New York/Goma, le 1 novembre 2007 – (D.I.A.) - Haile Menkerios, sous-secrétaire général de l’Onu aux Affaires politiques, vient d’être dépêché par M. Ban Ki-moon, secrétaire général, pour une mission spéciale dans l’Est de la République Démocratique du Congo, RDC, selon des médias. Le secrétaire général de l’Onu, préoccupé par la situation humanitaire et militaire dans la province du Nord-Kivu en RDC, y a envoyé M. Menkerios, qui est un ancien représentant spécial adjoint du secrétaire général en terre congolaise.
M. l’émissaire spécial Menkerios travaillera en étroite coordination avec le représentant spécial de M. Ban Ki-moon en RDC, à savoir le Britannique Alan Doss. Ce dernier a été récemment nommé à ce poste, pour succéder à l’Américain William Lancy Swing. Le sous-secrétaire général de l’Onu aux Affaires politiques Haile Menkerios mènera des consultations avec le gouvernement de
la RDC et d’autres dirigeants politiques régionaux, ainsi qu’avec les différents partenaires congolais. Le but est « (…) de trouver des solutions à la crise actuelle et à ses causes profondes » dans le Nord-Kivu. Cette province est depuis fin août 2007 le théâtre d’affrontements entre l’armée nationale congolaise (Forces armées de la RDC ou Fardc) et des soldats insurgés ralliés à l’ex-général tutsi congolais Laurent Nkundabatware.
Le Britannique Alan Doss est aussi le nouveau chef de
la Mission de l’Onu en RDC (Monuc). Cette Mission est la plus importante force de maintien de la paix des Nations Unies à l’heure actuelle, avec quelque 17.600 casques bleus, a précisé l’Agence France presse dans son édition du 31 octobre 2007.
- Initiative globale
De son coté, « Crisis group », une organisation internationale travaillant pour la prévention et la dénonciation des conflits dans le monde, estime, s’agissant de cette crise dans l’Est de la RDC, qu’une initiative globale doit être lancée de manière urgente afin de désamorcer la crise et de traiter des causes profondes à l’origine du conflit. « Crisis group » vient de publier un rapport à ce sujet en date du 31 octobre 2007 à Nairobi et à Bruxelles.
L’organisation indique que depuis que les combats ont repris entre les insurgés de Laurent Nkundabatware et l’armée nationale en décembre 2006, plus de 370.000 civils ont été déplacés dans la province. Elle affirme dans son rapport que cette nouvelle crise est le résultat des échecs du processus de paix congolais en matière d’intégration de l’armée, de gouvernance économique et de justice transitionnelle.
« Crisis group » rappelle que la province du Nord-Kivu est (…) restée coupée en deux et les territoires de Masisi et Rutshuru comme pris dans une guerre froide entre l’ancien groupe rebelle soutenu par le Rwanda, le Rassemblement congolais pour la démocratie (Rcd) et l’armée nationale (Fardc). Et de signaler qu’il y a eu également très peu d’avancées en ce qui concerne le désarmement et la réintégration des milices Mayi Mayi ou le rapatriement des rebelles hutu rwandais (Fdlr). Selon « Crisis group » dans son rapport, l’exploitation illégale des ressources naturelles s’est ainsi poursuivie et toutes les communautés ont continué à s’armer, animées par de profonds ressentiments les unes envers les autres, liés aux problèmes d’insécurité foncière, aux violations massives des droits humains pendant la guerre et aux rivalités pour le contrôle des ressources naturelles. Ladite organisation recommande entre autres au gouvernement de la RDC de mettre en place, avec l’aide de la Monuc, des zones sans armes, de désarmer les nouvelles milices et les anciens membres des forces locales d’autodéfense (Ldf), de mener des opérations visant à rassurer les personnes déplacées et à sécuriser les mines et les routes commerciales que les Mayi Mayi et les Fdlr utilisent comme sources de revenu.
« Crisis group » demande au procureur général de la Cour pénale internationale d’ouvrir des enquêtes sur les crimes atroces commis depuis juin 2003 dans les Kivus et de poursuivre leurs auteurs.
La Monuc est invitée par « Crisis group » à créer des équipes d’observation mixtes avec l’armée nationale afin de contrôler les mouvements de troupes autour des sites prévus pour le cantonnement des forces de Nkundabatware. La Monuc devra aussi obtenir l’accord de l’armée congolaise, pour qu’en échange d’un soutien en ravitaillement et en logistique, des observateurs militaires soient intégrés au sein des brigades déployées au Nord-Kivu afin d’aider des commandants à former et sensibiliser leurs troupes et sur les abus des droits humains et à les prévenir.
Dans son rapport sur la crise au Nord-Kivu divulgué ces jours-ci, le Sénat de Kinshasa a demandé à la communauté internationale de « faire pression diplomatique sur le Rwanda afin qu’il s’ouvre à la démocratie, qu’il ouvre son espace vital et de liberté aux Fdlr ». Ceci afin que « soit organisé harmonieusement le dialogue interrwandais pour résoudre les problèmes interethnique et hégémonique ».
Les Fdlr, Forces démocratiques pour la libération du Rwanda sont des milices dont certains membres sont accusés d’être impliqués dans le génocide rwandais de 1994 et s’étant réfugiés au Congo. (Agence catholique D.I.A.- www.dia-afrique.org )
1 novembre 2007
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