23-02-15-REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE LUNDI (CongoForum)

24 février 2015

Aujourd'hui dans la presse

Des critiques acerbes formulées par le ministre belge Alexander De Croo, diverses nouvelles concernant les élections, qui concernent, soit des candidatures, soit la répression à l’égard des opposants, sont les éléments les plus importants de l’actualité, sauf apparemment pour « Digitalcongo », qui annonce « La sérié d’inauguration par le Chef de l’Etat des infrastructures de base trouve une place prépondérante dans les différents tabloïds publiés ce matin à Kinshasa ».
Belgique / RDC

On peut parier, sans grand risque de perdre, que durant les quelques jours qui viennent, la presse belge aura beaucoup de lecteurs congolais. Il suffit de voir l’enthousiasme avec lequel des sites comme 7 sur 7.cd ou le groupes qui composent « l’Internet congolais » reprennent des articles belges en général peu tendres pour JKK et son régime.

C’est notamment le cas d’un article du Soir « A Kinshasa, Alexander De Croo lance une charge contre le régime Kabila »
« Le vice-Premier ministre Alexander De Croo (Open-VLD) a frappé fort à son arrivée à Kinshasa, samedi soir, pour sa première visite en RDC en tant que membre du gouvernement notamment chargé de la Coopération au développement. S’adressant aux journalistes qui l’accompagneront au cours de cette visite de cinq jours – visite en tandem avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR) -, Alexander De Croo a lancé : « Nous ne pouvons pas accepter le statu quo des dernières semaines en RDC. Nous ne pouvons pas accepter les arrestations aléatoires, le blocage d’internet et des communications numériques, l’instrumentalisation de la justice, etc. » « Il faut en parler entre partenaires adultes, a poursuivi le vice-Premier libéral flamand. Nous devons faire quelque chose avec l’amitié belgo-congolaise qui puisse améliorer la situation de la population congolaise. Il est temps de changer= les choses. Et les Congolais doivent être les acteurs de ce changement. »
Cette charge contre le régime de Joseph Kabila a été lancée dans les jardins de l’ambassade de Belgique, où l’ambassadeur Michel Lastschenko recevait à dîner la délégation officielle et les journalistes, fraîchement débarqués de l’avion de Brussels Airlines. Détail important: Didier Reynders n’était pas présent à ce dîner, pris par d’autres engagements – sans doute aussi importants que discrets – ailleurs dans la capitale congolaise. Pour sûr, s’il avait été là, il aurait pris la parole à son tour et tempéré les ardeurs de son homologue et coreligionnaire flamand…
Car la charge d’Alexander De Croo n’était pas prévue. Elle a pris de court les diplomates présents : «Les Flamands sont comme ça, ils sont plus agressifs sur la RDC, c’est traditionnel, historique », nous disait l’un d’eux. Un autre expliquait : « Nous sommes venus ici maintenant pour assurer l’essentiel, c’est-à-dire que les élections présidentielles aient bien lieu fin 2016, comme prévu, et que la transition démocratique se fasse dans les meilleures conditions possibles. »
(On a là deux explications, l’une par la « psychologie flamande » (???), l’autre par les nécessités politiques de l’heure. On peut penser aussi le « tandem » belge joue délibérément « le gentil et le méchant ». Autre explication : l’Open VLD a été le « grand perdant » des élections, repêché seulement du fait de la présence au gouvernement de son « grand frère » francophone, le MR. Et, tout comme le CD&V, il rame un peu pour ne pas paraître trop à la traîne de la NVA. Or, à l’Open VLD, on se souvient certainement d’avoir dans le passé fait un « tabac » médiatique sur le Congo avec des propos rugueux de Karel De Gucht. On peut même imaginer une explication « freudienne ». Alexander succède à la direction de l’Open VLD à son papa Herman, grand ami des hommes d’affaires du Zaïre de Mobutu… NdlR)
Le Soir poursuit « La Belgique est globalement satisfaite des développements récents en RD Congo au plan institutionnel : la loi électorale n’a pas été amendée dans un sens qui aurait permis à Joseph Kabila de prolonger son second mandat, et un calendrier électoral très précis a été publié pour cette année et 2016. Ces développements ont été imposés par la rue, mais à un prix : les manifestations de janvier ont fait 27 morts dans le pays, dont 23 à Kinshasa. En tout cas, nul ne crie victoire : la concrétisation du calendrier électoral semble impossible dans les délais, et son financement extrêmement problématique. Il s’agit d’organiser pas moins de sept scrutins d’ici la date du 27 novembre 2016, prévue pour la présidentielle et les législatives.
Il est évident que la charge d’Alexander De Croo ne rendra pas plus aisé le dialogue avec les autorités congolaises sur ces questions. Le président congolais est, du reste, déjà à cran avec ce qu’il considère comme des ingérences étrangères dans les affaires intérieures de son pays. Voici une semaine, il a convoqué une quinzaine d’ambassadeurs – dont l’ambassadeur Michel Lastschenko – pour dénoncer l’attitude de la Monusco, la mission de l’ONU en RDC, qui a refusé de collaborer plus longtemps dans l’est de la RDC avec l’armée congolaise, en raison du passé sulfureux de deux de ses généraux (récemment nommés, justement pour lancer l’offensive contre les rebelles hutus). La RDC « n’est pas sous la supervision de l’ONU », a alors déclaré Joseph Kabila.
Les reproches du président congolais ne se limitent bien sûr pas qu’au rôle de la Monusco. Joseph Kabila est irrité par l’attitude générale des Occidentaux, qu’il perçoit comme le poussant sans ménagement vers la sortie. Voici une semaine, il a d’ailleurs critiqué l’appui étranger aux ONG et à la société civile congolaises: « Arrêtez d’aider des aventuriers avec l’argent de votre coopération au développement, a-t-il dit aux ambassadeurs, et construisez plutôt des hôpitaux et des routes ! »

Sous le titre «Reynders et De Croo en RDC: ‘Nous ne pouvons pas accepter le statu quo’»
L’Avenir (il s’agit ici du journal belge, non de son homonyme congolais) écrit :
« Nos ministres des Affaires étrangères et en charge de la Coopération au développement sont en mission de quatre jours en République démocratique du Congo. «L’amitié belgo-congolaise n’est pas une amitié sans engagement», a affirmé Alexander De Croo (Open Vld) dans un discours tenu samedi soir à Kinshasa. Didier Reynders (MR) n’était pas présent lors du discours, mais Alexander De Croo a dit s’exprimer en leurs deux noms. «La situation face à laquelle nous nous trouvons, avec son lot d’arrestations, de justice arbitraire et d’interruption de l’internet mobile et du trafic des SMS n’est pas tolérable», a déclaré le ministre libéral. «Nous ne pouvons pas accepter le statu quo», a-t-il ajouté, faisant allusion aux violentes manifestations, durement réprimées, qui ont éclaté en janvier contre une révision de la loi électorale qui aurait pu permettre au président Joseph Kabila de rester en poste au-delà de la fin de son mandat en 2016, alors que la Constitution lui interdit de se représenter. En trois jours, 27 personnes y ont perdu la vie, dont 23 à Kinshasa, selon un bilan officiel.
Ces manifestations et la pression internationale – ainsi que des réticences jusque dans le camp présidentiel – ont conduit à l’abandon de la disposition contestée: un recensement préalable de la population de cet immense pays. Mais la nouvelle loi, adoptée le 25 janvier, lie cependant potentiellement la tenue des législatives aux résultats du recensement. Dans la foulée, les autorités avaient interrompu l’internet mobile et le trafic des SMS, affirmant que cette mesure permettait ’à l’Etat d’éviter une «guerre civile». Certains observateurs critiques du régime avaient également été arrêtés dans des circonstances obscures.
Dans son discours, Alexander De Croo a plaidé en faveur d’une relation plus active avec le Congo, au sein de laquelle «il doit être possible de parler franchement et librement». Évoquant l’amitié belgo-congolaise, le ministre a ajouté: «Nous devons faire quelque chose avec cette amitié qui puisse améliorer la situation de la population congolaise. Il est temps de changer les choses. Et les Congolais doivent être les acteurs de ce changement», a-t-il poursuivi. «Le développement économique viendra avec l’apport du secteur privé qui devra y jouer un rôle», a-t-il conclu. »

Forum des As, de son côté, titre « En mission à Kinshasa depuis le week-end dernier : Didier Reynders et Alexander De Croo mobilisent pour des élections apaisées ». Ce quotidien indique que ces deux politiques belges ont clairement signifié leur mission, dimanche 22 février, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.
Ce journal signale que Didier Reynders a salué la volonté de Kinshasa de vouloir organiser les élections et se félicite également des avancées enregistrées sur le plan sécuritaire, particulièrement dans l’Est de la RDC, où le gouvernement avec le concours de la communauté internationale combat les groupes armés.
La tenue des élections libres, démocratiques et apaisées en République d�=9 mocratique du Congo taraude l’esprit des dirigeants belges, indique encore FdA. C’est dans cette optique que deux Vice-premiers ministres de ce pays ont entrepris une mission destinée à sensibiliser la classe politique congolaise.

Le Phare constate « Elections en RDC : Reynders et De Croo confirment le soutien financier de la Belgique »
« Le ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Raymond Tshibanda, a reçu en audience hier dimanche 22 février 2015 pendant plus d’une heure, dans son bureau du travail, les ministres belges des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, Didier Reynders et Alexandre De Croo.
Au menu de cet entretien, on a noté le prochain cycle électoral en RDC, la neutralisation des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) et la coopération bilatérale. A l’issue de cette entrevue, les trois personnalités – Reynders, De Croo et Tshibanda – ont co-animé un point de presse dans le hall du ministère des Affaires Etrangères.
Didier Reynders a insisté sur le respect strict du calendrier global publié par la CENI, jusqu’aux élections législatives et présidentielle prévues au mois de novembre 2016. Il a également recommandé le respect des libertés et l’ouverture de l’espace politique et la stabilité du cycle électoral pour des élections apaisées en Republique Démocratique du Congo. A ce sujet, le chef de la diplomatie belge a annoncé l’appui financier de son pays à l’organisation des élections en RDC, sans pour autant révéler la hauteur de l’enveloppe à remettre à Kinshasa.
Concernant la chasse aux FDLR, Didier Reynders a encouragé le gouvernement congolais dans sa détermination de neutraliser, sans appui extérieur, les FDLR, tout en plaidant pour le soutien logistique de la Monusco. Didier Reynders est revenu sur la réintégration et la réinsertion d’anciens éléments du M23 dans un cadre purement civil pour éviter d’incorporer dans l’armée congolaise des éléments indisciplinés.
Le ministre belge des Affaires Etrangères a, dans un autre registre, fait état de la signature d’un protocole d’investissement pour permettre la croissance inclusive de la République Démocratique du Congo.
S’agissant du secteur particulier de l’éducation, Didier Reynders a réitéré le soutien de son gouvernement aux écoles congolaises qui appliquent le programme de l’enseignement belge.
Pour sa part, le ministre belge de la Coopération au Développement, Alexandre De Croo, a réaffirmé le soutien de la Belgique à une croissance inclusive par des investissements privés dans le secteur de l’agriculture en RDC, au bénéfice de la population congolaise. A une question d’un journaliste belge sur sa dernière déclaration en Belgique selon laquelle « le statu quo est inacceptable dans la coopération bilatérale entre la RDC et la Belgique », De Croo a nuancé en parlant de plus d’engagement dans cette coopération au profit de l’amélioration des conditions de vie des populations congolaises et belges.
Abondant dans le même sens, un autre chevalier de la plume belge a fait remarquer au ministre Tshibanda le paradoxe d’un pays scandaleusement riche habité par une population extrêmement pauvre. Le confrère belge a sollicité l’éclairage du chef de la diplomatie congolaise sur le fait que la production du cuivre a sensiblement augmenté en RDC, atteignant 1 million de tonnes, sans impact réel sur le vécu quotidien de la population.
Le ministre Tshibanda a, pour se défendre, fait savoir que la RDC va mieux qu’il y a 15 ans, où tous les indicateurs étaient au rouge. Il a toutefois reconnu qu’il y a encore beaucoup à faire pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens congolais, car cela passe par la lutte contre la pauvreté. Mais les fondamentaux sont posés avec la réalisation de la croissance économique la plus forte en Afrique, attestée par la Banque mondiale dans son dernier rapport.
Concernant la production du cuivre, le ministre Tshibanda a annoncé la fin des exonérations accordées aux entreprises minières afin que leurs différentes taxes contribuent effectivement à la réduction de la pauvreté.
Dans le volet sécuritaire, le ministre congolais des Affaires Etrangères a déclaré qu’avec ou sans la Monusco, le gouvernement ne ménagera aucun effort pour éradiquer les FDLR.
Il faut noter que Tshibanda et son homologue belge se sont accordés sur l’impératif de conjuguer les efforts pour lutter contre le terrorisme qui menace sérieusement la paix mondiale ».

RDC-USA
«RDC-USA: la démission de Feingold ne change rien… », titre Le Phare.
« Russ Feingold, envoyé spécial du président américain, Barack Obama, dans les Grands Lacs, a démissionné de son poste en fin de semaine dernière. On le dit très préoccupé par la prochaine compétition électorale au Sénat de son pays. En attendant la nomination de son successeur, les spéculations vont bon train au sein d = u microcosme politique congolais. Certains compatriotes voient dans son retrait une opportunité d’assouplissement de la position de Washington vis-à-vis du processus électoral congolais. Mais, pour les analystes politiques avertis, rien ne va changer dans la volonté des USA de considérer l’élection présidentielle comme la priorité des priorités à organiser avant la fin de l’année 2016, en vue d’un transfert apaisé et démocratique du pouvoir entre Joseph Kabila et son successeur.
Cela est d’autant vrai qu’avant que Russ Feingold ne se mette à faire pression sur les autorités congolaises pour le respect de la Constitution d’une part et, d’autre part, sur la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) en vue de la publication du calendrier électoral global, le Secrétaire d’Etat John Kerry en personne était venu à Kinshasa l’année dernière faire savoir aux gouvernants en place que son pays était contre toute modification de la Constitution et du nombre des mandats présidentiels en RDC ainsi que dans d’autres Etats concernés par des élections en Afrique à plus ou moins courte échéance (cas du Burkina Faso, du Bénin, du Togo, du Gabon, du Congo/Brazza de l’Angola, de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi, etc).
On se rappelle que lors d’une tournée dans quelques pays africains, peu après son élection à la tête des USA, Barack Obama avait déclaré sans ambages que l’Afrique avait besoin d’institutions fortes en lieu et place d’hommes forts. En d’autres termes, l’époque des présidents à vie étaient révolue. Peu avant le sommet USA-Afrique et surtout pendant cette rencontre au mois d’août 2014 à Washington, plusieurs responsables américains avaient répété aux présidents et délégués africains que l’Afrique devrait s’engager dans la voie de la démocratie classique, gage de son développement, de sa stabilité et de sa prospérité.
Le suivi, par les USA, du processus électoral en RDC ou dans d’autres pays d’Afrique n’est donc pas l’affaire d’une personne mais plutôt de l’ensemble de l’administration Obama, qui a levé l’option de ne plus fermer les yeux face aux régimes autoritaires et aux présidents aux mandats à durée indéterminée. L’accompagnement des peuples d’Afrique, dans leur volonté de décider eux-mêmes des hommes et femmes qui devraient les gouverner dans les années et décennies à venir, découle du souci des Etats-Unis d’Amérique de coopérer avec des partenaires stables politiquement, économiquement et socialement.
Quoique l’on dise et l’on pense, Kinshasa va rester dans le collimateur de Washington jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle, pour laquelle elle tient au respect des règles du jeu constitutionnellement fixées et à l’éclatement de la vérité des urnes. L’on peut dès lors penser que les différentes mises en garde lancées par Feingold en direction de tous ceux qui étaient tentés de vicier le processus électoral étaient le juste reflet des directives reçues du Secrétaire d’Etat John Kerry et du président Barack Obama. Pour avoir fait la sourde oreille au message de l’Once Sam, Blaise Compaoré a débarrassé le palier comme une feuille morte. S’agissant de Kinshasa, la rue a déjà donné un sévère avertissement aux partisans de la modification de la Loi électorale et du glissement du calendrier électoral ».

Elections /CENI
La Prospérité titre « Calendrier global : La CENI refuse de reculer ! ».
L’affaire relève d’une compétence exclusive, conformément à la loi organique portant création et fonctionnement de la CENI. Jean-Pierre Kambala, Rapporteur de la CENI, l’a dit, ce week-end, à Kinshasa, pour rappeler à toutes les parties prenantes aux élections que l’heure est venue de s’y préparer, dès maintenant, au lieu de se triturer les méninges en recherchant, désespérément, un difficile consensus autour du calendrier publié, le jeudi 12 février 2015.
Pris au sérieux, cet almanach de la CENI, ainsi connu de tous, ne connaîtra point la moindre retouche, même s’il est admis qu’un nombre non moins considérable d’opérateurs politiques récusent la multiplicité de contraintes consécutives à son applicabilité.
(Depuis les élections non-crédibles de 2011, organisées sans recensement de la population et entachées de fraudes, toute autorité prétendue relève de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir pour les fraudeurs ! NdlR)
Elections / Candidatures
La Prospérité annonce en manchette «2016, la candidature d’Étienne Tshisekedi évoquée à Bruxelles». �=0
Ce quotidien indique que le mentor de l’UDPS attend encore la réponse de la Monusco à sa feuille de route sur la sortie de la crise en RDC. Il signale que de nombreux militants de l’UDPS ont déjà la présidentielle de 2016 en ligne de mire et considèrent Étienne Tshisekedi, malgré son âge avancé (83 ans), comme celui qui va instaurer l’État de droit en RDC.
Le Potentiel titre à la Une: «Que veut Étienne Tshisekedi ?».
Il indique que l’opposant historique de la RDC continue à entretenir le mythe sur sa personne en annonçant avec pompe la tenue d’un dialogue pour un nouveau départ en RDC. Le journal cherche à comprendre ce que cache l’appel d’Étienne Tshisekedi en ce moment où la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a publié le calendrier électoral global. Pour Le Potentiel, Tshisekedi devrait dire ce qu’il veut réellement au moment où des états-majors de partis politiques se préparent déjà aux prochaines échéances électorales avec la publication de ce calendrier qui fixe la présidentielle au 27 novembre 2016. Etienne Tshisekedi devrait dire ce qu’il veut réellement alors que son parti bat de l’aile et l’opposition peine à parler d’une seule voix.

Le Phare aussi titre« Tshisekedi : rentrée politique à Bruxelles »
« En séjour à Bruxelles depuis le mois d’août 2014, pour des raisons de santé, Etienne Tshisekedi n’était jusque-là visible que du pré-carré de sa famille biologique et de quelques cadres de son parti, l’UDPS triés sur le volet. Mais l’homme que l’on disait très malade et sur une chaise roulante a surpris l’opinion tant nationale qu’internationale à l’occasion des journées folles du 19 au 21 janvier 2015, en appelant, sur les antennes de RFI, le peuple congolais à faire échec à tout tripatouillage de la Constitution et de la Loi électorale.
Un mois après, il a décidé de réserver une seconde surprise aux Congolais de la diaspora en général et aux sympathisants de son parti, le samedi 21 février à l’hôtel Plazza de Bruxelles. Invité- spécial d’une grande réunion politique ayant regroupé cadres et militants de Belgique mais aussi de plusieurs pays d’Europe, Etienne Tshisekedi est descendu, sur ses deux pieds, de la voiture qui l’a conduit sur le lieu, avant de se diriger, sans béquilles ni l’aide de quiconque, vers la salle où l’attendait une grande foule. Accueilli sous une salve d’applaudissements, il est allé s’asseoir aux côtés de son épouse, Marthe Kasalu. Après avoir suivi de brefs messages de bienvenue lui adressés par des délégués de différentes fédérations de l’UDPS en Europe, l’opposant historique a finalement pris la parole. Les premiers mots de son message ont porté sur l’unité du parti, socle autour duquel devraient se bâtir toutes les victoires politiques à venir. D’aucuns ont tout de suite pensé aux échéances annoncées dans le calendrier électoral global publié par la CENI le 12 janvier.
En second lieu, Etienne Tshisekedi est revenu sur son credo de la campagne électorale de 2011, à savoir le retour incontournable à l’Etat de droit. Pour le Sphynx de Limete, c’est le patrimoine commun pour lequel tous les citoyens de la RDC devraient se battre.
Enfin, il a chuté en réitérant son appel au dialogue lancé à la Monusco et à la Communauté interne, afin qu’elles aident les Congolais à résoudre la crise de légitimité au sommet de l’Etat qui plombe la vie nationale depuis novembre 2011[1]. Légaliste, il s’est gardé de souscrire à un quelconque schéma de prise du pouvoir par des voies non démocratiques.
Aussitôt après la fin de son propos, la table où était placé le leader de l’UDPS a été prise d’assaut par une longue file de personnes désireuses de prendre une photo-souvenir avec lui. En dépit de sa disponibilité à assouvir la soif de tout le monde, son protocole a créé des mécontents quand il a décidé de mettre un terme à la séance de photos. Son retour vers sa résidence s’est transformé en véritable carnaval.
Etienne Tshisekedi sera-t-il, comme en 2011, de nouveau candidat à la magistrature suprême du pays ? Difficile de l’affirmer à ce stade, car l’intéressé n’a évoqué aucun agenda politique particulier au cours de ce que les observateurs considèrent, à tort ou à raison, comme sa rentrée politique. Quelques inconditionnels présents à l’hôtel Plazza lui ont anticipativement promis leurs voix, dans l’hypothèse où il se présenterait, en 2016, sur la ligne de départ pour la présidentielle. Malade ou agonisant, cet animal politique a démontré, à tous, que ses jambes et son cerveau fonctionnent encore. Cette première apparition publique, après 7 mois d’hibernation, risque de faire bouger les lignes au sein de la classe politique congolaise, où d’aucuns l’avaient déjà point =3� non partant pour la compétition électorale ».

Retour à la presse belge à propos de M. Katumbi qui refuse de se déclarer candidat à la présidence en 2016 dans une interview publiée samedi par le journal ‘La Libre Belgique’, reprise par laRTBF et par Belga, puis parRadio Okapi. « Je suis encore gouverneur de la province du Katanga. J’ai encore énormément de travail à accomplir en peu de temps. Il reste un peu moins de deux ans au président Kabila pour achever son travail dans le cadre de son mandat légitime. Terminons nos mandats et retroussons-nous les manches pour sortir le peuple congolais de la misère«, a-t-il affirmé à l’envoyé spécial du quotidien à Lubumbashi, le chef-lieu de cette riche province cuprifère. « J’ai un mandat à terminer avant de penser à autre chose«, a renchéri Moise Katumbi en réponse à une question sur une éventuelle candidature à la présidence une fois son mandat terminé – la prochaine élection des gouverneurs et vice-gouverneurs est prévue le 31 janvier 2016.
La RDC doit organiser en moins de deux ans un cycle électoral complet, qui débutera par l’élection des députés provinciaux et scrutins locaux le 25 octobre prochain et culminera par la présidentielle et les législatives le 27 novembre 2016, pour un coût de plus de 1,1 milliard de dollars. Moise Katumbi, qui gouverne le Katanga depuis janvier 2007 – son mandat était de cinq ans, mais les élections des gouverneurs n’ont plus été organisées depuis en RDC, apparaît comme un candidat sérieux à la présidence de la République, alors que Kabila ne pourra en principe plus se représenter pour un troisième quinquennat.
Lors de son retour à Lubumbashi le 23 décembre dernier après plusieurs mois passés en Europe pour des examens de santé à la suite d’un empoisonnement, il avait utilisé une parabole parlant d’un « troisième penalty » pour exclure l’idée d’une révision constitutionnelle qui aurait permis à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat en 2016. Ces propos – et l’accueil enthousiaste réservé par les Lushois à leur gouverneur – avaient, selon la presse congolaise, provoqué la colère de JKK et de son entourage.
« Ici, en RDC, on a dépassé ce stade (de vouloir changer la Constitution), a assuré Moise Katumbi, qui appartient au même parti que M. Kabila, le PPRD. « Tout est sur les rails (pour les sept scrutins prévus) dans le cadre de notre Constitution », a-t-il ajouté. Le gouverneur a par ailleurs expliqué à ‘La Libre Belgique’ pourquoi, selon lui, la pauvreté subsistait dans sa province, considérée comme potentiellement immensément riche grâce à ses ressources minières. « Moi, j’ai essayé de développer ma province avec le budget dont je dispose. Quand je suis arrivé, le Katanga était, avec les mêmes richesses, le troisième contributeur de l’Etat. Deux ans plus tard, nous sommes devenus le premier. Mais nous ne recevons rien en retour. Légalement (en vertu de la Constitution de 2006, ndlr), l’Etat central doit rétrocéder 40% de ce que les provinces perçoivent«, a souligné Moise Katumbi. Il a chiffré les recettes actuelles générées par la Katanga à « entre 4 et 5 milliards de dollars par an », notant que« le retour de Kinshasa est quasiment nul ». « Maintenant que la guerre dans l’est est finie, j’espère que nous pourrons enfin recevoir ce qui nous est dû, soit 2,7 milliards de dollars« , a dit le gouverneur. Selon lui, grâce au Katanga, le Congo est devenu le deuxième producteur mondial de cuivre. « Mais nous ne percevons pas les dividendes de nos efforts« , a déploré Moise Katumbi, qui préside aussi le club de football TP (Tout Puissant) Mazembe de Lubumbashi, deuxième ville de la RDC.

Divers

ACP annonce « Réception officielle des travaux de réhabilitation et d’élargissement de l’avenue des Poids lourds à Kinshasa ». D’après l’agence, cette route de 22 kilomètres relie la Gare centrale au Pont Matete. Elle a été réhabilité grâce à la coopération nippo-congolaise.

Cette agence titre aussi « Kinshasa : Kabila inaugure le nouveau Palais de Justice », le vendredi 20 février 2015. Il comprend un Rez-de-chaussée, trois niveaux, et est entièrement équipé. Il abritera les principales institutions judiciaires notamment, la Cour constitutionnelle, qui s’occupera du contrôle de la Constitution, de lois et de contentieux électoraux.

Radio Okapi titre« Des amnistiés encore en prison� =0».
Une année après la promulgation de la loi d’amnistie, certains bénéficiaires qui ont déjà signé l’acte d’engagement à ne plus prendre des armes pour faire des revendications politiques restent toujours en détention. Certains d’entre eux considèrent désormais cette détention comme “arbitraire et illégale.” Le porte-parole du gouvernement de la RDC a attribué samedi 21 février le retard de leur libération à une lenteur administrative.
Elections / Répression

D’après Radio Okapi « Bas-Congo : l’UNC dénonce « l’acharnement » contre Vital Kamerhe dans l’affaire Wivine Moleka »
Au cours d’une matinée politique organisée samedi 21 février, l’Union pour la nation congolaise (UNC) a dénoncé « l’acharnement » et « l’instrumentalisation » de la justice dans le dossier qui l’oppose à la députée nationale Wivine Moleka. Pour ce parti de l’opposition, cette affaire vise à écarter leur président des prochaines élections présidentielles. « L’Union pour la nation congolaise s’insurge contrel’instrumentalisation de la justice à des fins des règlements de compte et promet de réserver une réponse appropriée à toute cabale ou manouvre politicienne de bas étage qui serait orchestrée dans le but de fragiliser le parti dans le but de pérenniser le règne de la pensée unique », a affirmé le président interfédéral du Bas-Congo, Tex Mavinga Sengo.
Dans un arrêt rendu mercredi 28 janvier, la Cour suprême de justice (CSJ) s’est saisie de l’affaire qui oppose Vital Kamerhe à Wivine Moleka. La députée du PPRD poursuit le président de l’UNC pour imputations dommageables. Ce dernier l’aurait accusée d’avoir fraudé lors des élections législatives de 2011. Pour Tex Mavinga, la majorité serait responsable « de toutes les conséquences dommageables qui découlerait de sa volonté de mettre en péril la paix chèrement acquise ». « Nous continuons à croire que la justice de notre pays se lèvera au-dessus des passions et privilégiera l’équité, la paix et la cohésion sociale. En attendant, l’UNC ne se laissera pas intimider », a-t-il poursuivi. Près de 200 sympathisants et membres de la société civile ont pris part à cette rencontre politique.

« Au Katanga, d’après la même source, des partis politiques de l’opposition dénoncent «l’acharnement» du pouvoir.
Onze partis politiques du Katanga, membres de l’opposition, dénoncent « l’acharnement » du pouvoir sur leurs leaders. Dans une déclaration publiée le week-end dernier à Lubumbashi, ils évoquent notamment l’affaire qui oppose Vital Kamerhe à la députée PPRD Wivine Moleka et des cas d’arrestations et d’enlèvement des opposants dans certaines villes de la RDC. « Des sources concordantes nous informent qu’il y a une condamnation avec sursis qui va incessamment être annoncée au public contre Vital Kamerhe de l’Union pour la nation congolaise (UNC) et qui va le soustraire de la course électorale », a déclaré le porte-parole de l’opposition politique au Katanga, Me Eddy Tshipeng.
La Cour suprême de justice (CSJ) s’est saisit de l’affaire qui oppose Vital Kamerhe à Wivine Moleka, dans un arrêt rendu mercredi 28 janvier. La députée PPRD poursuit le président de l’UNC pour imputations dommageables. Ce dernier l’aurait accusée d’avoir fraudé lors des élections législatives de 2011. Me Eddy Tshipeng déplore aussi l’arrestation de beaucoup d’autres leaders de l’opposition qui sont incarcérés à la prison centrale de Makala. « D’autres continuent d’être arrêtés. Il y a Christopher Ngoyi qui est arrêté, l’honorable Muyambo, Ewanga, etc. Tous sont des personnalités politiques et jusque là, la justice ou le pouvoir sont en mal de nous dire ce qu’on leur reproche », a-t-il ajouté. =2 �
Parmi les partis signataire de cette déclaration, il y a notamment l’UDPS, l’UNC, la Solidarité Congolaise pour la démocratie et le développement (Scode) de Jean-Claude Muyambo, l’UFC de Kengo wa Dondo et le CPDS de François-Xavier Beltchika.

Pour Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, l’affaire Kamerhe-Moleka ne relève pas de l’exécutif d’autant plus qu’il y a séparation d’avec le pouvoir judiciaire. « C’est de l’agitation. C’est un procès d’intention contre la justice. Ce sont des pressions contre des magistrats. Dans aucun État de droit, on ne peut tolérer ce genre de problème. Une affaire qui concerne M. Kamerhe contre Mme Moleka et la justice, nous ne voyons pas ce que le gouvernement vient faire là bas », a déclaré Lambert Mende. Il a indiqué qu’il y a eu une justice avant que les membres du gouvernement viennent et il y aura une justice après. Au sujet des enlèvements, il parle de l’abus de langage des opposants et leur demande d’apporter des preuves sur le statut et la qualité des personnes enlevées. « Lorsqu’une police arrête quelqu’un, ce n’est pas un enlèvement. Qu’on nous désigne les noms des personnes qui ont été arrêtées et les groupes qui sont supposés les avoir enlevés et nous enverrons les forces de l’ordre pour les libérer. C’est encore des abus de langage. Quand la police convoque quelqu’un, on parle d’enlèvement. C’est ridicule, il faut arrêter avec des abus de langage », a poursuivi Lambert Mende.

© CongoForum, le lundi 23 février 2015
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[1]Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu’une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l’annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi. Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2013 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après une délai de trois ans seulement, un délai anormalement court pour ce genre d’affaires

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

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