(CongoForum)
La marche des chrétiens prévue demain jeudi 16 février fait la Une de la plupart des journaux kinois. D’autres sujets, comme la mort de Katumba Mwanke, la tenue à Kinshasa du 14e Sommet de la Francophonie, les relations avec la Banque Mondiale, intéressent également certains journaux kinois.
Date fatidique
« Trois événements vont se disputer la vedette de la journée de jeudi 16 février prochain au point qu’on ne saura où donner la tête », écrit La Prospérité. « Une curieuse coïncidence aura voulu que comme un détonnant cocktail la journée de jeudi 16 février prochain soit celui aussi bien des obsèques à Pweto du regretté député Katumba Mwanke, de la marche projetée des chrétiens exigeant l’annulation des élections et de la convocation de la nouvelle Assemblée nationale ». (En dehors de la mort de Katumba Mwanke, qui n’a certainement pas choisi son jour, peut-on réellement parler de coïncidence ? La Prospérité l’affirme, mais en y croyant si peu qu’il lui faut reprendre le « Sans mentir » du renard le La Fontaine. NdlR). « Sans que personne ne l’ait voulu ou souhaité (Et ta sœur ? NdlR ), cette journée sera à la fois celle de l’inhumation du Député national Augustin Katumba Mwanke ; de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale, et date de la commémoration des massacres des chrétiens ». (Il est exact que le 16 février est l’anniversaire de ce massacre et que cette date a été choisie en connaissance de cause par l’Eglise, parce que cela accroît ses chances d’avoir du monde à sa manifestation. Mais faire d’une manifestation « pour la vérité des urnes et la dissolution de la CENI » une simple « commémoration » c’est tout de même prendre avec la réalité de ces larges libertés qui confinent au mensonge. NdlR). « Laconiquement, il s’agit de trois événements de grande ampleur mais, orientés différemment. Ce qui est sûr, l’enterrement de Katumba Mwanke va voler la vedette à la convocation de l’Assemblée nationale. Après tout, c’est la quasi-totalité des élus de la Majorité présidentielle qui est concernée par l’enterrement de ce grand baobab de la MP. AKM n’étant pas n’importe qui, d’aucuns, obligatoirement, devront faire le déplacement de Pueto, au Katanga où son corps reposera pour toujours. Quoi qu’il en soit, il sera difficile que beaucoup de personnes soient au Palais du Peuple pour la session extraordinaire. Cela veut seulement dire que la séance du 16 février pourrait être, sine die, reportée ». (Il faut encore ajouter à cela que beaucoup de députés de l’Opposition voudront sans doute se rendre à la Marche et que, pour ceux de l’UDPS, se pose le problème de suivre ou non le mot d’ordre de Tshisekedi. Il devient donc problématique d’atteindre tout simplement le quorum. NdlR). « Cependant, la convergence involontaire de tous ces événements à cette date, vu l’atmosphère politique induite par les dernières élections, cela fait plutôt peur que ne rassure.
D’où, le moment n’étant pas au jeu de ping pong politique habituel, il va falloir plus que de la perspicacité pour ne pas causer ou provoquer le chaos. A l’égard du contexte du moment, l’heure est grave. C’est au moment où la Majorité présidentielle était en quête de celui qui doit former le gouvernement c’est-à-dire un informateur, qu’est arrivé le crash d’avion qui a provoqué la mort du Député Katumba.
En réalité, en ce moment de consternation, la recherche de l’informateur est postposée et les activités politiques liées à la députation nationale doivent être mises au freezer, du côté MP. Autrement dit, l’attention que rechercheraient les chrétiens, notamment dans leurs revendications d’annulation des élections du 28 novembre 2011 et la dissolution de la Ceni, risque de ne pas être au rendez-vous. Dans le cas contraire, la marche pourrait être infiltrée et les conséquences seraient, dans ce cas, fâcheuses. Ce qu’il faut, c’est de la retenue ».
Initialement prévue pour le 17, donc pour le lendemain de la marche, cette convocation a glissé vers le 16 sans que l’on sache trop qui en a décidé et pourquoi. Mais sa fonction a toujours été claire : poursuivre la politique du fait accompli. La fraude électorale peut se pratiquer dans deux styles : le serpent ou le gorille. Le style « serpent », le plus recommandé, consiste à procéder avec une habileté telle que la fraude soit indécelable et que les élections paraissent « honnêtes ». Le moins que l’on puisse dire c’est que, pour la RDC, ce n’est pas le cas. Le style « gorille », lui, fait un large appel à l’intimidation et au biceps répressif et matraqueur. L’on taille dans des résultats électoraux cafouilleux, tripoté et, à la limite, inconnus, une « vérité officielle » que l’on impose par la force comme si c’était le résultat d’élections honnêtes et normales. Plus on accomplit de faits relevant d’une situation « normale » – proclamation par les instances judiciaires, prestations de serment, installation, etc.. – plus on met l’électeur devant le fait accompli, en espérant qu’à force de n’obtenir comme réponse que des coups de matraque, il se lassera et se résignera. Installer la Chambre « élue » est un de ces faits. Que cela ne puisse pas avir lieu serait, pour le pouvoir, au mieux un fâcheux contretemps, au pire un échec. NdlR)
Le Phare titre : « Vérité des urnes et démission du bureau de la Ceni : l’opposition mobilisée pour la marche du 16 février ».
Il rapporte que l’opposition politique, toutes tendances confondues, s’est réunie hier à Kinshasa. D’après le compte rendu lu par Antipas Mbusa, toute l’opposition s’engage à prendre part à la marche des chrétiens. D’après lui, poursuit le journal, le 20ème anniversaire de la répression sanglante de la marche des chrétiens est un moment propice pour revendiquer la vérité des urnes et la démission des membres du bureau de la Ceni.
Le Phare rapporte que c’est à l’issue d’une large concertation politique organisée mardi au Centre d’Accueil Protestant que l’Opposition politique congolaise toutes tendances confondues a décidé de participer massivement jeudi 16 février à la marche des chrétiens visant le rétablissement de la vérité des urnes et la démission du bureau de la CENI. Plusieurs poids lourds de plate-forme politique étaient présents au rendez-vous, notamment Thomas Luhaka (MLC), Bertrand Ewanga (UNC), JC Vuemba (MPCR), Lisanga Bonganga (CCD) Mbusa Nyamuisi (RCD/K-ML), Kiakuama (CDC), José Makila.
Forum des As note que pour bon nombre d’observateurs, on assistera, à travers le défi à relever dans cette marche, à un dernier face-à-face entre le Président Joseph Kabila et le Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa. « Car, nul doute que l’ombre de ce prince de l’Eglise, reconnu particulièrement pour son hostilité au pouvoir en place, planerait sur l’initiative du CALCC (Conseil de l’apostolat des Laïcs catholiques congolais) qui se limite aux paroisses de Kinshasa », souligne–t-il. Pour ce journal, en cas de réussite de la marche de jeudi, le Cardinal Monsengwo en sortira ragaillardi de cette épreuve de force. Dans l’hypothèse contraire, c’est le chef de l’Etat qui conforterait sa position.
Le Potentiel écrit: « Marche du 16 février : l’ASADHO appelle au respect des prescrits de la Constitution ».
Il note que l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO) recommande à tous les acteurs concernés par la marche du 16 février, en commémoration des massacres des chrétiens de 1992, de respecter les textes de la Constitution, en cette matière. Ce journal souligne aussi que cet appel de l’ASADHO s’adresse aussi bien aux autorités de la République démocratique du Congo qu’aux organisateurs de la marche qui aura lieu le 16 février 2012.
A propos du contentieux électoral, Radio Okapi constate que « les députés contestés déposent leurs moyens de défense à la Cour suprême de justice ».
Quatre jours après la fin de la réception des recours aux élections législatives de novembre dernier, les députés contestés déposent leurs mémoires en réponse aux revendications des requérants avant le début des audiences publiques. Selon le greffe de la CSJ, environ 500 dossiers de contestation de plus de 300 députés ont été enregistrés. Après que les contestataires ont déposé leurs recours au greffe de la Cour suprême de justice, c’est au tour des accusés de présenter leurs moyens de défense. Mardi 14 février, près de cinquante représentants des partis politiques et des élus indépendants ont déposé leurs mémoires en réponse aux contestations de leur élection.Quant au début des audiences publiques, les experts estiment que la CSJ est en train de suivre la procédure prévue dans la loi électorale. Ils estiment qu’à ce stade, cette procédure ne connait pas de retard. Me Claude Bafwafwa, avocat à cour d’appel de la Gombe explique la procédure : «La loi elle-même exige certaines procédures. Lorsque le requérant saisit la Cour suprême de justice, sa requête doit être envoyée au parti contre qui il est allé devant la Cour suprême de justice. Le parti réagit à la requête et dans les trois jours, il réplique par un mémoire. Ensuite, le dossier doit être communiqué au parquet général de la République qui donne son avis deux jours après la réception des dossiers. Après cette procédure, les audiences peuvent commencer».
Le greffe de la CSJ confirme que les audiences publiques pourront commencer après la réception des avis écrits du ministère public sur les différents recours.
(Les greffiers de la CSJ sont apparemment de joyeux drilles à l’optimisme inébranlable. En réalité, la géograhie cogolaise se venge une fois de plus de lois faites sans tenir compte d’elles et l’Organe Suprême du pays sur le plan judiciaire est devant un nœud gordien. Comment, en effet, notifier à tous les Députés contestés ? Comment obtenir d’eux, les « mémoires en réponse » exigés dans les différents communiqués du Greffier en Chef de la CSJ, dès lors que leurs adresses à Kinshasa demeurent jusqu’ici, inconnues ?
De deux choses, l’une. Soit elle devra s’en remettre à l’adresse de travail, au Palais du Peuple, pour transmettre, en bloc, toutes ces notifications aux Députés à l’élection ‘’douteuse’’. L’ouverture annoncée pour ce jeudi 16 février, de la session extraordinaire de la nouvelle Assemblée Nationale, serait la première opportunité. Soit elle pourrait recourir à l’affichage à ses propres valves ou, à la limite, se saisir des pages du journal officiel, comme en droit commun, avant d’amorcer toute autre procédure. Autrement, la Haute Cour pourrait combiner toutes ces formules, pour peu qu’elle atteigne son but, celui de transmettre aux Députés visés, des requêtes en contestation sans lesquelles la rédaction des mémoires en réponse ne saurait se conformer aux exigences légales. Peut-on considérer que dans ce contexte fort agité et ponctué d’une série de difficultés, deux mois suffiront à la Cour Suprême, pour vider tous les contentieux électoraux ? NdlR)
Katumba Mwanke
La disparition de « l’éminence grise » suscite la parution de nombreux articles, dans un certain désordre ca s’y mélangent trois éléments différents : il y a des articles « mortuaires » rappelant la carrière du défunt, des « faits-divers » qui se penchent sur les circonstances de l’accident et des articles politiques qui s’interrogent sur « l’après-Katumba ».
« Recomposition du «pré-carré J. Kabila» : Avec la disparition accidentelle de Katumba Mwanke » écrit Le Potentiel.
Il rapporte qu’Augustin Katumba Mwanke sera inhumé ce mercredi 15 février à Pweto dans la province du Katanga. Un moment émouvant pour tous ceux qui l’ont connu, de son vivant. Mais cette disparition inopinée et brutale, poursuit le journal, crée un vide autour du président de la République qu’on ne peut s’empêcher d’évoquer ses conséquences. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’on assistera dans les prochains jours à la recomposition du pré-carré du président de la République. Tradition politique oblige. Il estime que cette recompsition s’impose après la disparition accidentelle de Katumba Mwanke, un très proche collaborateur que certains se sont permis de comparer à une « éminence grise ».
Le Potentiel note que d’aucuns sont convaincus que les « calculs politiques » envisagés jusqu’à cet accident d’avion qui a coûté la vie à l’honorable Katumba Mwanke devraient être revus. Un réajustement s’impose inévitablement. Sans parler de succession mais plutôt de recomposition, Le Potentiel signale que certains noms des personnalités politiques sont avancés, notamment ceux de Pierre Lumbi, Evariste Boshab, Adolphe Lumanu, Jean-Claude Masangu, Koyagialo, Raymond Tshibanda, Kikaya Bin Karubi. Evidemment, le dernier mot revient au président de la République au regard de ses prérogatives. Surtout que dans le pré-carré de la plus haute autorité du pays ce n’est pas n’importe qui y fait son entrée.
ACP rapporte que par ordonnance présidentielle du 12 février 2012, Augustin Katumba Mwanke a été admis à titre posthume dans l’ordre des « Héros nationaux » Kabila-Lumumba. Il a été admis au grade de Grand Cordon pour les mérites et loyaux services rendus à la nation.
Le Palmarès indique au sujet du crash de Bukavu que grâce au rapport de la RVA, les premiers éléments de la pré-enquête sont disponibles. En effet, les experts de la Régie des voies aériennes (RVA) révèlent que le pilote du jet G4 a touché la piste d’atterrissage à 1200 mètres alors que cette piste mesure 2000 mètres. Le pilote n’a donc utilisé que 800 mètres pour l’atterrissage, ont souligné les experts. Vu le nombre de mètres utilisés, le crash était inévitable. Et le confrère de rappeler qu’il y a cinq ans, Moïse Katumbi, propriétaire de ce jet avait failli périr à l’aéroport de Johannesburg à cause de son jet dont le train d’atterrissage avait refusé d’obéir.
Banque mondiale
Sanction contre la RDC, « La Banque mondiale dément », titre à la Une L’Avenir. Ce quotidien souligne que contrairement aux informations publiées par une certaine presse, faisant état des sanctions prises par la Banque mondiale à l’encontre de la RDC, suite à la réélection dite contestée du chef de l’Etat, le Directeur des opérations de cette institution de Bretton Woods à Kinshasa, Eustache Ouayoro dément et précise que c’est depuis plusieurs années que la Banque mondiale n’accorde pas d’appuis budgétaires à la RDC. Par ailleurs, relève ce journal, comment parler d’appui budgétaire en RDC, pendant que ce pays ne s’est même pas doté d’un budget pour l’exercice 2012.La Banque mondiale est présente en RDC à travers 17 projets nationaux et 2 projets régionaux sans compter son programme d’investissement d’environ 3 milliards de dollars Us en RDC.
(L’annonce contre laquelle on s’inscrit en faux a été faite par M. Zoeller, qui n’est autre que les Grand Patron de la BM. Voici donc à quoi cer article revient, si on le transpose simplement à l’échelle individuelle : « La direction générale de la Banque Machin a annoncé qu’elle ne prêterait plus d’argent à Monsieur Chose. Celui-ci affirme que c’est faux, car le Directeur des opérations de cette institution à Zichen-Sussen-Bolder lui a dit le contraire ». Pathétique ! NdlR).
Divers
La Tempête des Tropiques voit « la RDC en proie avec le Gabon ».
Ce journal explique qu’en optant pour le soutien de la candidature de la Sud-africaine Zuma au détriment du président sortant, Joseph Kabila prend le risque de refroidir ses relations avec Ben Ali Bongo et Sassou Nguesso, d’autant plus que ces deux chefs d’Etat de l’Afrique centrale soutiennent la candidature du Gabonais.
L’Observateur affirme que « La Francophonie confirme la tenue de son 14e sommet en RDC ». Le journal note que le 14ème sommet de l’OIF se tiendra bel et bien à Kinshasa, du 12 au 14 octobre 2012. Selon ce quotidien, le Conseiller spécial du secrétaire général de l’OIF et chargé de l’organisation des sommets, Ousmane Paye, a écarté toute idée de reporter, d’annuler ou de transférer le 14ème sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie dans un autre pays et a confirmé avant-hier la tenue du 14e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en RDC.
© CongoForum, le mercredi 15 février 2012
15 février 2012
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