150 enfants ont fui des recrutements forcés du camp Nkunda

17 octobre 2007

Actualités

Au moins 150 enfants de Jomba ont fui des recrutements forcés dans les rangs du chef dissident Laurent Nkunda, dans cette localité du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris mardi auprès des autorités locales et d’habitants.

 

« Ces enfants ont fui les écoles primaires et secondaires de Jomba. Ils ont marché jusqu’à Rutshuru (à plus de 15 km au nord-ouest). Ils sont maintenant plus de 150 dans le stade de Rutshuru », a déclaré à l’AFP Paul Ndeze, le Mwami (chef coutumier) de cette zone.Ces enfants, majoritairement hutus, ont fui des tentatives de recrutement forcé dans les rangs du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), le mouvement politico-militaire de l’ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda, selon plusieurs habitants qui ont apporté quelques vivres aux jeunes déplacés. 

La cité de Jomba et toute la zone s’étendant à l’est, jusqu’aux frontières ougandaise et rwandaise, sont sous le contrôle du CNDP depuis la fin août, début d’affrontements entre l’armée régulière et les troupes insurgées ralliées à Nkunda. »A l’Institut Busimba et au lycée Virunga (de Jomba), les enfants hutus se sont battus avec les enfants tutsis qui voulaient les entraîner de force à rejoindre le CNDP. Dans les écoles primaires, les insurgés vont eux-mêmes chercher les enfants. Plusieurs écoles ont été encerclées par les gens de Nkunda », a déclaré à l’AFP Jacques, un commerçant de Rutshuru. 

« Beaucoup (d’enfants) ont eu peur et ont fui sans prévenir leurs parents, qui les cherchent. Il y a des filles et des garçons, des petits de 8 ans et des plus grands de 17-18 ans », a-t-il ajouté.Selon un autre habitant, d’autres enfants seraient encore sur les routes, aux alentours de Jomba.Ce n’est pas la première fois que des écoles du groupement de Jomba sont ciblées par des éléments du CNDP. En septembre, plusieurs élèves de cette région ont été enrôlés par le camp Nkunda, selon des habitants ayant fui le secteur. 

Le Mwami de Rutshuru a demandé une aide d’urgence pour ces jeunes déplacés. »Nous avons tenté de les aider comme nous pouvons, avec quelques vivres, mais cette situation est dramatique. Il faut nous aider », a-t-il plaidé. »Nous n’avons pas d’électricité depuis le sabotage (en septembre par le camp Nkunda) de la centrale (hydro-électrique) de Mondo-Gusto », qui alimente la ville voisine de Rutshuru, a-t-il rappelé. 

A la suite de ce sabotage, plusieurs nourrissons en couveuse étaient morts à l’hôpital de Rutshuru et des stocks de médicaments avaient dû être jetés, faute de courant pour les salles de soins et les armoires frigorifiques.Pour un notable de Rutshuru, les violences et les privations dont les populations sont victimes depuis près de deux mois ont cristallisé les tensions ethniques. »Le tribalisme est entré dans le coeur de tous les habitants. Les victimes (du camp Nkunda) commencent à installer des mécanismes d’auto-défense. Cela va engendrer des situations très graves », a-t-il ajouté, sous couvert d’anonymat. 

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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