16/02/12/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE JEUDI

16 février 2012

Aujourd'hui dans la presse

(CongoForum)

Vingt ans après la « Marche des chrétiens » de 92, où des dizaines de Congolais sont tombés sous les balles des militaires du maréchal Mobutu, Kinshasa devrait à nouveau connaître une journée sous haute tension, avec une « marche pacifique » des chrétiens à l’appel de l’Eglise catholique alors que débutera une session extraordinaire de l’Assemblée nationale issue des élections contestées du 28 novembre en République démocratique du Congo (RDC), sans attendre la proclamation des résultats définitifs. La tension sera d’autant plus forte que la marche a été interdite par le gouverneur de Kinshasa sous des prétextes futiles, que trois émetteurs, dont celui de RTC Elikya, appartenant à l’Eglise catholique, ont vu leur signal coupé par une décision qui a toutes les allures de l’arbitraire et qu’une nouvelle arrestation d’un cadre de l’UDPS, le secrétaire général adjoint du parti, Raymond Kahungu, vient de se produire. Dans ce contexte explosif, l’activité de la presse consiste avant tout à exprimer ses anxiétés et ses inquiétudes. D’une façon ou d’une autre, toutes les manchettes pourraient se traduire par « On croise les doigts » !

Les faits et les risques

La marche du 16 février 1992 avait été organisée pour protester contre la fin arbitraire de la CNS, symbole de la démocratie naissante. Cette fois, l’archidiocèse de Kinshasa appelle à protester contre les résultats des élections présidentielle et législatives, qui « ne reflètent pas la vérité des urnes », selon l’expression de l’archevêque, le cardinal Laurent Monsengwo. Les chrétiens réclament aussi le départ des sept membres du bureau de la CENI, jugés trop inféodés au pouvoir.

Ce jeudi devrait voir aussi le début de la session extraordinaire de l’Assemblée issue des élections contestées du 28 novembre, sans attendre – conformément à la Constitution – la proclamation des résultats définitifs par la CSJ. Certes, pour justifier cette façon de faire, on peut invoquer un précédent : c’est ainsi que l’on a procédé en 2006, avec d’ailleurs un jeu de « chaises musicales » assez comique pendant la première session, où certains sièges ont été pourvus de nouveaux titulaires au gré de la révision des résultats par la CSJ. Mais en 2006, il y avait comparativement peu de contestations. Or, la CSJ a commencé à examiner les plus de 500 recours, qui concernent plus de 300 députés considérés comme élus par la CENI, sur les 500 sièges que compte la chambre basse du parlement congolais. Cela veut dire que la majorité des sièges pourraient être des sièges éjectables, que l’on n’est pas vraiment sûr de qui est majoritaire et minoritaire, qu’à l’intérieur de la Majorité comme de l’Opposition le poids des partenaires est incertain… Allez voter dans de telles conditions !

Il reste une possibilité : que le quorum ne soit pas atteint. En effet, les élus de l’UDPS pourraient ne pas occuper leur siège, et beaucoup de membres de la Majorité pourraient se rendre à Pweto pour l’inhumation de Katumba Mwanke, également prévue pour aujourd’hui. Ce serait toujours cela de gagné.

Sur quoi vient se greffer « l’affaire des émetteurs ». Canal Congo télévision (CCTV), Canal Kin Télévision (CKTV) et la Radio Télévision Catholique Elikya (RTCE), trois médias de Kinshasa n’émettent plus depuis le mercredi 15 février. Le Directeur général de la RTCE, Lino Pungi indique que son media n’a reçu aucune notification justifiant cette coupure de signal. Croyant à une panne, la RTCE a dépêché un de ses techniciens au centre d’émission de Binza (Banlieu ouest de Kinshasa). Ce dernier a été empêché d’accéder à ce site. « Nous avons pris contact avec le centre d’émission de Binza. Là, ils nous ont dit qu’il s’agissait d’une panne. Mais, notre ingénieur y a été interdit d’accès. Je ne connais pas la nature de cette panne, si panne il y en a eu », a déclaré Lino Pungi à Radio Okapi. Par ailleurs, il a indiqué que vendredi dernier, le ministre de la Communication et des médias avait sommé sa chaîne de télévision de cesser de diffuser de la publicité commerciale sous peine d’être fermée. « Nous avons retiré nos spots publicitaires samedi. Je crois que ce n’est pas tout à fait fondé. La RTCE fonctionne pour l’instant comme une SPRL et elle été agréée sous ce statut », a-t-il précisé sans être en mesure de dire si la correspondance de Lambert Mende était liée à la coupure du signal de la RTCE. Joint mercredi, le ministre Mende a indiqué qu’une mesure administrative a été prise par son ministère pour couper le signal de ces trois chaînes de télévision. Il a aussi annoncé une rencontre avec les responsables de ces trois médias « pour régler le problème », sans fournir davantage de détails. La coupure des signaux de deux médias de l’opposition (CKTV et CCTV) et de la télévision catholique est intervenue à la veille de la marche pour réclamer la vérité des urnes et demander la démission du bureau de la Ceni à cause des irrégularités observées lors du scrutin présidentiel et législatif du 28 novembre dernier. L’Asadho a tout de suite condamné la coupure des signaux de ces médias, estimant que cette décision viole les lois de la République démocratique du Congo.
Dans une autre déclaration à FFJ (Freedom for journalists), une organisation indépendante de défense de la liberté de la presse, Charles Dimandja Wembi, directeur de programmes de la RTCE, a indiqué que dans leur « cahier de charges, il est clairement stipulé » que la télévision a aussi le volet commercial. « La décision du ministre de vouloir la suspension de notre chaîne est purement politique, nous sommes actuellement une chaîne qui dérange », a-t-il ajouté. « Des responsables » de la RTCE, cités par FFJ, ont aussi soutenu que bien que confessionnelle, la chaîne a payé les frais d’ouverture régissant les chaînes commerciales.
Depuis la proclamation des résultats des élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011, fortement contestés par l’Eglise catholique et l’opposition, RTCE organise des émissions politiques qui critiquent l’organisation de ces scrutins, particulièrement la réélection du président Joseph Kabila. FFJ s’est insurgée contre de les « pressions administratives » exercées sur la RTCE. Dans un communiqué rapporté par La Prospérité du mercredi 14 février 2012, elle a « protesté vigoureusement contre cette tentative de musellement de la liberté de la presse et appelle le ministre de la communication et des médias, à cesser toute politisation du secteur des médias ». (D’après Apic Agence de presse internationale catholique).

Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta a finalement interdit cette marche indiquant en avoir été informée tardivement et que l’adresse physique des organisateurs n’a pas été mentionnée dans la notification qu’il a reçue. Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, on est bien forcé de constater que l’attitude de Kimbuta est la même que celle de Mr. Tordeur qui, en janvier 1959, avait, sous des prétextes du même genre, interdit une manifestation de l’Abako. On sait ce qui s’est ensuivi…

A quoi s’ajoute encore qu’après Jacquemain Shabani, brièvement interpellé et empêché depuis, de quitter la République démocratique du Congo, l’UDPS dénonçait hier l’arrestation du secrétaire général adjoint du parti d’opposition, Raymond Kahungu. Ce responsable a été interpellé hier l’après-midi à l’une des nombreuses barrières dressées devant la résidence d’Etienne Tshisekedi dans le quartier de Limete à Kinshasa. Selon l’UDPS, Raymond Kahungu a été emmené par la police congolaise vers « une destination inconnue ». Contacté mercredi soir par Afrikarabia, Raphaël Kapambu, chargé de la communication de l’UDPS affirme ne pas avoir de nouvelle de Raymond Kahungu depuis la fin de la journée.

Commentaires de la presse

(Ce n’est évidemment que demain que la presse sera en mesure de dénouer le « suspense » et de parler de ce qui s’est passé. La presse congolaise ne connaît en effet ni les « journaux du soir » ni les éditions successives en cours de journée. Les journaux nous apprennent donc avant tout ce que craignent ou souhaitent, au gré de leur perception de la situation et de leurs diverses sympathies politiques, les différentes rédactions. NdlR)

Il faut d’ailleurs noter que la confection de notre revue de la presse s’est heurtée aujourd’hui à des difficultés inédites. Des deux « revues » existantes, celle de Radio Okapi a été d’une brièveté inhabituelle, ne citant que deux journaux, et celle de Digitalcongo n’avait toujours pas paru à 13 heures. Certains journaux, comme Le Phare ou La Tempête des Tropiques n’actualisent leur site qu’avec 24 heures de retard, sans doute pour ne pas concurrencer la vente de leur édition papier, mais cette attitude est aujourd’hui partagée par d’autres, comme L’Observateur ou Forum des As. Il semble bien que règne l‘attentisme ou la prudence.

Le Potentiel, sous le titre « Ce jeudi 16 février : rentrée politique », note que le point de non retour sera atteint aujourd’hui avec la tenue de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale. La première d’une longue série de cette deuxième législature après les élections de novembre 2011. Curieusement, constate le journal, la convocation de cette session extraordinaire coïncide avec la commémoration du vingtième anniversaire du «massacre des chrétiens», le 16 février 1992. Voilà qui donne un caractère tout à fait spécial à cette journée du jeudi 16 février 2012. « Une journée hautement politique », estime Le Potentiel. Il rapporte que le 16 février restera une date importante dans les annales du pays. Elle marque la grande rentrée politique en RDC après les élections hyper médiatisées de 2011 et qui continuent à soulever des vagues. Mais aussi, poursuit le journal, la nette ligne de démarcation entre la fin de la «période de grâce» et une nouvelle ère. Celle qui consiste à préserver et à consolider des acquis pour un véritable envol, ou un retour à la case départ.

La Prospérité titre : « Bureau Provisoire de l’Assemblée Nationale / Kombo Timothée, Patrick Muyaya et Coco Mutula au travail ! ». Le bureau provisoire se compose toujours du doyen d’âge, assisté des plus jeunes. Mais cela pourrait prendre un tour politique du fait que ce doyen est un député UDPS ! « Le Doyen d’âge et le benjamin sont connus Session extraordinaire, la plénière de ce jour sera ouverte par M. Patrice Modjubole Modrikpe, Secrétaire Général de l’Assemblée Nationale, conformément aux prescrits légaux. C’est lui qui va remettre au Président du Bureau provisoire, le Marteau, symbole d’autorité, pour la conduite des débats. Mais, pendant que des noms circulaient déjà pour la désignation du Doyen d’âge, qui va prendre la direction du Bureau provisoire, un travail de fond a été fait à ce sujet au niveau du Secrétariat Général de cette institution législative. Au finish, c’est l’Honorable Kombo Nkisi, 76 ans, élu de la circonscription de Madimba, dans le Bas-Congo, pour le compte de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), d’Etienne Tshisekedi, qui est le Doyen d’âge. Et, logiquement, c’est lui qui sera le Président provisoire de l’Assemblée Nationale. A ses côtés, deux benjamins. Le premier, Mutula Dialo Coco, 29 ans et quelques mois, élu de la circonscription d’Uvira, dans la province du Nord-Kivu, est du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR), de Pierre Lumbi, Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de Sécurité. Et le second, le plus jeune, c’est Muyaya Patrick, 29 ans mois âgé que Mutula pour quelques trois mois de moins, élu de la circonscription électorale de la Funa, à Kinshasa, pour le compte du Parti Lumumbiste Unifié (PALU), du Patriarche Antoine Gizenga. Des questionnements La lancinante question que tout le monde se pose est de savoir si M. Kombo Nkisi, Doyen d’âge, sera présent à la plénière d’ouverture, au regard du mot d’ordre de boycott lancé par son parti, l’UDPS. Si les avis sont partagés dans l’opinion quant à la participation des élus de l’UDPS à la présente législative, beaucoup d’analystes sont d’avis que la plupart de ces élus doivent prendre la hauteur pour ne voir que l’intérêt supérieur de la nation en vue de défendre les desiderata de leurs électeurs. Encore que pour Kombo Nkisi, son nom entrera désormais dans le panthéon de ceux qui auront présidé l’Assemblée Nationale. Pour tout dire, la vérité sera connue ce matin ».

La Prospérité titre aussi: « Barack Obama pour un gouvernement inclusif en RDC ». Ce journal constate que c’en est fini des balbutiements et autres positions équivoques qui semblaient prendre corps quant au processus électoral en RDC. Selon le quotidien, Les Etats-Unis d’Amérique ont parlé d’une voix forte pour déclarer clairement que « Joseph Kabila est reconnu Président de la République pour les cinq prochaines années par le gouvernement américain ». C’est ce qui ressort de la déclaration de l’Ambassadeur de ce pays, James Entwistle, hier mercredi, 15 février 2012, au cours d’une conférence de presse, au Centre Culturel américain, à Kinshasa/Gombe, rapporte le journal. Cette reconnaissance arrive « malgré la déception du peuple congolais liée aux irrégularités flagrantes et autres tricheries massives relevées lors des élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011 », estime La Prospérité.

Selon ACP, dans cette même déclaration, M. James Entwistle a souligné que la RDC est actuellement confrontée au défi d’aller de l’avant et de faire des progrès vers des institutions et traditions démocratiques plus robustes. « Je peux dire avec certitude aujourd’hui que les Etats-Unis restent engagés à encourager un avenir plus stable, plus prospère et plus démocratique en RDC », a-t-il affirmé, faisant allusion à son récent séjour à Washington où il a pris part à des discussions sur l’avenir de la politique américaine envers la RDC, y compris les centaines de millions de dollars d’aide et des dizaines de programmes recouvrant une multitude de secteurs, qui s’étendent de la santé à la réforme du secteur de la sécurité, exécutés chaque année. L’ambassadeur américain croit, dans le contexte actuel du pays, que le gouvernement et les partis politiques peuvent entreprendre certaines actions concrètes pour promouvoir la démocratie en RDC. « Selon lui, les Etats-Unis encouragent la formation d’un gouvernement inclusif en RDC. Dans le même esprit, ils recommandent vivement à tous les partis élus à l’Assemblée nationale de participer à ses délibérations ».
« Notre attention sur les erreurs commises lors des élections ne doit pas nous faire oublier les moments d’espoir et de promesses. L’enthousiasme exprimé par les Congolais le 28 novembre a mis en exergue un engagement véritable envers la démocratie. Nous savons tous que le chemin vers la démocratie est long. Les Etats-Unis sont donc fiers de travailler avec le peuple congolais pour assurer un avenir prospère et démocratique pour le pays dans son ensemble », a conclu M. Entwistle.
(Il n’y a rien de nouveau sous le soleil : les USA font savoir qu’ils ne s’écarteront pas du « consensus mou sur le fait accompli » en ce qui concerne la présidentielle. Quant aux mises en garde pour le futur et aux propos sur le « gouvernement inclusif », ils ne s’écartent pas de l’indigeste panade proposée habituellement en cas d’élections contestées : un gouvernement aussi large que possible, pour ne pas dire un partage du pouvoir. NdlR)

L’Avenir, sous le titre « Non à la récupération politicienne, nécessité de promouvoir la méditation et la réflexion » publie un article-fleuve pour expliquer que la « manif » est le résultat d’une manœuvre politicienne et qu’il la désapprouve. Ses objectifs ne lui semblent pas clair, et le contexte n’est plus celui de 1992. « Dans les milieux de l’Eglise Catholique de Kinshasa, on rappelle que le clergé catholique, sans avancer des chiffres, tient coûte que coûte à faire rejaillir la vérité des urnes afin que ces élections soient déclarées justes pour cesser de frustrer les bonnes consciences. Il y a lieu de noter d’emblée que le trio organisateur, qui se substitue à la Cenco, n’a toujours pas présenté aux Catholiques un quelconque schéma alternatif de l’objet de la marche. Pourtant, la logique sera pour l’annulation des élections du 28 novembre 2011.
Connaissant que l’Opposition voudrait profiter de cette ouverture créée par l’Eglise catholique, pour exprimer ouvertement leurs revendications et la dernière intervention du gouverneur Kimbuta, les agents de l’ordre pourront-ils autoriser cette marche ? Ne risque-t-on pas d’arriver à ce qui s’était passé en 1992 ? L’Eglise catholique a-t-elle analysé tous ces faits et leurs conséquences ?
D’autre part, cette action rimerait avec une récupération politicienne. Depuis la publication des résultats du scrutin de novembre dernier, diverses marches n’ont pas été autorisées, prévenant des débordements. C’est ainsi que les politiciens bien connus profiteront de la marche de ce 16 février, loin d’être une marche pacifique de l’Eglise catholique pour exprimer sous la bannière ecclésiastique ce qu’ils n’ont pas pu exprimer sous la bannière de leurs associations et partis respectifs…
En 1992, la marche des chrétiens visait la réouverture des travaux de la Conférence Nationale Souveraine, CNS, suspendus avec force par le Premier Ministre de l’époque, Jean de Dieu Nguz-a-Kar-Ibond. Les troupes envoyées par le Chef de l’Etat, le Maréchal Mobutu Sese Seko avaient fait un véritable massacre des chrétiens inoffensifs qui brandissaient la Bible et le chapelet comme seules armes. Heureusement qu’à cette époque-là, la Cpi n’existait pas encore !
En 2012, le contexte n’est pas le même. Comme nous l’avons dit, c’est aujourd’hui que débute la session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Une session qui aura pour tâche non seulement de valider les mandats, de rédiger un nouveau Règlement intérieur et de se choisir les membres effectifs du bureau de l’Assemblée nationale. Pendant ce temps, la Cour suprême de justice a déjà clos la question de réception de dossiers dans le cadre du contentieux électoral lié aux élections présidentielles et est en train de recevoir les recours interjetés par les requérants non contents de la publication provisoire de la CENI. C’est dans ce contexte qu’intervient la marche, dont l’objectif, comme nous l’avons dit, est l’annulation des élections du 28 novembre 2011 à l’issue desquelles l’opposition a pu glaner plus d’une centaine de sièges.
Ceci pour dire qu’à l’époque de Mobutu où le pouvoir était dictatorial, la marche se justifiait par autant de raisons qui ont été avancées. A ce jour, le pouvoir de Kabila est issu des urnes et il serait outrageux voire malhonnête de vouloir comparer les deux régimes. Raison pour laquelle cette marche ne devra pas être encouragée et qu’elle sera neutralisée par les agents de l’ordre qui seront commis à cet effet. Au-delà de ce que nous venons de dire, force est d’insister sur le fait que les marcheurs ont, dans leur cahier des charges la démission du bureau de la CENI. La logique sera la disqualification pure et simple du mandat du Bureau actuel de la Céni. Mais, sans la révision de la loi, la Majorité et l’Opposition procéderont à la désignation de nouveaux membres, sur base du même quota. Pour ouvrir le Bureau à la Société civile, comme le réclame la Cenco, il va falloir procéder à la révision de la loi instituant cette institution ».

Afrikarabia affirme que « La marche interdite « aura bien lieu » selon l’UDPS ».
Il précise : « L’opposition met beaucoup d’espoir dans la marche organisée par l’Eglise catholique congolaise. Car, si cette manifestation est organisée en mémoire des martyrs du 16 février 1992, le message de l’Eglise catholique est clair :  » réclamer la légitimité et la légalité du pouvoir ». Mi-décembre, l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, avait sévèrement critiqué les résultats de la présidentielle du 28 novembre, jugés « conformes ni à la vérité ni à la justice ». L’Eglise catholique a également demandé l’annulation des scrutins (présidentielle et législatives) et la démission de la Commission électorale (CENI) qu’elle juge partiale. Pour l’opposition, et particulièrement l’UDPS, cette marche constitue donc une occasion unique d’organiser une démonstration de force dans la rue. » Afrikarabia écrit ecore que « Les autorités congolaises ont décidé ce mercredi d’interdire « la marche des chrétiens », qui risquait de se transformer en manifestation anti-Kabila. Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, a indiqué que le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo (CALCC), organisateur de la marche, n’avait pas respecté la procédure légale. En Belgique, le député (en réalité, il est sénateur, NdlR) Georges Dallemagne a dénoncé « un nouveau déni de justice ». Contacté par Afrikarabia, l’UDPS, maintient sa participation à la manifestation, « qui aura bien lieu ».

© CongoForum, le jeudi 16 février 2012

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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