Des actions dissuasives
Par Le Potentiel
Kampala, Kigali, Bujumbura, Nairobi, Ngurdoto, et tout récemment Bruxelles, la communauté internationale a multiplié des initiatives pour aider à la sécurisation de la région des Grands Lacs en général, et de l’Est de la République démocratique du Congo en particulier. L’objectif affiché a été, comme partout ailleurs, la neutralisation des forces, dites négatives.
Au terme d’une réunion tenue dernièrement à Bruxelles, à laquelle ont pris part outre la Mission des Nations Unies au Congo, l’Union européenne et l’Union africaine, de nouvelles options viennent d’être définies pour donner plus de vigueur et de dynamisme à l’action de la communauté internationale pour la paix dans la partie Est de la RDC. Comme pour matérialiser cette nouvelle orientation de la communauté internationale dans son intervention en RDC, les Forces armées de la RDC, représentées par son chef d’Etat-major général et la Monuc, agissant par le commandant de ses troupes, ont procédé à l’institutionnalisation des opérations militaires à l’Est.
L’accord stipule, au regard du chapitre VII de la Charte des Nations unie, qui réglemente l’action de la Monuc, que désormais les troupes onusiennes pourront mener des actions conjointes avec des éléments des FARDC dans la mise en œuvre des opérations de neutralisation des forces négatives.
De prime abord, cet accord a l’avantage de donner plus de visibilité à l’action de la communauté internationale, qui, par la Monuc, a toujours clamé sa ferme détermination à aider réellement à la pacification de la région des Grands Lacs.
Que la Monuc ait, après autant de tergiversations, accepté de déployer sa puissance militaire pour la traque de ceux qui continuent à ensanglanter la partie Est de la RDC, le geste ne peut que bénéficier de l’appui de tous les acteurs des Grand Lacs. Pourtant, qu’il donne un coup d’accélérateur significatif à l’engagement mutuel, souvent réitéré par les pays des Grands Lacs, dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies de cette partie fragile de l’Afrique.
Mais, au-delà de la satisfaction, il y a cet appel à la continuité de l’action qui est lancé autant à la communauté internationale qu’à l’ensemble des pays des Grands Lacs. Car, après tant d’années de conciliabules et d’accords entre partenaires impliqués dans le conflit des Grands Lacs, l’heure est aujourd’hui à l’action en vue de dissuader toutes les parties réfractaires à toute tentative de paix dans les Grands Lacs.
Après le ballet diplomatique de ces derniers jours, l’accord scellé entre les FARDC et la Monuc est un signal fort du retournement de la situation à l’Est de la RDC pour autant que la paix dans les Grands Lacs passe inévitablement par une aide substantielle à l’armée congolaise afin de venir à bout des éléments militaires incontrôlés qui opèrent à l’Est. La communauté internationale l’a compris – bien qu’en retard – cela ne peut qu’être encouragé.
Mais, le plus dur, c’est de multiplier davantage des actions de grande envergure pour décourager toute forme résistance dans la marche vers la paix. Il faut multiplier des actions dissuasives.
26 septembre 2007
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