Bien que moins médiatisé: Le Sud-Kivu demeure une poudrière

2 octobre 2007

Actualités

(Le Potentiel  – DIOSSO OLIVIER)
La province du Sud-Kivu n’est pas épargnée par la terreur et autres actes de violence perpétrés notamment par des éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et ceux des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) réfractaires au brassage. Les habitants de cette province, principalement ceux qui habitent les localités environnant le plateau de Mulenge, sont constamment victimes d’extorsion et exactions de la part de ces soldats banyamulenge et hutu rwandais. Même les hommes de troupes de l’armée régulière congolaise, signalent des députés nationaux revenant de vacances parlementaires passées dans leurs fiefs électoraux de cette province, entrent dans la danse, se comportant en véritables hors-la-loi.

Ces derniers aussi tombent souvent dans les embuscades leur tendues par les réfractaires au brassage, solidaires d’avec leurs frères d’armes fidèles au général dissident et déchu, Laurent Nkundabatware. Et chaque jour, on enregistre des cas de décès des gens qui, non seulement sautent sur des mines disséminées à travers la forêt de plusieurs localités de cette partie de la République. Sans oublier ceux qui meurent de maladies en devenant des déplacés dans leur propre province et ceux qui sont tués à l’arme blanche.

Cette situation semble ne pas émouvoir le gouvernement central qui, dans la plupart des cas, ne cherche pas à précéder les événements. Surtout qu’elle n’est médiatisée ni par la presse étrangère ni même par les médias nationaux. C’est ainsi que toute l’attention du gouvernement et de la communauté internationale n’est focalisée qu’au Nord-Kivu sur les «prouesses» de Laurent Nkunda, défenseur des Banyamulenge devant l’Eternel et le président rwandais, Paul Kagame.

L’archevêque de Bukavu, Mgr François-Xavier Maroy, n’a pas cru si bien dire en tirant dernièrement sur la sonnette d’alarme au sujet d’une nouvelle guerre qui se prépare au Sud-Kivu. Faisant l’analyse des événements au lendemain du massacre de Kanyola en territoire de Walungu. vingt-neuf civils avaient été tués à l’arme blanche. Le prélat catholique que c’était un signe avant-coureurs qui ne trompaient pas.

Il prenait ainsi la communauté internationale à témoin, en appelant le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, à agir avant qu’il ne soit trop tard. Il fustigeait, par la même occasion, l’attitude de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc). Laquelle ne devrait plus se dérober de sa tâche en s’engageant résolument dans la protection de la population civile.

Un appel que réitèrent la Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) et le mouvement catholique «Pax Christi international» qui se disent préoccupés par la situation à l’Est du pays. Y compris dans le Sud-Kivu. En effet, sans mettre en cause qui que ce soit, le président de la Cenco, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, co-président de Pax Christi, a, dans sa déclaration du dimanche 30 septembre dernier, fait valoir que «ce n’est que quand nous aurons appris exactement à qui profite la guerre de l’Est que nous pourrons arriver à chercher comment mettre fin à la guerre de l’Est. Il ne suffit pas de constater qu’il y a une guerre, des protagonistes. Il faut encore savoir quels sont les autres protagonistes.» Et d’ajouter : «Qui tire les ficelles de cette guerre de l’est ?. Je l’ai toujours dit, la guerre des Grands Lacs est une guerre basée sur une crise du droit. Pour lui, pour mettre fin à la guerre qui sévit à l’Est du pays, il faudra tout d’abord respecter certains droits au niveau national et international. La paix supposant au préalable l’instauration de l’Etat de droit. Avant de souligner que la paix doit être construite en posant chaque jour des actes qui favorisent la paix, en renonçant au trafic d’armes et en s’abstenant de violence sous toutes ses formes.

A tout prendre, la situation qui prévaut au Sud-Kivu mérite également l’attention des autorités congolaises et de la communauté internationale, par le biais de la Monuc qui s’y est déployée. Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on.

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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