Quel agenda caché pour l’insécurité

26 avril 2007

Actualités

… à l’Est de la République Démocratique du Congo?  

 

 Constat 

   

Les élections démocratiques en République Démocratique du Congo, suivies de la mise en place des principales institutions de la 3ème République, ont suscité beaucoup d’espoir au sein de la population.  

Mais depuis fin novembre 2006, la résurgence de l’insécurité un peu partout au Sud et au Nord-Kivu inquiète et crée le doute sur l’implication des nouvelles institutions pour assurer le bien-être et sauvegarder les intérêts de la population.  

   

- C’est le cas de l’insurrection de la 83ème et 84ème brigades à Masisi en décembre 2006, suivie par les événements sanglants de Minembwe en janvier 2007. Ces événements de combats de Masisi ainsi que ceux de Minembwe se suivent et se recoupent dans le refus catégorique du brassage des éléments insurgés, qui revendiquent et obtiennent le mixage de la part des autorités censées respecter et faire appliquer la Constitution, qui prône le brassage pour l’intégration d’une armée républicaine.  

   

- Le 25 février 2007, une quarantaine d’éléments militaires commandés par les officiers Binyonyo, Ruhorimbere, Kibibi et compagnie, qui se recrutent parmi ceux qui sont toujours dans la dissidence, débarquent à Bukavu, où ils sont connus par la population comme de grands criminels. Ils se pavanent dans les rues de Bukavu, envoyés par les Commandants des Forces Aérienne et Terrestre, soi-disant pour une mission de pacification à Minembwe.  

   

- Entre-temps, les tueries, et les enlèvements par dizaines des citoyens se perpètrent à Walungu et Kabare, au courant de tout le mois de mars et au début d’avril 2007.  

   

- Au Nord-Kivu, dans la zone de Jomba, contrôlée par les armées mixées du général déchu, des infiltrations de militaires déguisés en pasteurs-bouviers de gros bétails, se dirigent vers Masisi, en passant par Rutshuru et Mwesso, en provenance des pays limitrophes. C’est à cette période que l’abbé Richard Bemeriki, curé de la Paroisse de Jomba, a été assassiné.  

   

- Nous venons d’apprendre qu’un pacte d’entraide militaire est signé à Bujumbura le 18 avril 2007 entre d’une part les FARDC et d’autre part les armées du Burundi, du Rwanda et de l’Uganda, ces trois pays agresseurs d’hier et qui ne sont pas étrangers à l’insécurité grave qui sévit au Nord et au Sud-Kivu.  

   

Pourtant…  

   

Pourtant, le 17 décembre 2005, à la place de l’Indépendance de Bukavu, le Président Kabila avait solennellement promis à la population qu’il viendrait installer son Quartier général dans la ville, pour mettre fin à l’insécurité et aux désordres (Kavuyo) qui sévissent au Kivu. La date boutoir pour en finir avec l’insécurité était fixée à mars 2006. Plus d’une année après, l’insécurité bat son plein !  

   

La population s’interroge : 

   

  1. Où en sommes-nous avec la promesse du Chef de l’Etat d’installer le Quartier général à Bukavu?  

   

  1. Avec le néologisme “mixage” où allons-nous? Pouvons-nous encore croire à l’armée républicaine promise par le brassage des différentes factions des éléments militaires issus des composantes?  

   

  1. Quel serait l’agenda cachée du recours aux agresseurs d’hier pour résoudre le problème d’insécurité en R.D.Congo? Aurions-nous la mémoire courte d’oublier que ce sont les mêmes mobiles de soi-disant sécurité commune qui ont justifié le déclenchement de la guerre du 2 août 1998 par les mêmes armées des Pays agresseurs? Quel serait alors le rôle de notre armée républicaine censée assurer l’intégrité territoriale et la sécurité des personnes et des biens? Serait-ce une nouvelle formule de néocolonialisme militaire?  

   

  1. Le 31 mars 2005, dans les Accords de Rome, les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) se rendaient disponibles pour retourner au Rwanda sous la protection internationale. Où en est-on, vu l’insécurité liée à leur présence?  

   

  1. Pourquoi la résurrection de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (C.E.P.G.L.) actuellement, alors que les pays agresseurs n’ont jamais fait amende honorable pour les maux causés aux populations congolaises limitrophes? Est-ce pour légaliser l’exploitation illicite des richesses de la R.D.Congo?  

   

  1. Le mouvement des ministres au Nord et au Sud-Kivu ainsi que celui des Chefs militaires venant de Kinshasa, loin de rassasier les Congolais de ces provinces, semble servir la cause des étrangers. La trahison ou la lâcheté ne viendront jamais des habitants de l’Est qui ont milité, malgré les massacres, pour l’unité, l’intangibilité des frontières. Nous entrons dans la phase de la reconstruction du pays. Celui qui n’a jamais été distrait avant n’a aucune raison de l’être aujourd’hui. Ne soyons pas dupes, car l’ennemi est toujours là et prend divers visages ; change au gré des vagues sa casquette.  

   

  1. Et la Communauté internationale fortement représentée ici par la MONUC, quel est son agenda dans tout cela ?  

 Eu égard à toutes ces préoccupations, la population se demande si elle peut encore faire confiance au Gouvernement démocratiquement mis en place après les élections libres.  

   

Le 19 avril 2007.  

S.I.C.  

(Source Indépendante du Congo)  

À propos de kakaluigi

Agé de 66 ans, avec 35 ans passés en Afrique dans la République Démocratique du Congo comme missionnaire. Engagé dans l'évangélisation, le social et l'enseignement aux écoles sécondaires. Responsable de la Pastorale de la Jeunesse, Directeur du Bureau Diocésain pour le Développement (BDD), Directeur d'une Radio Communnautaire et membre du Rateco.

Voir tous les articles de kakaluigi

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire

Vous devez être Identifiez vous Poster un commentaire

carrosserieautopro |
ThinkBlog |
Dipersés... fRaNce aMéRIqUe... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | madame dousse
| Les diplomes du club
| blog de jiji22