Kinshasa, 17/08/2016 / Politique
Le président de la République, Joseph Kabila, a tenu mardi 16 août à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, une réunion du conseil supérieur de la défense qui a rassemblé le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, les responsables des FARDC et de la police.
Interrogé au sortir de cette réunion, le chef du Gouvernement, Augustin Matata Ponyo était formel. « C’est un cas de terrorisme. Il faut bien comprendre ce que c’est que le terrorisme. Ce n’est pas seulement en RDC que ce type de massacre se réalise. Contrairement à ce que certains disent, il s’agit de terrorisme », a déclaré le Premier ministre, cité par l’agence Xhinua.
» C’est un mode opératoire exceptionnel. Je pense, comme le chef de l’Etat l’a dit ce matin au cours de la réunion du conseil supérieur de la défense, il faut des modes opératoires exceptionnels parce que nous avons une guerre asymétrique. Ce n’est pas une guerre qui est utilisée dans une académie militaire « , a précisé le chef du Gouvernement congolais.
Après la réunion du Conseil supérieur de la défense, le chef de l’Etat a dépêché, le même mardi, une délégation composée du Premier ministre Matata Ponyo et des membres du conseil de défense à Beni, où une cinquantaine de personnes ont été tuées par les rebelles ougandais des ADF dans la nuit de samedi 13 août courant.
Matata Ponyo a affirmé que la délégation allait étudier toutes les possibilités pour faire face à cette situation exceptionnelle, et que des mesures exceptionnelles seraient prises très prochainement, une fois cette évaluation ramenée au chef de l’Etat.
Le dimanche 14 août, le président Kabila a déclaré à la presse que le massacre terroriste qui se passe à l’instant dans l’est du pays n’est pas différent de celui qui se passe au Mali, au Cameroun, au Nigeria, en Somalie et même en Belgique, aux Etats-Unis et en France. Les rebelles ougandais des ADF, qui sévissent à l’est du pays depuis 1994, ont déjà tué plus de 600 civils depuis octobre 2014 dans la seule ville de Beni.
Le pape dénonce le « silence honteux » du monde sur les massacres de Beni
Appel à la compassion pour les «innocents qui n’ont pas de poids sur l’opinion mondiale ». Après le nouveau massacre qui a fait 42 morts en République démocratique du Congo (RDC), le pape François a dénoncé le « silence honteux » de l’opinion mondiale. Lors de l’angélus du 15 août 2016, place Saint-Pierre, le pape a aussi déploré les « conflits persistants» dans diverses parties du monde.
Après l’angélus de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, le pape a confié à la Reine de la paix « les inquiétudes et les douleurs des populations qui dans de nombreuses parties du monde sont victimes innocentes de conflits persistants. »
« Ma pensée va aux habitants du Nord-Kivu, a-t-il ajouté, dans la République démocratique du Congo, récemment touchés par de nouveaux massacres qui sont perpétrés depuis longtemps dans un silence honteux, sans même attirer notre attention. »
« Ils font malheureusement partie des nombreux innocents qui n’ont pas de poids sur l’opinion mondiale », a insisté le pape François. Et de formuler ce vœu: « Que Marie obtienne pour tous des sentiments de compassion, de compréhension et un désir de paix, de concorde. »
Le massacre perpétré à Beni, à l’est de la RDC, dans la nuit du 13 au 14 août, a fait au moins 42 victimes selon les derniers bilans. Les autorités militaires ont désigné des rebelles islamistes ougandais, les Forces démocratiques alliées (ADF), comme responsables de cette attaque.
Didier Kebongo/Forum Des As/Le Potentiel
17 août 2016
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