nous sommes au courant de la venue de troupes gouvernementales en provenance de Bunia et d’autres qui sont en train de venir de Kisangani’’, a-t-il expliqué.Pour Bwambale,

si ces renforts gouvernementaux étaient envoyés ‘‘au front’’, Nkunda engagerait ses troupes ‘‘une fois pour toutes’’, sans précision supplémentaire. Ce qui s’interprète comme une déclaration de guerre car il a ajouté qu’ils se battront ‘‘jusqu’à ce que les accords conclus avec John Numbi à Kigali soient respectés par le gouvernement’’. ‘‘La seule chose qui préoccupe actuellement notre mouvement, c’est d’assurer la sécurité des communautés rwandophones qui sont menacées d’exactions (…) par l’armée gouvernementale », a-il accusé.Le gouvernement a réagi spontanément face au dernier développement de la situation à l’Est à travers la sortie jeudi 30 août du ministre de la Défense, Tshikez Diemu. Il a émis les regrets des FARDC sur la perte inutile en vies humaines alors que ‘‘le Conseil supérieur de la Défense tenu le 25 août 2007 … venait de donner l’engagement du gouvernement favorisant une approche pacifique sur le double plan politique et diplomatique pour une solution concertée et commune avec les pays d la région des Grands lacs ainsi que les partenaires internationaux’’.

Tshikez Diemu a annoncé lors de son point de presse l’envoi des renforts militaires dans le Masisi. Pour le ministre, ‘‘ces incidents ont été provoqués par les insurgés du général déchu Laurent Nkunda’’ qui ont à plusieurs reprises ‘‘attaqué les positions des FARDC’’. ‘‘La patience a ses limites’’, a-t-il indiqué avant d’ajouter que la RDC n’allait pas continuer à subir la loi des hommes sans foi’’.

Lors de son intervention, Tshikez Diemu a évoqué les tueries de Kisangani (1998-2003) dont le général Nkunda se serait rendu coupable et de crimes perpétrés par ses hommes en 2004 à Bukavu et qui lui auraient valu un mandat d’arrêt international. Tshikez Diemu a déclaré que tôt ou tard, le général déchu répondrait de ses actes.

Quant au processus d’intégration de l’armée, le ministre a invité tous les éléments concernés par le programme à rejoindre la structure d’intégration de leur ressort, une façon de répondre à Nkunda qui revendiquait la poursuite du processus de mixage jusqu’à son terme, tel que voulu dans les accords de Kigali que le ministre a qualifié de processus intermédiaire qui n’a pas abouti.

Folle semaine

Les chefs militaires de la sous région des Grands Lacs n’avaient pas encore rédigé leur communiqué final que Nkundabatware rééditait un nouveau pied de nez dans le dos des autorités des forces loyalistes de la RDC. Très vite, les observateurs ont déduit la fin de la trêve pour insinuer que ces réunions visent tout simplement à endormir les FARDC. Des combats ont été signalés jeudi 30 août à l’aube dans le secteur de Katale, à 65 Km, au sud-ouest de Goma près de Masisi centre dans le territoire du même nom entre des belligérants non encore identifiés et qui usent, selon des témoins, des armes lourdes et légères. Des populations de cette partie meurtrie du Kivu ont pris les routes vers des montagnes avoisinantes qu’ils jugent sûres.

Le bilan qui n’est pas encore disponibles officiellement fait état de 9 morts parmi les FARDC. Depuis mardi 28 août à l’aurore, des fidèles de ce général déchu ont attaqué les militaires FARDC de la brigade mixée Charly dont ils étaient membres grâce au processus de mixage, sur l’axe Rubaya-Bihambwe, en territoire de Masisi, près de Goma. Laurent Nkunda a qualifié ce qui est arrivé de ‘‘mauvaise gestion des unités mixées, un problème de commandement au niveau de la 8ème Région’’. ‘‘La brigade de Masisi commandée par le Colonel Yav a voulu occuper la position des unités non encore mixées de Mushaki… ils ont voulu le faire je ne sais pas s’ils ont reçu l’ordre de la 8ème Région ou de je ne sais où… Les unités non encore mixées ont résisté à cette attaque de Mushaki’’, a-t-il expliqué jeudi 30 août sur RFI.

Les sources militaires en RDC indiquent que ces éléments que Nkunda appelle ‘‘non encore mixés’’ ne sont autres que des déserteurs de la Brigade Charly et qui sont devenus incontrôlés. Il reste à savoir si cette désertion ne faisait pas partie d’un plan ficelé dans l’ombre pour contourner la mesure de la hiérarchie de ne poursuivre la traque des FDLR qu’avec les éléments intégrés de l’armée.

Pour Nkunda, il faut amener le processus de mixage à son terme qui débouchera sur l’intégration définitif de ses éléments dans l’armée, selon les accords de Kigali signés en décembre 2006 avec les autorités militaires. ‘‘Il n’y a pas de réponse du côté gouvernement, alors c’est difficile de gérer ces incidents. Quand nous sommes dans un même territoire avec deux commandements différents entre des unités mixées et des unités non encore mixées, vous comprenez que ça fait l’imbroglio et ça doit prendre fin de toutes les façons’’, s’est-il justifié.

Ce processus de mixage avait été en effet décidé en janvier dernier à la suite de fréquents affrontements entre les FARDC et les troupes de Nkunda au Nord-Kivu, visant à intégrer les hommes de Nkunda dans l’armée régulière. Cinq brigades mixées, constituées à part égale de loyalistes et des fidèles du général renégat avaient été déployées dans la région. Une sixième brigade devait ensuite prendre part au processus.

Après l’annonce par l’état-major de l’armée de terre de confier la traque des rebelles hutus rwandais des FDLR aux seules brigades ‘‘intégrées’’ et non ‘‘mixées’’, qui ne faisait pas de tri entre les civils hutus rwandais et congolais et les FDLR, des éléments pro-Nkunda au sein des brigades mixées ont déserté leurs positions. Pour la partie Nkunda, les forces loyalistes faisaient alliance avec des miliciens locaux Maï Maï et des rebelles hutus rwandais des FDLR.

Les FDLR dévoilent le plan du Rwanda

Dans un communiqué daté de Paris et publié jeudi 30 août depuis Nairobi, les rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ont accusé Kigali d’avoir envoyé, depuis début 2007 en RDC, 12.000 soldats en renfort de Nkunda. ‘‘Ce renflouement vise à soutenir les opérations de déstabilisation et de reconquête des territoires de l’est de la RDC (frontaliers du Rwanda) et de contrôle des zones riches en minerais’’, affirme le communiqué.Ce communiqué tente de corroborer les allégations formulées par la MONUC en juillet sur la circulation d’uniforme de l’armée rwandaise sur le territoire congolais. 

  ‘‘Dans la nuit du 18 au 19 juillet 2007, une quinzaine de camions remplis de matériel et d’hommes ont quitté le Rwanda et ont traversé la frontière rwando-congolaise pour rejoindre les troupes de Laurent Nkunda via Bunagana’’, 

  indiquent les FDLR qui citent nommément, selon notre source, plusieurs officiers de l’armée régulière rwandaise faisant partie des troupes de Nkunda.Dans leur communiqué, les rebelles hutus rwandais ‘‘appellent la communauté internationale à prendre ses responsabilités et agir vite afin d’empêcher le régime fasciste de Kigali de mettre encore une fois à feu et à sang la région des Grands Lacs’’. Nkunda qui revendiquait au départ du processus de mixage environ 3 000 hommes en compte aujourd’hui 7 500 et dit avoir en réserve 2 500 autres. D’où les attaques dans tous les sens. Au Nord comme au Sud-Kivu. Tout expert militaire devra vite croire que ce n’est pas nécessairement un paramètre lié à la stratégie militaire ou à la rapidité, mais au nombre de soldat.

L’augure des évêques de Bukavu

Aujourd’hui, beaucoup d’hommes avertis se souviennent de la sonnette d’alarme tirée début juin par les évêques de la province épiscopale de Bukavu. Dans leur déclaration, ils avaient mis en exergue une situation d’avant la guerre vécue par la population. ‘‘Aujourd’hui, nos villages et nos villes sont dominés par une psychose de la guerre’’, écrit l’archevêque de Bukavu, Monseigneur Maroy.

Pour le prince d’Eglise, et selon le constat de la population, ‘‘les éléments sont apparemment réunis pour une nouvelle guerre au Sud-Kivu’’. Le prince de l’Eglise catholique dénonçait alors ‘‘un mouvement d’infiltration massive et systématique en provenance du Rwanda par les points frontaliers de la Rivière Ruzizi, d’Uvira, de Nyengezi, de Kaza-Roho à Cahi Bukavu’’ de même que le placement militaire qui, selon lui, ‘‘reproduit le même schéma que celui qui a prévalu juste avant le déclenchement de la guerre par le RCD en 1998’’.

Alors que la situation ne présageait aucune issue, Mgr Maroy s’interrogeait sur le silence (jusqu’à ce jour d’ailleurs) des autorités du pays. ‘‘Que signifie le silence des institutions de la République à savoir le chef de l’Etat, le Parlement, le Gouvernement central et le Haut Commandement militaire…? Sous d’autres cieux, pour une prise d’otage, même d’une seule personne, l’appareil étatique de son pays se mobilise. Pour le gouvernement de la République Démocratique du Congo, devant la menace d’une nouvelle guerre et pendant que sévissent des massacres de la population civile, au lieu de s’attaquer au vrai problème qui est d’ordre sécuritaire et militaire, on nous propose la Table ronde ‘intercommunautaire’’’, avait-il déploré en son temps. Aujourd’hui, l’addition des faits, ajouter le coup de force en démantèlement à Bukavu (lire article dans notre rubrique dernière minute), montre que la situation devient inextricable dans le Kivu.
Peur dans la zone

Déjà lundi 27 août, en guise de signe prémonitoire d’une perturbation des cartes sur l’échiquier, à l’annonce de la réunion des responsables militaires du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda et de la RDC, l’escorte du Commandant de la Brigade Charly, le Colonel Yav, a essuyé une attaque au cours de laquelle il a perdu quatre hommes de son escorte. Quant aux combats de lundi, des sources dignes de foi indiquent que les militaires FARDC ont été pris par surprise vers 4 heures du matin et délogés de Rubaya où ils avaient pris position, par un groupe plus important d’éléments de Nkunda partis, selon des témoins, de Mushaki, Karuba et Ngungu, à Masisi.
La supériorité numérique et d’équipement des assaillants ne leur a pas permis de résister. Ils ont dû se repliés sur Bihambwe, 6 kilomètres à l’ouest puis finalement à leur base, à Masisi-centre pour solliciter des renforts. La MONUC qui appelle les forces en présence à la retenue, affirme suivre la situation de près, en coordination étroite avec la 8ème Région militaire et propose sa médiation. Cela, depuis plusieurs jours où planaient des suspicions sur l’éventualité d’attaque. Plusieurs patrouilles de la MONUC ont été déployées dans la zone pour rassurer la population civile de Matanda, de Mushaki et de Sake qui commençait à paniquer et dont environ 10 000 personnes ont trouvé asile en Ouganda voisin.

Population prise en étau

Cependant, à la frontière avec ce pays, des observateurs ont enregistré des mouvements inhabituels des troupes ougandaises à bord d’engins militaires lourds. D’abord dans la collectivité de Kakwa, en Territoire d’Aru. Un décor similaire serait aussi signalé à Rukwanzi, village situé au bord du lac Albert. Plus loin, dans le territoire de Mahagi, le même mouvement est observé à Uruski, un village ougandais qui jouxte Djakanja, en territoire congolais.

La situation perdurerait depuis près d’un mois, indiquent les autorités administratifs de cette partie du pays, qui s’inquiètent de son renforcement. Elles auraient rédigé des rapports à la hiérarchie. Seulement, le commandant de la zone opérationnelle des FARDC en Ituri a indiqué à Radio Okapi ne pas être au courant.

Coup d’épée dans l’eau ?

La rencontre des chefs des armées du Rwanda, d’Ouganda, du Burundi et de RDC avait pourtant débouché sur une déclaration de ‘‘leur engagement à chercher la paix en neutralisant’’ les forces négatives dans la sous région, a lu le communiqué sanctionnant la réunion tenue dans la capitale rwandaise du lundi 27 au mardi 28 août.
Les chefs militaires avaient ‘‘réaffirmé leur engagement à renforcer leurs relations’’. Le texte de la déclaration finale a précisé cependant que l’opération devrait être exécutée dans le respect des ‘‘mécanismes’’ de la commission ‘‘tripartite plus’’ qui regroupe les quatre pays.

Cette précision amène dans les esprits de tant d’observateurs militaires des zones d’ombres quant aux positions à prendre vis-à-vis des uns et des autres groupes rebelles, à l’instar des CNDP de Nkunda d’une part et des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des Rasta de l’autre, qui ont transposé sur le sol congolais la haine ethnique qui gangrène le Rwanda.

Ils pensent que ce pays cherche à épargner les fidèles de Nkunda et accusent la RDC de protéger les FDLR. Cette situation risque d’évanouir les espoirs attendus par les populations du Kivu et souiller la mémoire des milliers des congolais tombés au cours de cette guerre absurde.

Ali Kam 

  

Est RDC: trêve provisoire conditionnée à des revendications (camp Nkunda)  

GOMA (RDC), 30 août 2007 (AFP) – Un proche de l’ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda a déclaré jeudi à l’AFP que leurs troupes observaient une « trêve » au Nord-Kivu (est de la RDCongo), conditionnée à la satisfaction de revendications et qui sera rompue en cas d’engagement de renforts de l’armée. Après de violents accrochages lundi et mardi, les combats ont repris jeudi matin dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), où le quartier général d’une brigade défendu par des soldats loyalistes a été le théâtre d’échanges de tirs à l’arme lourde pendant plus de quatre heures, avant une accalmie. 


« Nous observons une trêve maintenant parce que nous sommes au courant de la venue de troupes gouvernementales en provenance de Bunia (nord-est) et d’autres qui sont en train de venir de Kisangani (nord-est) », a déclaré le « général » Bwambale Kakolele, joint à Kirolirwe, quartier général de Nkunda dans les montagnes du Masisi. 

Il a prévenu que si ces renforts gouvernementaux étaient envoyés « au front », Nkunda engagerait ses troupes « une fois pour toutes », sans plus de précision. 


Il a affirmé que le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le mouvement politico-militaire de Nkunda, se battrait « jusqu’à ce que les accords conclus avec (le général) John Numbi (envoyé par le président congolais Joseph Kabila) à Kigali soient respectés par le gouvernement ». 
En janvier, le général Numbi avait passé un accord avec Nkunda pour intégrer les troupes insurgées à l’armée régulière au sein de brigades « mixées », après de violents combats fin 2006 dans la région. 

Nkunda estime que le gouvernement n’a pas respecté ses engagement, en ne formant que cinq brigades sur les six prévues, en refusant de « mixer » le commandement de l’armée au Nord-Kivu et en retirant aux brigades mixées la tâche de traquer les rebelles hutus rwandais qui sévissent dans la région. 


Depuis la mi-août, les éléments pro-Nkunda ont commencé à déserter les brigades mixées pour se regrouper en plusieurs lieux stratégiques du Nord-Kivu, comme à Bunagana (proche de la frontière ougandaise), au sud de Kanyabayonga (axe routier majeur) et vers Ngungu (près de la frontière avec la région voisine du Sud-Kivu), tout en consolidant leurs positions dans le Masisi. 


Ils accusent l’armée congolaise de pactiser avec les rebelles hutus rwandais, tandis que cette dernière dénonce leur défection au sein des brigades mixées et leur « attaques » contre les soldats loyalistes. 
Joint dans le Masisi depuis l’AFP à Kigali, René Abandi, un des porte-parole du CNDP a affirmé que le mouvement de Nkunda était « sur le qui-vive, car l’armée loyaliste semble nous avoir déclaré la guerre ». 

« La seule chose qui préoccupe actuellement notre mouvement, c’est d’assurer la sécurité des communautés rwandophones (Tutsis et Hutus congolais parlant le Kinyarwanda, langue du Rwanda) qui sont menacées d’exactions (…) par l’armée gouvernementale« , a-il dit. 

  

Situation à l’Est de la RDC :  le ministre de la Défense réaffirme la volonté d’un règlement pacifique    Le gouvernement de la République Démocratique du Congo réitère son engagement pour une solution pacifique et négociée de la situation dans l’Est du pays, a déclaré le ministre congolais de la Défense jeudi au cours d’une conférence de presse à Kinshasa. Tshikez Diemu a toutefois envisagé d’autres mesures au cas où la solution pacifique montrait ses limites, rapporte radiookapi.net 

Le ministre a rappelé les décisions prises par le gouvernement le 25 août dernier. Il s’agit notamment de sa ferme conviction et son ferme engagement à favoriser l’option pacifique et du dialogue sur le plan politique national et local. Au niveau régional, le gouvernement favorise une approche commune et concertée avec les pays de la sous région en vue d’une solution durable. Enfin, il entend organiser une table ronde qui réunirait les représentants de communautés concernées sous la houlette de la nation toute entière.
Toutefois, le ministre a indiqué que cette position du gouvernement n’est pas une faiblesse. « Nous pensons que le dialogue ne tue ni ne détruit. Mais si jamais cela n’aboutit pas, nous allons l’arrêter avant que les choses ne s’empirent pour les 90% ou les 100% des Congolais », a-t-il martelé.
  Pour conclure, le ministre a marqué sa désapprobation face à la situation qui prévaut actuellement à l’Est du pays. 

 

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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