(CongoForum)
La fin des travaux de vérification et la validation des députés à l’Assemblée nationale et la situation au sein de la famille politique du chef de l’Etat face aux enjeux politiques de l’heure, tant en ce qui concerne la « succession » de Katumba Mwanke qu’en marge de la mise en place du prochain gouvernement, sont les sujets au menu des journaux de ce jour.
Parlement
(Vérification et validation sont fondamentalement des formalités administratives plutôt ennuyeuses qui n’offrent guère de spectacle passionnant. L’attention se concentre surtout sur la question du cumul du mandat avec d’autres fonctions et la lenteur que d’aucuns mettent à démissionner. Peut-être n’est-ce que la manifestation d’un goût national congolais pour la toute dernière minute. Mais on peut aussi y voir une application de la « loi de l’entrecôte » et une envie de ne mettre fin au cumul des fonctions – et donc des émoluments – que le plus tard possible. NdlR)
Le Phare titre à ce sujet: « Ministres et Gouverneurs au pouvoir ». Selon une disposition du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale, les députés dont les mandats ont été validés mardi et qui tombent sous le coup de l’incompatibilité – ministres, gouverneurs de provinces magistrats, membres de cabinets politiques – sont appelés à démissionner des postes qui posent problèmes. L’on ne peut que déplorer, à ce propos, la complaisance du législateur congolais, qui laissé à cette catégorie de citoyens la latitude de se porter candidats aux mandats publics dans avoir au préalable démissionné. Ainsi, considère Le Phare, sous le prétexte d’expédier les affaires coutantes, sous leur double casquette de députés membres de du gouvernement central ou des provinces notamment vont expédier les affaire courantes, sous leur double casquette de députés et de membres du gouvernement central ou de gouvernements provinciaux. Les Congolais vont avoir affaire à un décor spécial où ministres et gouverneurs de provinces auront à prester à la fois comme gestionnaire des affaires publiques et contrôleurs de leurs propres actes de gestion. Ainsi à la faveur de l’amendement de la Constitution en janvier- février 2011, le mandat du député national est devenu devient un authentique fonds de commerce.
L’Avenir pour sa part titre : « Muzito Jour J -7 ». Après la vérification et la validation de leurs mandats par la plénière de l’Assemblée nationale mardi, le Premier ministre, les ministres, les Vice-ministres, les gouverneurs de province, les députés provinciaux, les sénateurs… ont huit jours pour opérer leur choix. Les 11 commissions ont rendu leurs conclusions des travaux de vérification des mandats législatifs. Les élus du peuple sur la liste Udps, précisément ceux qui devraient présider la Commission Kasaï Oriental pour vérifier et valider les mandats de leurs collègues de la Province Orientale, n’ont pas siégé en plénière, souligne ce journal qui annonce que la plénière a aussi mis en place la commission devant rédiger la Règlement d’ordre Intérieur de l’Assemblée nationale.
Les 42 députés nationaux élus de l’UDPS dont la plupart sont des deux Kasaï, ne se sont pas encore déterminés quant à la participation aux travaux de la plénière. Cependant tous se sont faits valider dans les différentes commissions mises en place à l’issue de la décision de la plénière du lundi 20 février. Cependant, les élus du peuple sur la liste Udps, précisément ceux qui devraient présider la Commission Kasaï Oriental n’ont pas siégé à la plénière de mardi. On ne peut pas prétendre vouloir une chose et son contraire, critique ce journal. Soit on siège et on s’assume et on a droit à tous les avantages, soit on ne siège pas et on renonce aux avantages.
La Prospérité titre « Entreprises et Etablissements Publics, Ogefrem: une note de Koyagialo inquiète ! » et évoque ainsi le dossier de mandataires démissionnaires candidats aux législatives nationales du 28 novembre 2011. Ce journal annonce que « Les états-majors des syndicats des entreprises publiques transformées seraient en alerte maximale. Plus qu’un signal et toutes ces unités seront complètement paralysées par une grève générale », prévient ce journal. Ces derniers, précise La Prospérité, avaient rendu le tablier d’eux-mêmes, pour se conformer à la loi électorale d’autant plus qu’ils étaient candidats aux législatives.
Certains ont été élus, d’autres non. Le Gouvernement de la République, après la publication de l’Ordonnance présidentielle prenant acte de la démission desdits mandataires, avait désigné, par l’entremise des ministères de tutelle, s’appuyant sur des dispositions statutaires, des mandataires intérimaires pour expédier les affaires courantes jusqu’à leur éventuel remplacement par Ordonnance Présidentielle. Seulement voilà. Plus de trois mois après, le VPM Koyagialo signe une note de service référencée portant organisation de l’intérim des mandataires démissionnaires. L’on a même drit au références de ce document qui porte le numéro CAB/VPM/MIN/PNTC/LKNG/JB/am/2012 du 08 février !
La Prospérité souligne par ailleurs que «Dans les milieux des travailleurs des entreprises de l’Etat, le tollé est général. Ils ne s’expliquent pas les raisons d’une telle note, en cette phase où le Chef de l’Etat s’apprête à mettre fin aux intérims ».M. Koyagialo voudrait-il remplacer les intérimaires par d’autres intérimaires, s’interroge La Prospérité.
La Tempête des Tropiques explique qu’après la validation de leur mandat comme députés élus : « Adolphe Muzito et ses ministres sont démissionnaires ». Le journal relève qu’outre le Premier ministre et les membres de son gouvernement, six gouverneurs de provinces sont aussi frappés d’incompatibilité. Ils ont, désormais, huit jours pour se décider de rester à l’hémicycle ou de partir.
Cette information intéresse également Le Palmarès qui titre « Assemblée nationale : les mandats de 400 Députés nationaux validés ». Pour ce journal, la validation permet le bon déroulement des travaux de cette institution législative à partir de laquelle sortira constitutionnellement le gouvernement. La prochaine séance est fixée pour jeudi 1èr mars. Que cette mandature permette des espoirs à la nation toute entière qui y fonde sa foi. Aux députés nationaux de s’assumer pour ne surtout pas décevoir.
(Pour rappel, tout cela se base sr un mythhe: celui selon lequel il y aurait eu des élections valides donnant un résultat reconnaissable. Toutes les observations objectives et désintéressée reviennent finalement aux mêmes conclusions : les élections du 28/11/11, organisées dans des conditions invraisemblables, ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Et il est certain que les fraudes les plus importantes ont eu lieu au niveau des centres de compilation. On pourrait cependant se rapprocher de la « vérité des urnes » en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération à avoir été publique et vérifiée par des témoins.
Les chiffres publiés par la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV et leur crédibilité est nulle.
Les chiffres publiés par l’UDPS ne s’accompagnaient pas de ces PV et leur crédibilité est nulle.
L’Eglise n’a jamais publié les résultats constatés par ses observateurs, parce qu’ils étaient partiels.
Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires.
La CSJ a cependant entériné les résultats de la présidence et est en train de faire de même avec les contentieux des législatives. Sa crédibilité est nulle. Le temps s’est écoulé, la pluie tropicale est tombée sur les bulletins abandonnés en plein air, il y a eu un incendie à la CENI. Tout ce que l’on peut dire, c’est que les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Il y a encore un Congo et des Congolais, mais on peut fort bien contester qu’il y ait encore un état nommé RDC. NdlR)
MP
En ce qui concerne la situation dans la famille politique de JKK face aux enjeux politiques de l’heure, Le Palmarès titre « Le Pprd bouscule la Majorité présidentielle » Depuis le séminaire du Centre catholique Nganda, le Pprd revendique désormais 150 députés regroupés au sein de la « Mosaïque Pprd ». Face à cette mosaïque, il reste 191 députés vivant pratiquement en îlots politiques. Le danger c’est que la logique politique voudra que la Mosaïque phagocyte ces îlots. La nouvelle dynamique imposée par le PPRD secoue la Majorité sur ses bases.
(Dans la situation ancienne, façon AMP, il y avait le PPRD entouré d’une nébuleuse de petits partis et d’adhérents individuels. Il y a toujours le PPRD, mais il a perdu la moitié de ses sièges et ses alliés ont au contraire gagné en force. Le PPRD se retrouve donc au centre d’une « mosaïque » qui dispose de 150 sièges, soit 101 de moins que la majorité simple sur 500 ! Le reste de cette Majorité ( ?) comporte 191 petits malins qui, ayant compris que les élections allaient être manipulées, et dans quel sens, ont arboré les couleurs de la MP pour soutenir leur propre ambition d’accéder à l’entrecôte. Cela ne promet pas une majorité bien stable ou bien fiable. NdlR)
Ces calculs politiques sont cependant limpides en comparaison des suppositions qui s’émettent autour de la succession de Katumba Mwanke. Le titre d’« éminence grise » que l’on donnait au défunt disait assez que ses fonctions relevaient largement du secret, de l’indécis, du flou et de l’inconnu… mais qu’elles lui donnaient un pouvoir considérable.
Le Phare, qui titre « MP : Féroce guerre de succession », soutient qu’une fois passée l’émotion consécutive à la disparition inopinée du député Augustin Katumba Mwanke, le temps est à la guerre de succession qui fait rage au sein de la majorité présidentielle. Féroce, impitoyable, elle oppose les « clans » qui se disputent le leadership au sein de cette famille politique. « Les différents clans se livrent à une guerre de leadership sans merci. Il suffit de lire la presse pour constater que personne ne fait cadeau à personne », note Le Phare. Il ajoute que « tous ceux qui s’estiment capables de pouvoir jouer un rôle majeur de l’Autorité morale surveillent étroitement tout ce qui bouge autour d’eux ». Des scandales financiers, politiques, sociaux et autres sont étalés sur la place publique. « Enjeux de cette guéguerre : la primature, les portefeuilles ministériels, la présidence de l’Assemblée nationale », affirme Le Phare. C’est l’occasion peut-être pour le Raïs de sortir de son mutisme et d’en appeler à un rappel des troupes ou, à tout le moins à un cessez-le-feu « chez les frères ennemis »
Divers
Le Potentiel révèle que malgré la promulgation de la loi Dodd-Franck sur les minerais de sang, la reconstruction de l’Etat en RDC pose problème. Le quotidien rapporte que la loi américaine sur les «minerais de sang» est en train de bousculer «l’ordre» mis en place par les maffieux de tous bords.Le but poursuivi est de briser les économies de guerre qui déstabilisent la République démocratique du Congo et sèment le désordre dans la région des Grands Lacs. Toutefois, souligne Le Potentiel, le retard mis dans la reconstruction de l’Etat rend inefficace cette volonté d’accompagnement de l’administration Obama.
La Prospérité revient sur le décès à Kinshasa de l’avocat de JP Bemba, Me Liriss Nkwebe ! Une mort qui surprend tout de même, selon le journal, par sa coïncidence avec le début annoncé du procès dans les prochains jours.
« L’affaire est ressentie comme une forte douleur dans les rangs de la défense de Bemba. La mort de Liris Kwebe, du reste, confirmée de source sûre, surprend tout de même par sa coïncidence avec le début annoncé du procès dans les tout prochains jours. Drôle de façon de quitter la terre au moment le plus crucial de l’histoire de ce long procès qui voit JP Bemba croupir en prison, sous le contrôle de son geôlier, pour la quatrième année consécutive. Au fait, Liris Kwebe s’en est allé. Avec lui, une page entière du combat mené en faveur du Sénateur Bemba, à la Haye, s’est déchirée. Certes, Aimé Kilolo est là. Même l’autre avocat, l’un des plus en vue, Me Legros, est aussi là. Mais, la valeur de Liris Kwebe, loin d’être indispensable, demeure cependant d’une touche particulière en ce sens qu’il aura été de ces Avocats qui, dès les premières heures de la brouille de Bemba avec la justice Belge, lors de son arrestation à Rhodes St Genèse, dans la grande banlieue de Bruxelles, ont su se couper en quatre, pour tenter l’impossible. Qui mieux que Liris suppléera dorénavant aux efforts de Kilolo et Legros ? Ils étaient un trio, un noyau dur, un triangle non pas nucléaire, mais un cercle d’avocats chevronnés dont le doigté aura permis de se servir de dix mille pages des griefs portés à la charge de JP Bemba, pour en faire un paquet de raisons à sa décharge contre Luis Moreno Ocampo, le Procureur sortant. Ici, Liris Kwebe s’est, en effet, éteint, le dimanche 26 février dernier, à Kinshasa. Il revenait, semble-t-il, de l’Inde où il était admis en soins intensifs. La mort l’a surpris alors que tous ses proches membres de la famille ne l’auraient nullement vaticinée. Surtout pas lorsqu’un homme a été en Inde, loin, voire très loin, de la terre de ses ancêtres, à la recherche des soins de qualité grâce à la médecine basée sur des technologies avancées. Au fait, Liris Kwebe est parti. Autant Bemba avait besoin de lui, autant tous ses autres clients, sans oublier la nation congolaise, ne s’étaient pas encore fatigués d’exploiter l’essentiel de ses ressources intellectuelles, professionnelles et morales. C’est un homme de valeur que la terre, cet insatiable lieu de séjour éternel, a décidé d’arracher à l’affection des siens, à fleur d’âge. Ainsi, Bemba, le Chairman du Mlc aura-t-il certainement la possibilité d’arrondir ses angles autrement, pour se tirer de ce procès liée à une affaire d’exactions dont se seraient rendus coupables ses éléments lors de leur intervention militaire à Bangui, à la rescousse de Feu Ange Félix Patassé, le prédécesseur de François Bozizé, l’actuel président Centrafricain ».
© CongoForum, le mercredi 29 février 2012
29 février 2012
Aujourd'hui dans la presse