(L’Avenir Quotidien 26/09/2007)
*La République démocratique du Congo est élue à la Vice présidence de la 62ème session de l’Onu en cours à son siège de New York. Cette qualité est le reflet de la confiance que lui accorde la communauté internationale, en dépit des efforts déployés par les ennemis de la démocratie congolaise. *L’opinion veut que le pays tout entier mette à profit cette position privilégiée pour obliger la communauté internationale à changer sa position sur la crise des Grands Lacs où la RDC se retrouve perpétuellement en état de faiblesse ; le pays doit rapidement passer de la diplomatie de développement à une diplomatie agressive dans le but de contrer ses adversaires. *La France tient à ce que les pays membres de l’Onu se penchent davantage sur le conflit du Darfour ; la RDC est en droit de réclamer la même attention en ce qui concerne le drame qui se joue sur son territoire où des individus comme N’Kundabatware et des Etats stipendiés par le bras télémanipulateur de l’étranger comme le Rwanda et le Burundi s’ingénient à contrarier la bonne marche de la démocratie.
La diplomatie de développement mise en place par le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila au lendemain de sa prise de fonction entant que chef de l’Etat élu, commence à porter ses fruits. Les choses bougent notamment dans les Grands Lacs ; mais c’est aux Nations Unies que cette évidence vient d’éclater au grand jour. En effet la RDC vient d’être cooptée par ses pairs du monde entier pour occuper le poste de Vice présidente de la 62ème session de l’Assemblée générale de l’Onu. Cette position, la première du genre depuis plusieurs années, est une victoire d’autant plus symbolique que le Congo démocratique était resté longtemps en marge des institutions mondiales. C’étaient d’abord des raisons politiques notamment la confusion et la crise de légitimité qui ont été à la base de cette absence d’un des plus grands pays du monde en termes de superficie, ensuite il fallait considérer l’environnement économique qui ne permettait pas à la RD Congo d’honorer ses engagements vis à vis des institutions de la communauté internationale. Depuis la deuxième République, beaucoup de choses ont changé dans ce pays. Pour ceux qui prétendent que le bilan après la tenue des élections en RDC est globalement décevant pour la communauté internationale qui a porté la démocratie congolaise à main forte et à bras étendu, c’est un démenti formel que vient d’infliger cette même communauté internationale à ces congolo-pessimistes.
Porter toujours plus haut la voix de la RDC
La nouvelle a eu le même effet de surprise qu’une bombe dans un lieu public. La RDC de Joseph Kabila va coprésider avec la France de Nicolas Sarkozy la 62ème session de l’Onu de ce mois de septembre 2007. L’opinion générale au sein de la population congolaise est que cette opportunité soit saisie avec des atomes crochus pour faire entendre la voix de la RDC qui a semblé éteinte depuis bien longtemps. En effet, la tribune de l’Onu est ce qu’il y a de mieux pour un pays désireux de faire entendre son point de vue et son appréciation sur les évènements mondiaux. La France qui tient les rênes de la présidence de cette session onusienne plaide pour une vaste conférence afin de résoudre les grands conflits africains dont celui du Darfour au Soudan, de Centrafrique aux confins des frontières tchadienne et soudanaise, sans oublier celui des Grands Lacs qui ravage principalement la RD Congo. C’est l’occasion pour cette dernière de s’engouffrer dans la brèche et briser le tabou qui pèse comme une chape de plomb sur les évènements qui se déroulent dans cette partie du continent africain depuis le génocide rwandais de 1994. Le génocide rwandais et ses innombrables conséquences sur la RDC en particulier et les Grands Lacs en général, sont racontée de manière arbitraire pour la RDC depuis son commencement. Malgré les efforts de ses gouvernants tendant à dresser un tableau réaliste de l’évolution de la situation sécuritaire dans la partie orientale de son territoire, on continue à lire ce conflit à partir du prisme de la diplomatie rwandaise et ougandaise. La présence du chef de l’Etat Joseph Kabila, jointe à celle des diplomates congolais à New York, doit être utilisée pour forcer la main pourquoi pas, à la communauté internationale dans le but de l’obliger à scruter le conflit des Grands Lacs avec la même attention qu’elle veut le faire à propos du Darfour et de la Centrafrique. Car le drame qui se joue au nord Kivu prend des proportions qui ressemblent à une conspiration du silence, à cause de l’indifférence qui caractérise les Nations Unies, malgré leur présence imposante sur place en RDC. C’est d’ailleurs à cette présence éléphantesque mais inutile au regard des ambitions affichées, qu’on juge de la froideur de la communauté internationale vis à vis de cette guerre. L’Onu dispose en RDC d’une force de frappe et d’une mission internationale de maintien de la paix qui ne souffre d’aucune restriction de mouvement de la part du gouvernement congolais, comme c’était le cas avec le régime précédent du M’Zée Laurent Désiré Kabila. En dépit de cette liberté d’action et du volume du corps expéditionnaire qui coûte des milliards de dollars par an aux contribuables mondiaux, la paix au Congo est encore un leurre. L’analyse comparée des conflits qui ont eu lieu en Afrique ces derniers temps permet de conclure que l’Onu veut aller là où on lui met des bâtons sous les roues, se compliquant inutilement la tâche. Jusqu’ici, le Soudan n’a dit » oui » que du bout des lèvres pour l’envoi des soldats de la paix sur son territoire. Mais la RDC qui a ouvert grandement son territoire à l’Onu n’a pas encore vu le bout du tunnel. En tous les cas, le fait d’accéder au perchoir de l’Onu même pour une courte période, augure bien de l’avenir de la diplomatie congolaise qui est entrain tel un fauve, de marquer son territoire perdu sur l’échiquier mondial au profit d’autres mâles dominants.
Prince Malko
26 septembre 2007
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