A l’est de la République démocratique du Congo : il y a le rebellion de Laurent Nkunda (proche des tutsis du Rwanda), les troupes loyalistes du pays, les FARDC (l’armée congolaise) et puis il y a les FDLR (les anciens FAR-Interhamwe « génocidaires »- hutus rwandais) dont Laurent Nkunda demande le départ du territoire congolais et leur retour au Rwanda… Portrait de cette milice qui joue trouble jeu entre Kabila et Nkunda.
Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR; Urugaga Ruharanira Demokarasi No Kubohoza U Rwanda en kinyarwanda) regroupent essentiellement des Hutu et des soldats des anciennes Forces armées rwandaises de Juvénal Habyarimana et des anciennes milices interahamwe. Elles sont basées dans l’Est de la République démocratique du Congo. Ce groupe a pris cette dénomination en 2000, après s’être appelé Armée de libération du Rwanda (ALiR).
Ces forces ont pris forme dans les camps de réfugiés du Zaïre en 1994, organisés par l’opération Turquoise de la France au Rwanda du 22 juin au 21 août 1994. Médecins sans frontières avait quitté ces camps en novembre 1994 en dénonçant ces reconstitutions des forces dans les camps. (Voir désarmement symbolique et non-arrestation des génocidaires) Le gouvernement de Kigali demande le démantèlement de ces forces depuis 1994. En 1996 lors de la première guerre du Congo, l’armée du régime actuel du Rwanda a poursuivi ces forces à travers les forêts du Congo et massacré plusieurs milliers de ses membres et des populations réfugiées prises en otages par ces forces génocidaires.
Ces rebelles ont contribué à la déstabilisation de l’Est de la République démocratique du Congo. La Commission d’enquête citoyenne française et la journaliste Colette Braekmann, du journal belge Le Soir, ont eu des informations selon lesquelles la France avait contribué à leur armement. Selon la MONUC, qui est chargée de leur désarmement, il y aurait encore 8000 membres des FDLR en RDC, fin 2004. Les FDLR ont annoncé officiellement début avril 2005 qu’elles acceptaient de renoncer aux armes et de rentrer au Rwanda. D’autres membres de FDLR sont déjà rentrés au Rwanda depuis plusieurs années.
Mais attention, les rebelles hutus présents en RDC ne sont pas tous d’ex-génocidaires. À l’inverse, tous les exilés rwandais qui ont pris part au génocide ne sont pas établis dans l’est de la RDC : certains sont aujourd’hui réfugiés à Kinshasa ou au Katanga, mais aussi au Congo-Brazzaville, en Centrafrique ou en Zambie. Ceux qui, en revanche, se trouvent bel et bien sur le théâtre des opérations militaires sont alliés aux rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui, eux, ne peuvent être systématiquement assimilés aux artisans du génocide.
Les FDLR sont loin d’être homogènes. Elles comprennent essentiellement :
1. des membres des ex-FAR et des milices interahamwes qui ont participé au génocide de 1994 ;
2. des ex-FAR qui n’ont pas participé aux massacres ;
3. des recrues « post-génocide » passées par les camps de réfugiés en Tanzanie et au Zaïre, entre 1994 1996, et qui constituent aujourd’hui le gros des troupes
Le 30 septembre 2000, les troupes de l’Armée de libération du Rwanda (Alir), composées d’ex-miliciens hutus, ont été fondues dans les FDLR. Ces dernières se répartissent en deux divisions, placées sous le commandement du chef d’état-major Paul Rwarakabije (jusqu’en 2004, où il revient au Rwanda). La première est déployée au Nord-Kivu et compte environ 8 000 hommes. La seconde dispose, au Sud-Kivu, d’un effectif compris entre 7 000 et 14 000 hommes.
24 octobre 2007
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