Par Le Potentiel
La semaine passée a été caractérisée par une série de grèves ou arrêts de travail, c’est selon. Notamment au sein des Régies financières et à la GECAMINES. Auparavant, c’était la Société nationale de chemins de fer du Congo, SNCC. Après plusieurs tractations soutenues par de multiples séances de négociations, on a abouti, au cas par cas, à des solutions qui permettent la reprise de travail. Dans d’autres situations de conflit de travail, il faudra attendre encore cette semaine pour savoir si les travailleurs ont accepté les propositions qui leur ont été soumises par l’employeur. C’est le cas de la GECAMINES malgré les assurances du gouverneur de la Banque centrale du Congo.
Toutefois, un fait intrigue : c’est de voir comment les choses se passent. En effet, toutes ces grèves ne sont pas sauvages. Elles sont légales et on voit venir chacun des cas. C’est dire que les préoccupations des travailleurs sont fondées, connues d’avance, les pistes de solution proposées, la compréhension des travailleurs jamais mise en doute. Curieusement, on pousse les mêmes travailleurs à aller en grève en s’appuyant sur des tergiversations qui ne s’expliquent nullement. Et lorsque le vase est débordé ou le verre est cassé avec parfois la destruction de l’outil de travail, c’est à ce moment que l’on se précipite pour recoller les morceaux. Entre-temps, l’Etat a enregistré un manque à gagner important.
Prenons le cas des Régies financières. Comment expliquer le retard de paiement des primes des agents de ces unités financières dès lors que ce sont ceux justement qui manipulent les recettes et les affectent au compte du Trésor public ? Mais une fois l’opération passée, les pistes s’embrouillent qu’il devient difficile de leur payer les primes. D’où ce mécontentement social voulu.
De deux choses l’une ou toutes les deux : il y a insouciance et/ou détournement des fonds. Dans la première hypothèse, cette attitude découle de la mauvaise gestion et de l’inconscience si pas de l’incompétence. Dans la deuxième hypothèse, c’est de la mauvaise foi. Enfin, dans les deux cas, c’est la gabegie financière, l’incurie administrative.
Aujourd’hui, le gouvernement doit payer 17 milliards de FC aux agents des Régies financières. Mais le gouvernement a-t-il évalué son manque à gagner pendant toute cette période de grève durant laquelle il n’y a pas eu de recettes ? Plus que ce qu’il doit aux travailleurs des Régies financières.
Il y a même double dépense si l’argent perçu a été utilisé à d’autres fins. Il faudra maintenant procéder à des coupes sombres, si pas recourir au financement monétaire, aggravant ainsi l’inflation.
On en dirait autant du cas de la GECAMINES. Si le pas-de- porte chinois implique aussi la GECAMINES, comment expliquer que l’on ait tergiversé pour débloquer la quotité de cette entreprise minière dès lors que l’on sait d’avance que sur les 350 millions de dollars des Chinois, l’appui au budget de l’ Etat est de 250 millions de dollars et la GCM a droit à 100 millions.
L’heure a sonné pour que l’on revoie les méthodes de gestion afin d’éviter toutes ces grèves, ces arrêts de travail qui occasionnent des manques à gagner considérables. La meilleure attitude pour éviter ce genre de désagrément est d’anticiper certaines réactions Car, gouverner, c’est prévoir.
22 juin 2009
Billet du jour