La répétition actuelle du traitement que la Monuc fait de la guerre relancée par le rwandophone Nkundabatware au Nord-Kivu en sauvant à nouveau ce pion rwandais de la traque des Fardc est la démonstration réaffirmée de l’ambiguïté de la mission onusienne dans la crise à l’Est de la Rdc.
Quand la Monuc s’enrhume, la communauté internationale se met à tousser. La première quinte de tous du Département d’Etat s’est faite entendre hier. Dans un communiqué remis à la presse, le porte-parole du Département d’Etat américain prône la fin de la violence en Rdc. Les Usa disent suivre de près la situation en Rdc. Ils demandent à tous les responsables de cesser la violence qui « continue à mettre en danger la vie d’innocents et déplacer des milliers de civils ». Pourquoi ne pas comprendre que la mayonnaise commence à prendre ? Au nom de la protection des civils, le gouvernement et les insurgés sont logés sous la même enseigne. C’est tout simplement inacceptable.
Comme pendant la guerre d’agression du 2 août 1998, on assiste de plus en plus à la même confusion. Il y a Nkurtdabatware un insurgé de l’armée congolaise qui résiste à toutes les tentatives d’intégration même les plus compromettantes pour la Rdc c’est le cas du mixage. Il prend les armes contre son pays. Mais tout de suite on pense que le Congo doit négocier avec le Rwanda. Dans son communiqué le Département d’Etat américain se réjouit de la rencontre entre les officiels congolais et rwandais.
Pour les Usa donc, ce geste est un pas important vers la normalisation des relations entre les deux pays. Quel lien fait-on donc entre les relations entre le Rwanda et la Rdc et la situation de guerre actuelle au Nord-Kivu? Peut-on aider les deux pays à vivre en paix, comme le souligne le porte-parole du Département d’Etat, sans adopter une position claire vis-à-vis de Nkundabatware ?
Murigande avait pourtant déclaré, pince-sans-rire, que Nkundabatware est une affaire interne de la Rdc. Ce qu’on veut aujourd’hui, c’est de demander à Nkundabatware de déposer les armes d’autant plus que le pays s’est doté d’institutions démocratiques faisant en sorte que plus personne ne puisse s’ériger en justicier notamment en recourant aux armes pour résoudre ses problèmes. Ne pas résoudre l’équation Nkudabatware et se contenter de la normalisation des relations entre le Rwanda et la Rdc apparaît comme de là poudre aux yeux des Congolais.
Tout cela c’est du déjà vu. Hier, on disait que les institutions en place au pays n’étaient pas démocratiques. Par conséquent, il fallait négocier pour mettre en place d’autres institutions concertées afin d’amener le peuple aux élections. Quelle sera aujourd’hui la recette de la situation qui se prépare à l’Est du Congo? Après a démocratie, que va-t-on demander aux Congolais afin de retrouver la paix à l’Est du pays? Le problème de nationalité qui était la pomme de discorde entre les communautés de cette partie du Congo a trouvé les solutions dans le cadre de la Constitution du pays.
9 septembre 2007
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