La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a appelé samedi les soldats dissidents qui ont récemment combattu l’armée régulière au Nord-Kivu (est) à « se préparer » à intégrer le processus de réforme de l’armée congolaise.
« La Monuc salue le respect du silence des armes », depuis un cessez-le-feu imposé jeudi après-midi par les Casques bleus à Sake (30 km de la capitale provinciale Goma) après une tentative de prise de la ville par des soldats insurgés ralliés au général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda, a déclaré son porte-parole militaire, le commandant Gabriel de Brosses, lors d’un point presse à Goma.
« Elle appelle les éléments dissidents à quitter immédiatement les positions qui menacent les zones urbaines, afin que les populations déplacées par les affrontements puissent regagner leurs foyers, et à se préparer pour intégrer le processus de brassage », a-t-il déclaré.
Dans le cadre du processus national de réforme de l’armée, dit de « brassage », les combattants de toutes les factions belligérantes de la dernière guerre en RDC (1998-2003) doivent être démobilisés, identifiés, formés puis répartis dans de nouvelles brigades dites « intégrées » avant leur déploiement à travers le pays.
Les troupes ralliées à Nkunda sont issues de brigades « mixées », composées à part égale de loyalistes et de « nkundistes » et déployées début 2007 au Nord-Kivu à la suite d’un accord entre Kinshasa et l’ex-général.
Cet accord visait à favoriser une issue pacifique à la crise, après de violents combats au Nord-Kivu où les troupes de Nkunda s’étaient emparées fin novembre 2006 de la ville de Sake, dernier verrou avant Goma, avant d’en être chassées par des Casques bleus.
Au cours de ce point presse, le général indien Bikram Singh, commandant de la force de la Monuc, a souligné qu’un retrait des dissidents des centres urbains représentait « un premier pas », permettant de consolider le cessez-le-feu, avant d’éventuelles discussions.
Pour sa part, le général Dieudonné Kayembe, chef d’état-major général des Forces armées de RDC (FARDC) a expliqué qu’il était venu au Nord-Kivu pour « une mission d’évaluation » dont il réservait « la primeur au chef de l’Etat (Joseph Kabila) ».
« Avant les récents combats entre FARDC et éléments dissidents, il y avait près de 650.000 déplacés. Depuis, il y en aurait plus de 700.000 (…) », a-t-il déploré, à l’issue d’un survol de la zone de Sake, où il s’est rendu dans la matinée avec le général Singh.
9 septembre 2007
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