L’ONU préoccupée par « la recrudescence des viols » au Nord-Kivu

24 octobre 2007

Actualités

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Kemal Saiki (au centre)

La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a déploré mardi « la recrudescence de viols » au Nord-Kivu, depuis la reprise des combats fin août dans cette province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), au cours d’un point presse à Kinshasa. « Depuis la reprise des hostilités militaires dans le Nord-Kivu, il est rapporté une recrudescence de viols commis sur des femmes par des hommes en armes », a déclaré le porte-parole de la Monuc, Kemal Saïki.

 La Monuc, « vivement préoccupée » par cette situation, rappelle que le viol est « un acte inadmissible et criminel qu’aucun climat d’insécurité et d’impunité ne saurait justifier ». Elle invite les autorités congolaises à « poursuivre, arrêter et traduire devant les juridictions compétentes » les auteurs de ces crimes et réaffirme sa disponibilité à « apporter tout son soutien » aux autorités judiciaires pour combattre l’impunité. 

Foyer de rébellions ayant déjà plongé à deux reprises le pays dans la guerre (1996-97 et 1998-2003), la région du Nord-Kivu est depuis fin août le théâtre d’affrontements entre l’armée régulière, des troupes dissidentes ralliées à l’ex-général tutsi congolais Laurent Nkunda, mais aussi des milices locales Maï Maï et des rebelles hutus rwandais.  Entre 2004 et 2006, plus de 43.000 cas de violences sexuelles ont été répertoriés en RDC, dont 60% dans les provinces des Nord et Sud-Kivu (est), selon un communiqué du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) publié mardi. Pour la seule année 2006, soit près de trois ans après la fin de la dernière guerre en RDC, des données non exhaustives de UNFPA font état de 14.551 cas de violences sexuelles dont près de la moitié dans la seule province du Sud-Kivu. Les auteurs de ces crimes étaient ces dernières années très majoritairement des « hommes en uniforme » (86% des cas), mais le nombre de civils impliqués s’accroît (jusqu’à 30% en 2006).

En moyenne, une femme est violée par quatre hommes. L’âge des victimes varie de « 3 mois à 78 ans », selon le UNFPA.  Depuis 2004, environ 68% des victimes de violences sexuelles ont bénéficié d’une prise en charge médicale, 72% d’une prise en charge psycho-sociale mais seules 6,8% bénéficient d’une assistance judiciaire. Le viol, « utilisé comme une arme de guerre par la plupart des forces impliquées dans les conflits » en RDC, participe à une destruction durable du lien social car nombre de femmes violées sont répudiées, n’osent pas témoigner de leur souffrance et ne voient pratiquement jamais leurs agresseurs traduits devant la justice. UNFPA, qui fédère un programme de lutte contre les violences sexuelles en RDC, plaide pour une prise en charge médicale des victimes, mais aussi juridique et économique, dans l’optique de la « reconstruction » et de la « réconciliation » nationales

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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