(Digitalcongo.net 03/10/2007)
Le quotidien UHURU a publié dans sa une de mardi 02 octobre 2007 le texte d’une interview accordée par le Chef de l’Etat à un journaliste américain lors de son récent séjour aux Etats-Unis. Une interview fictive, annonce les services de la Présidence de la République dans un communiqué remis dans la soirée de ce même mardi aux rédactions de la place.
La manchette de la une de l’édition du quotidien UHURU parue hier mardi 02 octobre 2007 a été honorée d’une interview qu’aurait accordée le Président Joseph Kabila Kabange la semaine dernière en marge de sa participation à la 62 ème Assemblée générale ordinaire de l’ONU.
Mais dans la soirée de ce même mardi, un communiqué diffusé par les services attitrés de la Présidence de la République a démenti l’existence le fait et précisé qu’au cours de son séjour aux Etats-Unis dans le cadre de la session ordinaire annuelle de l’ONU, le Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange n’a accordé d’interview à aucun journaliste indépendant encore moins à aucun journal, et que, par voie de conséquence, l’interview publiée par le quotidien UHURU est une fiction pure dont il ne faut absolument pas tenir compte.
Le communiqué invite de ce fait les journaux de la place à s’abstenir de reprendre dans leurs éditions le texte de cette interview sous peine de poursuites judiciaires.
Réaction des quotidiens kinois
Réponse du berger à la bergère : ce mercredi matin 03 octobre, deux quotidiens, L’AVENIR et LE PALMARES commentent avec des accents enflammés ce communiqué de la Présidence de la République.
Le premier note que « cette interview, qui a été largement reprise par certains organes de presse de Kinshasa est un coup d’Etat diplomatique dont le but est de brouiller irrémédiablement le Gouvernement congolais avec les Occidentaux au lendemain de la signature des accords de coopération économique entre la RDC et la Chine ». Et le journal de poursuivre : « Par-delà cet objectif affiché se profile un mobile plus sournois d qui anime ces actives en rupture de ban avec la démocratie : provoquer et amplifier la crise en RDC pour obliger la Communauté internationale à isoler le Président Joseh Kabila et le contraindre à une énième cohabitation malvenue ».
LE PALMARES opine du même bonnet que son confrère précité et crie « Gare à l’imposture », parce que, avoue-t-il, « Une fausse interview de J. Kabila fait des ravages à Kinshasa ». Ce quotidien accorde cependant quelque indulgence au journal UHURU dont il dit qu’ « il est tombé dans un piège », et ce en dépit de « sa bonne foi ».
L’AVENIR et LE PALMARES – et MULTI MEDIAS CONGO avec eux- sont d’avis que derrière ce document a été livré en pâture à l’opinion publique par une main noire reconnue pour son expertise dans ce domaine précis de la manipulation. Et qu’il a été élaboré « dans un laboratoire de Paris » !
Allusion sans détour à un sinistre individu qui a excellé dans ce genre sous le régime de Mobutu, et qui ne se lasse pas de se distinguer dans de sales et basses besognes qui sont devenues une seconde nature en lui.
En tous les cas, la virulence et l’instantanéité de la réaction du communiqué de la Présidence de la République, dues à l’obligeance de Kudura Kasongo, porte-parole du Chef de l’Etat sont explicatives de l’objectif de déstabilisation du Gouvernement qui a été visé par la malveillance de l’auteur de cette imposture.
Une victime de la manipulation à UHURU
Rédacteur en chef au quotidien UHURU qui a mordu à l’hameçon de la manipulation, Willy Tshitenge a eu le nez trop lourd pour ne pas comprendre que « Les propos attribués au Président de la République dans cette interview-fiction relèvent de la pure imagination, puisque le Chef de l’Etat n’a pas accordé une quelconque interview au cours de son séjour aux Etats-Unis ». Ainsi, conclut la mise au point diffusé par ce quotidien, « ledit document mis en ligne par des internautes pirates découle de la manipulation et de l’intoxication ». Aussi, poursuit la mise au point, « Notre permanent à la Présidence de la République, Willy Tshitenge, Rédacteur en chef s’est ainsi fait prendre au piège ». Et puisque tout péché mérite pénitence, la guillotine est tombée sur le cou de l’infortuné : la Direction a décrété le renvoi de l’intéressé « qui ne fait plus partie de la rédaction du quotidien UHURU pour cette faute professionnelle grave ».
Cl. Vidibio/MMC
4 octobre 2007
Interview