Une réflexion du Professeur Nestor Mbolokala Imbulu
Kinshasa, le 12 janvier 2012 – (D.I.A.) – « Bien des Congolais pensent que les élections constituent en soi la panacée de tous les maux de la RDC ou la finalité même de leur existence. Certes, l’esprit de la mondialisation exige la pratique de cette forme de gouvernement qui a ce séreux avantage de mettre le pouvoir politique à la portée de tous les peuples de la terre, et cela, pour une finalité bien déterminée : le bonheur qui ne peut cependant se réaliser que sous certaines conditions.
1.1. Amour réel de la patrie
Il implique une véritable fraternité entre les Congolais, qui se trouveront tous dans l’obligation de se rendre heureux les uns les autres. Ils s’efforceront, par conséquent, de bien vivre.
1.2. La justice
Il faudrait l’entendre aussi bien au sens distributif et commutatif que social. Rendre justice signifiera alors reconnaître à chacun des Congolais ses droits et obligations constitutionnels au sein de la société, en un mot, sa dignité humaine, sa possibilité de passer une vie « humainement » humaine, dirait M. Buber. Dans ces conditions, le « Je », le « Tu » et le « Lui » se comporteront comme des êtres humains égaux en droit bien qu’ils puissent exercer des fonctions différentes.
1.3. La paix
Elle n’est possible que là ou les citoyens s’entendent à merveille, n’apportent atteinte aux biens d’autrui, cherchent tous le temps à régler leurs différends par des voies loyales ou à l’amiable. Elle se doit donc d’être totale : la paix tant d’esprit que de cœur qui fera certainement taire les bruits des armes afin d’éviter la destruction de ce grand bijou que Dieu nous a donné gracieusement.
1.4. La reconstruction nationale
C’est une œuvre collective de longue haleine. Elle se veut permanente. De plus, elle nécessite la contribution de chaque Congolais suivant le degré de ses fonctions ou responsabilités sociales. Ici, aucun métier n’est à négliger parce qu’il « n’est point de sot métier, il n’y a que de sottes gens ». Le balayeur comme l’huissier sont ainsi très bien considérés et rémunérés. Bref, l’homme en général se trouve au centre d’intérêt de toutes les activités de la société, c’est-à-dire, revalorisé.
Dès lors, il sied de reconnaître honnêtement que les « élections » constituent normalement un moyen légal et légitime pour la conquête du pouvoir politique. Leurs modalités pratiques doivent cependant être revues continuellement aux fins de permettre une réadaptabilité régulière aux circonstances du moment ainsi qu’un aboutissement heureux de ce processus gouvernemental. Les élections ne suffisent pas, par conséquent, à résoudre tous les problèmes du Congo Démocratique. Les Congolais doivent de la sorte penser à tant d’autres paramètres – tel l’amour du travail bien qui conditionnent impérativement la construction positive du pays.
Si l’on peut conclure, la RDC a beaucoup pleuré la mort de ses enfants, des milliers d’hommes et de femmes assassinés vachement et enterrés parfois vivants. Le pillage de ses diverses richesses est devenu monnaie courante, voire, l’un des plus grands scandales du XXIè siècle. Il est déjà temps que tous les Congolais disent tout haut : « plus jamais ça ». Car, avec un tel comportement aussi bien immoral qu’incivique, ils ne sauront jamais sortir leur pays de l’abîme, c’est-à-dire, de cette crise multiforme qui n’a que trop duré. Et pourtant, il y a toujours moyen de faire mieux quand surtout l’on s’aime réellement et cherche à tout moment un « bien-être ensemble ». On n’est jamais heureux tout seul. Tel est l’esprit dont nous devrons désormais nous imprégner dans toutes nos actions. Notre bonheur est à ce prix, au prix de l’amour patriotique éprouvé, de la justice sociale, de la paix ainsi que de la volonté commune engagée pour une reconstruction nationale beaucoup plus positive.
Agence catholique de presse DIA
13 janvier 2012
Au fil des jours