Le Comité de Soutien aux FDU-Inkingi a été choqué par l’assassinat, perpétré avec une incroyable cruauté, d’André Kagwa Rwisereka, Premier Vice Président du Parti Démocratique des Verts du Rwanda.
Le corps du défunt a en effet été retrouvé ce mercredi 14 juillet 2010, un jour après l’annonce de sa disparition, pratiquement décapité, sur les rives de la rivière Mukura, non loin de la Ville de Butare. Sa voiture a été également retrouvée, poussée puis abandonnée non loin de la scène du crime avec ses clefs, ses papiers ainsi que d’autres effets personnels.
Alors qu’il avait laissé son passeport à sa résidence et devait se rendre à une réunion du parti à Kigali le lendemain, la police s’était hâtée d’annoncer qu’il avait sans doute fui le pays à destination du Burundi. Toute aussi hâtive a été l’annonce, ce jeudi 15 juillet 2010, de l’arrestation d’un suspect. Autant de signes qui indiquent qu’elle tente, comme par exemple pour le cas du journaliste Jean Léonard Rugambage assassiné près d’un mois plus tôt, de faire croire à un crime de droit commun, premier acte d’une parodie judiciaire destinée à couvrir ses véritables auteurs et leurs commanditaires.
Le Comité de Soutien exprime sa profonde sympathie et sa solidarité à la famille, aux amis et aux collègues d’André K. Rwisereka ainsi qu’à son parti. La mort de cet homme engagé dans la lutte pour un Rwanda démocratique et paisible est une autre perte inestimable pour le mouvement démocratique rwandais.
Plusieurs autres assassinats d’une bestialité comparable ont eu lieu depuis le 19 juillet 1994. Les victimes, rwandaises ou d’origine étrangère, ne se comptent plus. En ce qui concerne les Rwandais, la liste des dirigeants politiques nationaux ou locaux, des activistes des droits humains, des hommes d’affaires, des juges, des journalistes, des religieux et des militaires assassinés depuis la prise du pouvoir par le Front Patriotique Rwandais de Paul Kagame est interminable.
Les déclarations contradictoires, les dénégations et parfois même la négation pure et simple, comme pour les cas du député Jean Léonard Hitimana et du magistrat Col. Augustin Cyiza, assassinés dans des circonstances similaires en 2003 et dont les corps n’ont jamais été retrouvés, puis les promesses d’enquête jetées comme de la poudre aux yeux de l’opinion par le régime de Paul Kagame, démontrent à suffisance qu’il n’est absolument pas en position d’enquêter ou de juger des crimes dont il est le principal suspect.
En ce jour où Paul Kagame co-préside à Madrid, avec le Premier Ministre espagnol J. L. Zapatero, un panel international instauré par le Secrétaire des Nations Unies Ban Ki-Moon, le Comité de Soutien aux FDU-Inkingi tient à exprimer sa totale indignation devant l’irresponsabilité, le cynisme et la complicité dont se rendent coupables ceux qui offrent ainsi une tribune à un homme aux mains couvertes du sang d’innombrables innocents, y compris des ressortissants espagnols. C’est une seconde mort pour toutes ses victimes et une honte pour l’humanité.
Le Comité de Soutien aux FDU-Inkingi demande aux organisations de défense des droits humains de tout mettre en œuvre pour qu’une commission d’enquête internationale soit mise en place pour enquêter sur tous ces assassinats. Il demande spécialement aux Etats-Unis d’Amérique, au Royaume-Uni, à l’Union Européenne et aux Nations Unies, en conformité avec les valeurs qu’ils affirment défendre partout dans le monde, de soutenir clairement l’établissement d’une telle commission.
Le Comité de Soutien aux FDU-Inkingi appelle les Rwandaises et les Rwandais à ne pas céder à la peur que les assassins d’André Kagwa Rwisereka ont voulu instiller dans leurs cœurs et leurs esprits, en cette période où le régime de Paul Kagame les conditionnent pour qu’ils prennent part à la farce électorale qu’il conclura le 09 Août 2010.
Fait à Lyon, le 16 juillet 2010.
Pour le Comité de Soutien,
Eugène Ndahayo
19 juillet 2010
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