Les azalées de ce 8 mars
Encore une fois, ce 08 mars nous apporte la journée Internationale de la femme et affirme toute notre attention sur la femme. Sur sa grandeur, sur sa beauté, sur sa mission. Nous sommes là parce qu’il y a eu des femmes qui ont accepté de nous mettre au monde et nous donner la vie. Qu’on se rappelle que tout homme, même celui qui viole, qui assassine et tue une femme, a comme matrice une femme. La fleur d’ azalée est donnée aux femmes, comme signe de respect et d’affection.
En ce matin brumeux d’un capricieux mars
Je me retrouve, moi aussi,
Avec ce petit bouquet de fleurs dans mes mains,
Petits arbustes d’azalées rouges fleuries
Dans une cruche colorée de l’ arc-en ciel,
Une somme de significations profondes
D’ émotions à peine murmurées,
De notes musicales vives d’ une chanson jamais oubliée
Qui chaque année s’ entonne instamment
Et revient spontanément dans mon cœur,
Quand je me trouve devant
Ce visage ridé de ma vielle mère,
Femme de jadis, mais, malgré ses années,
Toujours éclatant de sourire et de vigueur,
Elle est là à me rappeler, à se préoccuper
Et à me dire de ce passé jamais passé.
Mais aujourd’hui 08 Mars je m’ envole,
Comme un oiseau dans la liberté des cieux,
Inaccoutumée chanson
Pour ces femmes des coins plus perdus
Des savanes et de forets africains.
Femme de tous le temps et de tous les continents,
Femme mère, marquée par le mystère d’une maternité
Qui se renouvelle sans cesse,
Femme consacrée, toujours prête à se donner sans réserve
Et à tendre leur main,
Jeune Femme du visage des printemps,
vielle Femme,
Grêlée par les signes inexorables du temps,
Petit fœtus prêt à s’ouvrir à la vie
Et entrer dans un monde distrait
Qui ne fait que nier ses droits.
Femmes de Kiwanja, femmes de Kasika,
Femmes de Makobola, femmes de Kanyola,
Femmes de Kanyabayonga, femmes de …
Et mes souvenirs se démêlent aux larmes et aux gémissements infinis.
N’ayant plus en moi le courage
De voir cette longe séance d’images de viols et d’assassinats,
Je songe seulement de vouloir planter sur leurs tombes
Des petits arbustes d’azalées rouges
Et sentir déjà l’arbre de demain fleurir et parfumer,
Refuge et repos pour mes longues fatigues.
Femme congolaise, ne pleure plus,
Le temps de la paix s’approche
Nos cieux dessinent des nouveaux tableaux de beautés infinies ;
Et toi, en tant qu’aube d’une nouvelle humanité,
Habille-toi de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel,
Danse ta joie en entonnant ta chanson libératrice
De toute ta dignité de mère, épouse et sœur.
Femme congolaise, en avant, fière et pleine de dignité,
Vers un avenir qui est déjà là,
Plein d’espoirs indéfinis pour l’humanité,
Où les hadaux rêves de tants d’années
Finalement prennent leur contours rosés.
Bonne fête femme congolaise, mais aussi bonne fête maman !
Heureusement que tu es encore là ! Tes longs ans de femme et de mère nous disent beaucoup, et cela nous suffit.
© kakaluigi 2009
7 mars 2009
Billet du jour