Pour la toute première fois et c’est une innovation majeure, les trois pays (Rdc, Ouganda, Rwanda) se sont accordés pour considérer le général déchu L. Nkunda comme élément déstabilisateur de la paix dans la région. Eradiquer la menace des forces négatives sur la paix et la sécurité dans les pays des Grands Lacs, telle est la mission que les trois ministres des Affaires Etrangères de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda, ont définie à l’issue de la Tripartite tenue à Kampala du 15 au 17 septembre dernier. Comment y parvenir ? Les trois ministres sont convaincus qu’il faut accélérer l’intégration des forces armées congolaises à travers le programme de brassage tel que convenu dans l’accord de Pretoria.
La Tripartite a aussi lancé un appel à la MONUC pour intensifier ses efforts en collaboration avec les FARDC afin de venir à bout de ces forces négatives venues de l’étranger. Autrement dit, les forces de la Monuc sont appelées à épauler les éléments des FARDC pour traquer les Interhamwe partout où ils se trouvent, notamment dans les provinces du Sud et Nord Kivu. Une opération coûteuse en hommes et en infrastructures et qui ne va pas s’effectuer sans casse.
L. Nkunda dans le collimateur
Pour la toute première fois et c’est une innovation majeure, les trois pays se sont accordés pour considérer le général déchu L. Nkunda comme un élément déstabilisateur de la paix et de la sécurité dans cette région chaude de l’Afrique Centrale. Et cela au même pied que les éléments irréguliers venus du Rwanda depuis 1994 et dont la présence en RDC empêche les autorités de Kigali de dormir en paix. Une première dans le traitement des relations entre Kinshasa et Kigali et sans pour autant préjuger sur la suite des évènements, il est fort probable que Kampala ait pesé de tout son poids pour convaincre Kigali de lâcher celui qui lui servait de bouclier contre les forces « génocidaires » dont la présence sur le territoire congolais lui a toujours servi de prétexte pour justifier ses multiples interventions armées au pays de P.E Lumumba.
Cependant, la dernière sortie du président rwandais qui indiquait sans ambiguïté que certaines revendications de L. Nkunda étaient légitimes laisse à penser que cette incise aurait été introduite pour faire plaisir aux autorités congolaises. Etant donné que Kigali a toujours considéré que la présence de ces Interahamwe en RDC et surtout dans les deux provinces frontalières de l’Est constituait une menace sérieuse contre la sécurité intérieure de son territoire. On voit mal Paul Kagame et les autres dirigeants du ERR, se déjuger et abandonner sans garanties suffisantes le motif pour lequel leurs troupes armées ont effectué à plusieurs reprises des randonnées à travers les territoires de la RDC avec les casses tant humaines que matérielles conséquentes.
La Tripartite a aussi endossé les conclusions de la réunion du 27 et 28 août dernier entre les Etats Majors Généraux des armées des trois pays et plus particulièrement le projet d’une réunion tenue le 20 septembre dans la ville de Kisangani en RDC a laquelle ont pris part les chefs des Opérations et ceux des Renseignements. Cette réunion, on le sait, avait comme but d’établir une Cellule Conjointe de Planification et de préparer une réunion Ultérieure des Chefs d’Etats Majors Généraux des Armées.
Pour sa part, la RDC s’est engagée à organiser le 21 septembre une rencontre au niveau politique de la Commission Conjointe de Vérification avec le Rwanda en vue d’apaiser les tensions dans les deux provinces du Kivu. Dans le même ordre d’idées, se tiendra à Bukavu une réunion des experts juridiques de deux pays pour établir des mesures juridiques contre tous ceux qui menacent la paix et la sécurité dans cette partie du continent.
La question des réfugiés a aussi été examinée. Les trois pays concernés au plus haut point se sont convenus de négocier avec le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés pour accélérer le retour de cette catégorie d’hommes et femmes. Et pour faire preuve de bonne foi, les trois pays ont convenu d’élever leurs représentations au niveau des ambassadeurs au plus tard le 30 septembre de l’année prochaine, signe que la confiance a encore du chemin. Le secrétariat Exécutif de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs a été accepté comme observateur de la Commission Conjointe de la Tripartite Plus. La prochaine réunion de ce genre est prévue au Burundi en février de l’année prochaine.
F.M./Le Phare
21 septembre 2007
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