GOMA (AFP) — Dix-neuf insurgés ont été tués et trois soldats des Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) blessés vendredi au cours d’accrochages au Nord-Kivu (est), où un calme précaire était revenu en fin de matinée, selon le chef de l’armée régulière dans la région.
« Nous avons repris ce matin (vendredi) deux localités entre Mweso et Kitchanga. Il y a eu 19 morts du côté des insurgés et nous avons récupéré huit armes. Trois éléments des FARDC ont été blessés », a déclaré à l’AFP le général Vainqueur Mayala, commandant de l’armée au Nord-Kivu.
Kitchanga est l’un des fiefs de l’ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda, situé à près de 70 km au nord (à vol d’oiseau) de la capitale du Nord-Kivu, Goma.
Dans la matinée, la Mission de l’ONU en RDC (Monuc) avait signalé des « accrochages » entre les forces gouvernementales de la 15e brigade des FARDC et les troupes dissidentes à Katsiru, un village situé au nord de Kitchanga.
Elle ne disposait pas de bilan en début d’après-midi.
Le général Mayala a précisé que les combats avaient cessé en fin de matinée et que la situation était actuellement « calme » dans la province.
Aucun échange de tirs n’a en effet été signalé depuis jeudi après-midi aux abords de Mushake, à quelque 30 km au nord-ouest de Goma.
Les FARDC ont tenté sans succès jeudi de s’emparer de la colline de Mushake, fermement défendue par des troupes nkundistes. Selon une source onusienne, 500 à 1.000 nkundistes et 2.000 à 3.000 FARDC sont engagés dans cette zone.
Kinshasa, qui se refuse à toute négociation avec Laurent Nkunda, a lancé un ultimatum expirant le 15 octobre aux troupes insurgées pour se rendre dans des centres de regroupement, en vue de leur démobilisation.
Jeudi, le ministre de la Défense, Diemu Chikez, avait « pris acte » de l’appel au cessez-le-feu lancé la veille par Nkunda, affirmant attendre « de voir cela se traduire sur le terrain ».
« Si nous sommes attaqués, nous allons riposter. S’ils veulent un cessez-le-feu, il faut qu’ils l’appliquent », a renchéri le général Mayala.
« Si dans quatre jours, ils n’ont pas commencé à se rendre dans les centres de regroupement, je lancerai une grande offensive », a-t-il prévenu.
Vendredi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a exprimé « ses craintes face à la récente intensification de combats » qui « pourraient conduire à une catastrophe humanitaire » au Nord-Kivu.
Depuis la reprise des affrontements en août, « le nombre total des personnes déplacées originaires de Masisi et Rutshuru (deux territoires de la province), a augmenté pour atteindre environ 370.000″.
Ces derniers jours, « plusieurs sources signalent un nombre supplémentaire de personnes qui ont été déplacées mais auxquelles les humanitaires n’ont pas encore pu avoir accès », selon l’Ocha.
Le niveau « extrêmement élevé d’insécurité (…) a rendu inaccessible de vastes zones aux acteurs humanitaires » entre la capitale provinciale Goma et les deux territoires où des combats de forte intensité font à nouveau rage depuis le 6 octobre.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a ainsi dû annuler la fourniture de vivres destinées à 18.800 personnes cette semaine.
L’Ocha « appelle toutes les parties (…) à respecter les principes humanitaires », à « s’abstenir de recruter des enfants » et « d’utiliser les infrastructures civiles, telles que les centres de santé et les écoles ».
13 octobre 2007
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